Toute réflexion sur les relations internationales fait intervenir la notion de puissance. C'est à partir d'elle que l'on mesure les possibilités d'un acteur, son poids sur la scène mondiale, la puissance étant définie comme la capacité d'imposer sa volonté à autrui. Mais les réflexions classiques sur cette notion apparaissent liées à un contexte international bien spécifique qui ne correspond plus au monde actuel qualifié de post-international. II s'agit de savoir si le concept de puissance est toujours valide aujourd'hui, et par là même savoir s'il n'est pas nécessaire de changer sa définition pour pouvoir expliquer de manière plus adéquate les relations internationales actuelles ou bien carrément changer de concept.
[...] L'exercice de la puissance passe désormais par le biais de stratégies pour faire face à la concurrence et rester compétitif, mais il est difficile de rester compétitif dans tous ces domaines à la fois (=sous systèmes fonctionnels ou échiquiers selon la définition donnée par Hoffmann). Un Etat puissant dans un domaine peut ne pas l'être dans un autre. Il n'y pas nécessairement possibilité de transfert d'un domaine à un autre=NON FONGIBILITE. On doit donc prendre en compte la vulnérabilité de l'acteur national dans tel ou tel domaine pour apprécier la réalité de sa puissance. Puissance ne signifie plus omnipotence. Il y a au contraire diffusion de la puissance entre les Etats selon les domaines dans lesquels ils sont les plus compétitifs. [...]
[...] II s'agit de savoir si le concept de puissance est toujours valide aujourd'hui, et par là même savoir s'il n'est pas nécessaire de changer sa définition pour pouvoir expliquer de manière plus adéquate les relations internationales actuelles ou bien carrément changer de concept. I-A-1 Selon les Classiques (Clausewitz, Morgenthau, Aron), la notion de puissance est toujours relative. Elle varie selon les époques; elle ne se mesure que par rapport à la puissance des autres. C'est donc une notion approximative, mas qui s'appuie toujours sur des critères récurrents. Chacun a une importance plus ou moins grande selon les époques. [...]
[...] La puissance est donc liée à ridée de menace crédible, menace essentiellement militaire et notamment nucléaire (course aux armements). I-B-2 Cette théorie réaliste correspondait bien à la situation de guerre froide des années 50-60 un monde bipolaire dominé par deux grandes puissances où le risque de conflit armé caractérisait les relations internationales. La conception de la puissance qui donne aux dirigeants étatiques une importance considérable était alors pertinente, conception qui fonctionne sur la dimension bilatérale : l'un impose sa volonté à (autre, la grande puissance impose sa volonté au plus faible. [...]
[...] I-C-2 L'exercice de la puissance ne s'exerce plus par imposition brutale. La puissance n'est plus un pouvoir autoritaire du fait de cette interdépendance entre les nations. Elle est un pouvoir en douceur défini comme la capacité d'amener les autres Etats à s'accorder sur certains Etats sans les y forcer. La puissance passe par la persuasion, la négociation et la coopération, et non plus par la force. Il s'agit en fait davantage d'influence que de puissance. On a assisté à un changement dans les relations internationales qui a conduit à un changement dans la concept de puissance : la puissance n'a plus la même définition. [...]
[...] La puissance finit par échapper aux Etats. Peut-on encore parler de puissance dans les relations internationales. On peut parler de la puissance de multinationales : elle ont organiser des réseaux régionaux ou mondiaux pour optimiser (utilisation des ressources des différents pays (matières premières, facteurs de production, nouvelles technologies, innovations en recherche et développement). Les compétences nationales se trouvent mobilisées au niveau international par des organisations transnationales. Les décisions échappent aux gouvernants. On assiste à une déterritorialisation et à un transfert de responsabilité. [...]
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