Si la révolution syrienne fut d'abord portée par les mots « Liberté, justice et dignité » élevant peu à peu la contestation populaire, dans le sillage du « Printemps arabe » chez ses voisins tunisiens, égyptiens ou libyens, le particularisme syrien a, cependant, fait d'une revendication populaire légitime contre un gouvernement oppressif, un véritable
[...] Notons que, sous cette même théorie, chaque acteur tient parfaitement son rôle : la Russie et l'Iran soutiennent indéfectiblement le pouvoir en place tandis que la Turquie, les États Unis et l'ensemble de la Coalition Internationale sont les « pacificateurs » à l'œuvre qui condamnent sans mesure les actions réprouvées de ce gouvernement. D'autres acteurs endossent notablement le rôle de « fauteurs de trouble » tel le menaçant Hezbollah libanais ou certaines milices chiites. A noter également que la dimension éthique ou morale doublée d'une considération légaliste est à la base même de la théorie constructiviste, parfaitement à l'œuvre ici. Dès lors, chacun se force d'agir selon les intérêts politiques ou économiques supposés être les leurs. [...]
[...] Ici encore, le très crédible et respecté Bachar-El-Assad et son gouvernement sont soudainement apparus, aux yeux du monde et des pays occidentaux en particulier, comme l'acteur à éliminer. Et ce seul élément porte en lui-même de hauts gages de suspicion car de précédentes crises en pays voisins avaient vu l'intercession des Etats-Unis sous l'égide des Nations Unies prendre le pas d'une surveillance ou d'un droit de regard sur leurs nouvelles gouvernances. Penser, enfin, que l'approche constructiviste, avec l'idée commune de la défense du « bien » constitue la meilleure arme contre les grands maux géopolitiques, est, cependant, invalidée dans le sens où, ce que les acteurs majeurs pensent possible ou désirable pour tous dans la vie internationale ne semble pas solutionner les conflits. [...]
[...] Un juste croisement des théories relativiste et constructiviste pourrait, seul, plaider pour une meilleure compréhension des motifs et des possibles issues d'une guerre qui, par trop, s'éternise. Bibliographie : - BRASPENNING Thierry, « Constructivisme et réflexivisme en théorie des relations internationales : la dé réification des structures, des identités et des intérêts ». - CARPENTER Charli, « Responsability to protect- Or to punish : morality and the intervention in Syria « , Foreign Affairs aout 2013. - COLONOMOS Ariel, « Raison et justification morale dans les relations internationales », revue internationale des Sciences Sociales vol.1, n°191, pp. 122-135. - DROZ-VINCENT philippe. [...]
[...] Ici, encore, chaque acteur tient son rôle défini : la Turquie joue la carte de l'allié vassalisé des Etats Unis tandis que ce dernier dirige et orchestre la marche à mener dans la réponse stratégique internationale à apporter sur chaque action du conflit. Dès lors, lorsque nous mentionnions plus haut la question des vétos, ceux- ci peuvent être lus comme la simple opposition d'un pays- soutien de Bachar- El-Assad ou bien si l'on déplace le conflit hors de sa zone d'existence régionale, à une opposition russo-américaine, qui a d'ailleurs longtemps prévalu sur l'échiquier international, et prévaut encore largement dès lors qu'une situation de crise s'annonce. [...]
[...] De même, le principe d'interdépendance des acteurs comme frein potentiel à la violence et au conflit apparaît ici inactif voire inversé. Nous l'avons vu, les intérêts profondément marqués des nations déterminent leurs actions dans ce conflit. Par ailleurs, le système « action-répression» ou bien « action-punition » sur lequel se fondent actuellement les décisions de la Coalition internationale ne peut trouver écho dans l'interprétation de ces attaques, ni de leur réponse. En un mot, la vision optimiste corrélée à cette théorie ne tient absolument pas. [...]
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