L'existence de réfugiés et le développement du concept de refuge ont une existence si ancienne qu'il est difficile de déterminer une date précise d'apparition. On peut noter en tout cas que l'exode est une composante fondamentale des trois grandes religions monothéistes, au travers de l‘Hégire de Mahomet, de l‘exode de Moïse ou de la fuite en Égypte de la Sainte Famille. La définition contemporaine du réfugié apparaît suite aux conflits mondiaux du début du XXe siècle. La création de la Société des Nations en 1919 marque le passage de la perception des réfugiés comme problème national à un enjeu international, bien qu'aucune véritable solution durable ne soit encore envisagée. Il faudra attendre les lendemains de la Seconde Guerre Mondiale, sur lesquels nous reviendrons, et notamment la création du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et la Convention de Genève(1951) pour qu'une définition des réfugiés et de véritables mesures de régulation apparaissent.
Comment les pays ont-ils progressivement perçu le problème des réfugiés ? En quoi cette vision a-t-elle été influencée par les évolutions historiques et politiques? Quels rapports les sociétés et les Etats entretiennent-ils avec leur territoire et la définition de frontières?
Ainsi, en quoi la gestion stratégique du problème des réfugiés est-elle représentative de l'évolution des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale?
[...] Son mandat est resté inchangé depuis l'origine: il a pour mission d'apporter une protection internationale aux réfugiés et de trouver des solutions, réunies en trois catégories, à leurs problèmes. Ces trois catégories sont: - le rapatriement volontaire - l'intégration locale dans les pays d'asile - la réinstallation depuis le pays d'asile vers un pays tiers Ce sont les États, membres de son Comité exécutif et premiers partenaires qui autorisent le HCR à agir sur leurs territoires bien qu'il ne soit pas un organe supranational, et qui lui fournissent des fonds. Le rôle du HCR s'est accru avec le temps et la hausse du nombre de réfugiés. [...]
[...] Comment gérer alors la question des réfugiés? Il nous faut tout d'abord revenir sur quelques dates-clés: - En 1990, la Convention de Schengen renforce les contrôles aux frontières extérieures pour permettre la libre circulation à l'intérieur des États signataires. - En1992, la signature du Traité de Maastricht entraîne l'adoption du Traité sur l'Union européenne qui déclare l'asile d'intérêt commun. Les États membres acceptent de réglementer les questions liées à l'asile et à l'immigration dans le cadre institutionnel de l'Union européenne, au travers du troisième pilier, celui de la justice et affaires intérieures (JAI). [...]
[...] Le cas de l'Afrique centrale en cette période est un autre cas, spécialement intéressant du fait du mouvement dans la région des Grands Lacs. Depuis plusieurs décennies, notamment depuis la période de décolonisation, la situation dans cette zone est très instable. La crise des réfugiés devient particulièrement intense au cours des années 1990, notamment avec le génocide débutant en 1994 conduisant au massacre de plus de personnes. On assiste alors à un exode de plus de 2 millions de personnes dans les pays voisins de l'Afrique centrale. [...]
[...] L'invasion soviétique de 1969 entraînera ainsi une guerre qui conduira 6 millions de personnes à trouver refuge en Iran ou Pakistan. Les États ont des intérêts à donner l'asile, mais ne cherchent pas de solutions durables. En 2003, on recense ainsi 4,7 millions de personnes vivant dans des camps de réfugiés. Ces individus sont manipulés pour déstabiliser les régimes, ce qui mène à des insurrections dans les pays d'origine. Ainsi, la Guerre froide a représenté l'événement politique majeur ayant conditionné la perception et la gestion du problème des réfugiés au cours du XXe siècle. [...]
[...] La question des réfugiés, et notamment celle du retour sur leur terre d'origine, reste pourtant fondamentale et est parfois la condition essentielle de l'accès à la paix et à la formation d'une identité par certains pays, comme dans le cas palestinien. Cet exemple particulier, et l'échec depuis plusieurs décennies des négociations, notamment par les attitudes de déni adoptées par les autorités israéliennes et palestiniennes, montrent à nouveau l'incapacité des États et instances internationales à résoudre cette question. Ainsi, la question des réfugiés est celle de leur gestion et de son impact sur les relations internationales. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture