La chute du mur de Berlin et la fin de l'ère bipolaire n'ont pas uniquement scellé la défaite du bloc soviétique. Outre la profonde recomposition géopolitique qu'elle a engendrée, la fin de la bipolarité a entraîné de profondes transformations quant à la façon de penser la sécurité. Sans que celle-ci cède sa place prioritaire au sein des diplomaties, une version plus « humaine» que les questions purement militaires a gagné en importance sur l'agenda international et en particulier de la Communauté Européenne. Pour reprendre la métaphore médicale employée par Laurence Whitehead, la démocratie serait alors devenu tour à tour, un virus se répandant sur la scène internationale, un vaccin destiné à se prémunir contre les risques systémiques, voire une greffe provenant des pays occidentaux et s'implantant dans les pays ne répondant pas pleinement aux exigences du pluralisme constitutionnel.
[...] Wallace (eds.), Policy-Making in the European Union, Oxford University Press p Herrberg, A., The European Union and Russia : Towards a New Ostpolitik ? in Rhodes, C., (eds.), The European Union in the World Community, Boulder GRABBE, H., How Does Europeanization Affect CEE Governance ? Conditionality, Diffusion and Diversity in Journal of European Public Policy, vol.8, BLAIR, H., Assessing Civil Society Impact from Democracy Programmes : Using an Advocacy Scale in Indonesia and the Philippines in Democratization, vol Février 2004, pp. [...]
[...] DIMITROVA, A., Enlargement, Institution Building and the EU's Administrative Capacity Requirement in West European Politics, Vol.25, Octobre 2002, pp. 171-190 CAROTHERS, T., op. cit., p.121 Jünemann, A., From the Bottom to the Top: Civil Society and Transnational Non-Governmental Organizations in the Euro-Mediterranean Partnership in Democratization, Vol.9, été 2002 COM 252, Rapport de la Commission européenne au Conseil et au Parlement européen : Le rôle de l'Union Européenne dans la promotion des droits de l'homme et de la démocratisation dans les pays tiers mai 2001, Voir, entre autres : BADIE, B., La diplomatie des droits de l'homme, Fayard, chapitre IV, PEVEHOUSE, J. [...]
[...] La question de la relation entretenue entre réformes économiques, changement social et diplomatie stratégique, dans une perspective de démocratisation, est d'ailleurs hautement problématique. Si longtemps, ces trois domaines étaient considérés sous l'angle d'un renforcement réciproque, celui-ci est de moins en moins évident et dans un certain nombre de cas, la libéralisation économique a pu œuvrer contre le développement de la démocratie. A de telles approximations et incertitudes stratégiques s'ajoute nombre de conflits entre les différents acteurs européens qui concourent à l'incohérence voire à l'inconsistance des objectifs européens de démocratisation[10]. [...]
[...] Dès novembre 1991, le respect des droits de l'homme et l'effectivité des procédures démocratiques étaient mentionnés, dans une résolution du Conseil des Ministres, comme conditions à l'octroi d'aides en faveur des pays d'Europe Centrale et Orientale (Rés. N°10107, 1991). Défini à Maastricht (1992) et renforcé à Amsterdam (1997), le volet démocratisation apparaissait comme une dimension de plus en plus centrale de la PESD. De manière générale, la ligne démocratie va d'ailleurs connaître un approvisionnement croissant depuis son apparition au budget européen de 1992. Aussi, au cours des années 1990s, le budget total de l'assistance démocratique va-t-il progressivement atteindre le montant de 800 millions d'euros par an (contre 700 millions en 1998 pour l'aide démocratique américaine). [...]
[...] Réalités et limites de l'approche bottom-up de démocratisation, revendiquée par l'Union Européenne - Approche européenne vs perspective américaine : une différence de nature ou de degré ? Ce qui pourrait alors unifier les actions de démocratisation entreprises par les différents acteurs européens serait bien plutôt le discours que la réalité de leur coordination. Comme le montre Thomas Carothers, c'est son propre modèle de démocratie que l'on exporte le plus volontiers[13] et dans le cas de l'Union Européenne, la proclamation de sa spécificité par rapport à l'hyperpuissance américaine constituerait ainsi le dénominateur commun de nombres d'actions entreprises. [...]
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