L'Irak fait les choux gras de la presse ces derniers mois. Sans l'aval de l'ONU et contre l'opinion internationale, les forces anglo-américaines viennent de chasser Saddam Hussein du pouvoir à Bagdad. Cet épisode récent s'il renforce le questionnement, ne suffit pas à poser la question Irakienne. Il ne peut faire oublier qu'avant l'embargo (désormais levé par la volonté américaine)et la guerre qui ont suivi l'occupation du Koweit, en 1990, l'Iran et L'Irak s'étaient livrés pendant huit longues années un combat sans merci. Y a-t-il un fil qui relie ces guerres ? Questions sous-jacentes, pourquoi un pays riche en pétrole est-il subitement en « panne sèche ? », comment avec les pieds dans l'eau (abondance d'eau), l'Irak meurt de soif ? A force de diaboliser Saddam Hussein, on perd de vue que comme son pays, ce dictateur est le produit d'un système mis en place par le colon anglais en 1920 au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes (I). Par ailleurs, L'Irak ne pose aucune question qui nous soit étrangère : crise d'identité, démocratie, pluralisme ethnique et confessionnel, à travers l'Irak c'est le monde moderne dans ses contradictions et ses avatars qui s'exprime (II)
[...] Le 11 septembre enclenchera la mécanique pour la récente guerre qui vient d'aboutir à la chute du régime de Saddam Hussein. II. La question irakienne dépasse largement le cadre national et régional pour devenir singulièrement mondiale Les évènements qui ébranlent l'Irak depuis de longues décennies ont fini par mettre à nu les lacunes, contradictions et même l'hypocrisie qui entourent les relations et la scène internationales mais après l'intervention américaine en Irak, peut-on stabiliser le Moyen-Orient, un nouvel ordre mondial est-il possible A. L'Irak, lieu d'expression de toutes les contradictions du système international 1. [...]
[...] Le nouveau régime porte au pouvoir des groupes de la petite bourgeoisie provinciale arabe sunnite alliés à l'armée, mais ne peut enrayer une tendance qui paraît irréversible dès son avènement : l'accaparement du pouvoir par un groupe. Sa véritable base ne sera plus le Baas, ni l'armée, mais les Tikrit, le clan auquel appartiennent Ahmad Hassan al- Bakr et Saddam Hussein. Ce dernier, en juillet 1979, va mettre son protecteur à la retraite et s'emparer du pouvoir . Ceci s'accompagne de l'une des purges les plus sanglantes qu'aient connues les élites dirigeantes du pays. [...]
[...] La république est aussitôt proclamée. L'un des putschistes, le général Abd al-Karim Kassem, élimine rapidement les autres Officiers libres et installe un pouvoir personnel. Répondant aux aspirations de l'immense majorité du pays, il désengage progressivement l'Irak de la tutelle britannique et, le 24 mars 1959, annonce officiellement son retrait du pacte de Bagdad. Les mouvements d'opposition, contraints à la clandestinité sous la monarchie, se manifeste au grand jour, espérant que le nouveau régime entreprendra les réformes politiques et sociales qui sont depuis un moment déjà dans l'air du temps dans la région, notamment en Syrie, en Iran et en Egypte. [...]
[...] Les oulémas chiites saisissent l'occasion pour réclamer la création d'un Etat irakien indépendant arabe et islamique. Mais le 25 avril 1920, la conférence de San Remo Confirme les craintes des oulémas : le Moyen-Orient est divisé entre la France et la Grande-Bretagne, cette dernière se voyant attribuer un mandat sur l'Irak par la Société des Nations Etat créé par le colon britannique porte déjà les germes de sa propre division Pour comprendre les tragédies à répétition que connaît l'Irak depuis des décennies, il faut remonter à la naissance de l'Etat irakien. [...]
[...] Rien n'est certain. Le monde arabe à quelques exceptions près, est un cocktail d'économies en déroute, de chômage massif Mais la guerre aura-t-elle été un bon moyen ? Elle risque plutôt d'ouvrir une boîte de pandore dont on ne connaît pas le fond. Ce pourrait être un nouveau désordre mondial au moins dans cette région que les Etats-Unis rêvent de remodeler à leur goût. Quelques semaines seulement après la chute de Saddam Hussein, une vague d'attentats terroristes est à nouveau déclenchée dans cette région et dans le Maghreb arabe. [...]
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