Les Kurdes sont un peuple indo-européen de la branche aryenne, comme les Iraniens, et qui se pensent comme descendants des mèdes. Du point de vue religieux, les Kurdes sont majoritairement sunnites de rite chaféite, avec des minorités chiite, yézidie et alévie. Il n'existe pas une langue mais des langues kurdes : le kurmandji, au Nord, pratiqué par 70% des Kurdes, le sorani, pratiqué par environ 30%, au Sud du Kurdistan irakien et au Kurdistan iranien. Il existe divers autres dialectes comme le Zaza. Les langues kurdes sont transcrites en alphabet latin, arabe ou cyrillique selon que l'on se trouve en Turquie, en Irak ou dans une ex-république soviétique. La société kurde est fondamentalement structurée autour de la tribu, territorialement délimitée et du clan, qui conservent une réalité très forte, et représentent un clivage extrêmement fort, au point que l'on dit souvent que le premier ennemi d'un kurde, avant d'être un arabe, un turc ou un perse, est d'abord le kurde de la tribu voisine.
Les enjeux contemporains de la question kurde sont posées au lendemain de la première guerre mondiale : jusque là à cheval sur deux empires multinationaux dont ils constituaient les marches et au sein desquels ils jouissaient donc d'une confortable autonomie, les kurdes vont se retrouver divisés entre des Etats-Nations par définition pensés comme homogènes.
La question kurde se pose rapidement pour le jeune état irakien : différents soulèvements ont lieu dans les années 20 et 30, sans qu'aucun ne prenne une tournure véritablement critique ni ne parvienne à véritablement fédérer les Kurdes sous une bannière commune. La décennie 1940 marque un tournant avec l'apparition de la figure du chef tribal Moustafa Barzani et la création de son parti, le Parti Démocratique du Kurdistan, en 1946. Barzani, après l'écrasement de la république de Mahabad en Iran, se réfugie en URSS. Le renversement de la monarchie irakienne le 14 juillet 1958 représente un espoir pour les kurdes : Barzani rentre de son exil, le régime semble accorder une véritable attention aux kurdes, symbolisée par les nouvelles armoiries de l'Irak, qui allient un sabre arabe et un poignard kurde L'article 3 de la nouvelle constitution prévoit l'égalité entre Arabes et Kurdes. Néanmoins, la ligne politique suivie par le régime va être la même que celle reprise par les régimes qui vont lui succéder à l'occasion des coups d'Etat successif jusqu'à 1968 : le pouvoir central, lorsqu'il est affaibli, fait des concessions aux kurdes, mais ne les applique jamais et reprend l'offensive dès que les circonstances lui sont plus favorables. Le début de la décennie 60 marque en outre le début de la politique d'arabisation des zones pétrolifères du Kurdistan, notamment Mossoul et Kirkouk, avec expulsion des kurdes et installation de colons arabes.
[...] Mais le massacre de Halabja, qui voit périr le 2 mai civils suite à un raid aérien planifié par Ali Hassan al-Majid dit Ali le Chimique préfigure la répression qui va s'abattre sur le Kurdistan irakien à la fin de la guerre La fin de la guerre Iran-Irak La fin de la guerre Iran-Irak constitue un sérieux retour de flamme pour les Kurdes. Le 18 juillet 1988, l'Iran accepte la résolution 598 des Nations Unies, suivie de la proclamation de cessez-le-feu, le 20 août. De fait, Saddam Hussein, déchargé du front iranien, engage ses forces armées contre les Kurdes, qui se trouvent de plus privés de l'appui iranien. Le 5 août brigades et 18 bataillons légers de Jash kurdes attaquent les positions du PDK dans la région d'Erbil. [...]
[...] La population civile est à nouveau contrainte à prendre le chemin de l'exil, mais cette fois sous l'œil et surtout les caméras de l'Occident. De ce fait, l'Occident laisse faire mais organise une ingérence humanitaire provide comfort Le 5 avril 1991, sur insistance de la France, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte la résolution 688 qui condamne qui condamne la répression des populations civiles et exige un accès des organisations humanitaires aux populations. Il est également à noter que pendant la répression des Kurdes, Talabani s'était rendu à Bagdad pour négocier avec Saddam Hussein un accord sur le Kurdistan irakien La difficile mise en place du Kurdistan autonome Au Nord du 36ème parallèle une zone de sécurité i.e. [...]
[...] La question qui se pose alors est de savoir comment un parti qui se définit comme nationaliste arabe va traiter la question kurde. La constitution du parti Ba'ath, rédigée par Michel Aflaq en 1947, définissait en effet comme ennemi tout groupe qui ne partage pas l'idéal nationaliste arabe au sein de la patrie arabe Dans sa logique, les berbères et les kurdes étaient des arabes Le Kurdistan 1. L'échec des accords du 11 mars 1970 Les Kurdes, rendus méfiants par les précédents de la décennie 60, restent très prudents vis-à-vis du nouveau régime. [...]
[...] Le lendemain, l'aviation bombarde les Kurdes au gaz moutarde. Les civils reprennent le chemin de l'exode, vers la Turquie. Au total, de 1988 à 1989, les opérations Anfal feront 180.00 victimes civiles. Les combats se poursuivent jusqu'à la fin août, et la résistance efficace des kurdes ne peut cacher la réalité : l'effondrement du mouvement kurde. Début septembre, les forces irakiennes lancent une offensive massive, impliquant 60.000 hommes. Les deux tiers de la population civile sont contraints de prendre la fuite. [...]
[...] Les universités de Dohok et Erbil accueillent près de 12.500 étudiants (dont 40% de filles) en lettres, sciences exactes, médecine et droit. Les professeurs touchent 140$ par mois, soit 7 fois plus que leurs collègues irakiens. Au Sud, l'université de Soleymanié accueille 3500 étudiants, et environ 370.000 enfants suivent leur scolarité dans 1700 écoles et lycée (scolarité n'est pas obligatoire). Conclusion Le 3 février 2005, le Kurdistan est officiellement réunifié. Toutefois, le naufrage de l'unité irakienne ne signifie en rien l'indépendance pour le Kurdistan indépendance qui ne serait d'ailleurs pas forcément souhaitable. [...]
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