"La puissance ne consiste pas à frapper fort, mais à frapper juste". Ainsi Balzac définissait-il la puissance, c'est-à-dire que, selon lui, la puissance ne réside pas tant dans la force que dans une intervention judicieuse. De la même façon, un théoricien réaliste des relations internationales comme H. Morgenthau ne voit pas dans la force le seul fondement de la puissance d'un Etat et distingue par conséquent 9 facteurs de puissance, à savoir la géographie, les ressources naturelles, la capacité industrielle, le degré de préparation militaire, la population, le caractère national, le moral national, la qualité de la diplomatie et la qualité du gouvernement. R. Aron, dans "Paix et guerre entre les nations", dégage quant à lui 3 données immuables de la puissance : le milieu, les ressources et la capacité d'action collective. La puissance étatique fait donc intervenir de multiples facteurs, autres que la seule puissance militaire.
La puissance étatique est-elle alors le moyen ou le but de la politique internationale? De l'hégémonie ou de la puissance étatique, laquelle semble la plus importante dans le contexte géopolitique et géostratégique actuel ? La puissance étatique peut-elle être un gage de paix ou est-elle seulement un moyen dont dispose le fort pour attaquer le faible?
En somme, quelle est donc l'utilité de la puissance étatique? Si la puissance étatique semble d'abord être un moyen parfois agressif d'influencer et de faire pression sur les Etats plus faibles ( I ), celle-ci peut apparaître aussi comme la capacité de se défendre des agressions et d'engager la paix ( II ).
[...] La puissance, si elle n'est pas toujours synonyme de pouvoir, est en revanche proche de la notion de domination, d'influence et d'hégémonie, en cela qu'on a vu qu'un État puissant fait tout ce qui est en sa possibilité pour influencer les discussions, mener les guerres qui lui semblent les plus "justes", ou encore d'abuser du respect que cette puissance impose aux autres États pour leur faire accepter alliances et autres contrats d'exploitation du sous-sol. Alors pourquoi la puissance étatique ? Avant tout pour servir ses intérêts nationaux (de manière peut-être trop idéaliste) pour servir la paix, pour décider, ou encore pour dissuader. [...]
[...] Par conséquent, de nombreux États dits "faibles" ou de puissance "moyenne" sont inévitablement conduits à former des alliances pour assurer leur survie, dès qu'ils assistent à la montée en puissance, à l'hégémonie d'un État. Or, la formation d'alliances est avant tout un facteur de paix. Une utilisation "morale" de la puissance, c'est-à-dire la plus rationnelle possible, conduit ostensiblement à la paix. S'il est mis en pratique, le principe de l'équilibre des puissances peut donc être un gage de paix : tout État tentant d'équilibrer la puissance de tout autre État, un tel équilibre est un moyen fiable d'assurer la sécurité des États et par là, la paix. [...]
[...] C'est évidemment le cas des États-Unis, que ce soit dans la croisade qu'ils mènent à titre de prévention du terrorisme envers les "rogue states", ou dans leur intervention au Kosovo, qui se justifiait pour des raisons humanitaires (mettre fin au nettoyage ethnique de Milosevic), de sécurité (arrivée massive de réfugiés dans les pays voisins), et de crédibilité. L'intérêt national des États-Unis était alors un mélange de principes éthiques, d'intérêt géostratégique et de considération d'image et de crédibilité. Là encore, seul un État puissant peut intervenir pour sauvegarder ses intérêts et son image. De plus, le droit d'ingérence humanitaire peut parfois être utilisé comme prétexte par les États puissants pour s'arroger un droit de regard sur le conflit en cours. [...]
[...] L'important est finalement aujourd'hui pour un État puissant de ne pas tomber dans le piège de l'unipolarité, voire de l'unilatéralité. Bibliographie indicative Paix et guerre entre les nations, Raymond Aron, Calmann-Lévy La Puissance et la Faiblesse par R. Kagan, Hachette Littérature Truth and power par Morgenthau H. [...]
[...] La puissance étatique, pour quoi faire ? Introduction "La puissance ne consiste pas à frapper fort, mais à frapper juste". Ainsi Balzac définissait-il la puissance, c'est-à-dire que, selon lui, la puissance ne réside pas tant dans la force que dans une intervention judicieuse. De la même façon, un théoricien réaliste des relations internationales comme H. Morgenthau ne voit pas dans la force le seul fondement de la puissance d'un État et distingue par conséquent 9 facteurs de puissance, à savoir la géographie, les ressources naturelles, la capacité industrielle, le degré de préparation militaire, la population, le caractère national, le moral national, la qualité de la diplomatie et la qualité du gouvernement. [...]
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