Forte de ses 61.1 % d'habitants d'origine hispanique sur une population de 424,000 habitants, la communauté latino de Miami est une des plus importantes du pays. Miami est notamment, selon une étude du PNUD, la ville comptant la plus grande proportion d'habitants nés à l'étranger au monde (assez largement, car avec ses 59% d'habitants nés autre part qu'aux Etats-Unis, elle devance Toronto de 9 points). Surpassant la ville de Los Angeles en proportions, la communauté hispanique de Miami se démarque par la provenance de ses membres : fait notable, 70 % des hispaniques d'origine cubaine du pays vivent dans le seul Etat de Floride, et 1/10e des 1,400,000 membres de la communauté cubaine vit à Miami.
Ville d'immigration, les communautés de Miami se regroupent en quartiers ethnicisés (...)
[...] Enfin, avec ses évènements récurrents (les Cultural Fridays) et ses lieux remarquables (ses nombreuses fabriques à cigares à visiter par exemple), l'administration de Little Havana a fait le pari de devenir un lieu immanquable pour les touristes de Miami, avec succès ( par an). La culture cubaine semble donc intégrée à la ville: elle est même une partie inamovible de celle-ci. D'ailleurs, tout comme la population cubaine; par exemple, depuis 1985, hormis entre 1993 et 1996, et 1996 et 1997, les maires de Miami sont nés à Cuba L'intégration sociale du quartier dans la ville Bien qu'ayant été un quartier extrêmement pauvre, en constante paupérisation, la tendance semble s'être inversée depuis les années 1970, paradoxalement les années de la vraie affirmation communautaire. [...]
[...] Ainsi, sur les 90,000 habitants du quartier, à peine 45,000 seraient d'origine cubaine. Sur la population globale des habitants de Little Havana sont quand même latinos (environ de Blancs non-hispaniques et de Noirs). Cette modification de la population est du à l'installation d'Hispaniques non-cubains sur le territoire de Little Havana: Little Managua, terminologie ad hoc pour désigner l'espace à majorité nicaraguayenne de Little Havana en est la preuve. La situation ethnique est encore cependant très tranchée: la totalité de Little Havana est à majorité Blanche Hispanique, et hormis les quartiers voisins, c'est une spécificité de la zone. [...]
[...] Mais parmi ces derniers Cubains arrivés en 1980, le nombre de criminels et d'opposants au régime dont voulait se défaire Castro était notoirement important: presque 25,000. Mal accueillis et mal intégrés à la vieille communauté de Miami, entre autres pour la méfiance qu'on leur vouait, ces derniers immigrants transformèrent le quartier de Little Havana et la répartition cubaine dans la ville. Quelles sont les caractéristiques et les évolutions actuelles de Little Havana? Peut-on encore simplement parler de Little Havana ? I. Une enclave désenclavée 1. [...]
[...] Une partition sociale très forte, si bien que même dans les dénominations , on a scindé le quartier en deux: on ne parle plus de West Little Havana mais de plus en plus de West Flager, sacrifiant l'identité communautaire du lieu. Depuis plusieurs années, un net fossé se creuse entre les différents quartiers de Little Havana, et ce sur tous les indicateurs (nombre de personnes vivant par foyer, nombre moyen de voitures par foyer etc.), autant d'éléments qui font douter d'une encore réelle identité de Little Havana. Ainsi Little Havana, le quartier cubain de Miami, révèle et accentue des paradoxes qu'on ne lui connaissait pas. [...]
[...] La forte notoriété du quartier à travers le monde, mise en valeur notamment par le cinéma et les jeux vidéo, ont fait du quartier une place forte culturelle de Miami, et par extension des Etats-Unis. A mesure que Little Havana ouvre ses frontières aux touristes et aux autres communautés hispaniques, à mesure que les Cubains s'installent dans d'autres quartiers, c'est une véritable partition sociale qui se met en place. Loin d'être marginalisée, la population cubaine, victime de son succès voit croitre en son sein de fortes disparités de revenus ou d'éducation, faisant perdre au quartier de Little Havana la cohérence communautaire qui était la sienne il y a encore 40 ans. [...]
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