La question du Tibet et des JO organisés par la Chine

Résumé du document

La République Populaire Chinoise (RPC) a été désignée organisatrice des Jeux Olympiques de 2008 qui débuteront à 8h 8 minutes 8 secondes le 8/08/08 à Pékin . Tout sera calculé, prévu et organisé par les chinois. Ils ne veulent pas que « leurs » JO soit entachés par une perturbation provoquée par un dissident politique chinois ou d'ailleurs : 20 secondes de répit leur permettront de pallier à d'éventuels événements imprévus dans le déroulement des Jeux.

Extraits

[...] Cette adhésion leur a été refusée au nom du principe de la politique d'une seule Chine qui est appliqué depuis 1971. Le 10 décembre 1948, les 58 états-membres qui constituaient alors l'Assemblée Générale ont adopté la DUDH (déclaration universelle des droits de l'homme). Pour commémorer son adoption, le 10 décembre est célébré chaque année comme Journée des droits de l'homme. Devons-nous baisser la tête cette journée là en signe de lâcheté vis-à-vis de tous les peuples opprimés que nous n'aidons pas par pure sauvegarde de nos intérêts économiques ? [...]

[...] Quelles sont les revendications du Dalaï-Lama et de sa clique ? Quelles sont ses relations avec la Chine ? Quelle position adopte la communauté internationale ? Entre hypocrisie et realpolitik, entre promotion des droits de l'homme et grand discours creux, veut-on véritablement s'opposer au monstre économique chinois ? Que reprochent les Tibétains aux Chinois ? Un génocide culturel ! Le terme frappe, et il est choisi à juste titre puisque la communauté internationale a l'obligation morale d'agir lorsqu'un génocide est perpétré par les autorités étatiques. [...]

[...] Laissons ainsi aux Chinois le temps de devenir la plus grande démocratie du monde (même s'il apparaît difficile de ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures de la Chine afin d'accélérer le processus démocratique qui empêcherait à de nombreux opposants politiques d'être emprisonnés, envoyés en camp de travail, en hôpital psychiatrique, voire condamnés à la peine de mort). Ainsi, que les athlètes arborent un badge pour un monde meilleur sera-t-il nécessaire pour amener le gouvernement chinois à respecter la charte olympique ? Les Occidentaux resteront-ils hypocrites quant à la prévalence des intérêts économiques et stratégiques devant le respect des droits de l'homme ? Hu Jia[11] sera-t-il oublié au profit des contrats lucratifs sino-français ? [...]

[...] Les moines bouddhistes, fidèles à leur religion, donnent l'exemple en restant pacifiques, en n'organisant que de simples marches, et en évitant tout acte de violence qui légitimerait la présence de l'armée chinoise. Mais jusque quand les bouddhistes resteront diplomates ? Comment convaincre les jeunes générations qui constatent que la voie diplomatique ne fonctionne pas, et ne fonctionnera sûrement jamais vu l'ostracisme du gouvernement chinois, qu'il faut continuer dans cette voie légale ? Pourquoi la question tibétaine est-elle si complexe ? Les intérêts économiques et la morale s'entremêlent laissant ainsi les dirigeants perplexes quant à la décision à prendre. [...]

[...] Le président américain de cette époque ne voulait pas légitimer une agression caractérisée leur prise de position sera suivie par soixante-cinq pays. Le vice-président Walter Mondale avait même proposé d'organiser les Jeux ailleurs. Ainsi, ce qui était politique pour la politique américaine il y a vingt-huit ans ne l'est plus aujourd'hui, ou alors les intérêts économiques et stratégiques ont-ils tout simplement changé ? Le boycott des JO russes par les Etats-Unis a semblé soulever moins de problèmes qu'à l'heure actuelle. [...]