On distingue parfois la prolifération verticale, qui désigne l'augmentation du nombre d'armes nucléaires dans les arsenaux, et la prolifération horizontale, qui désigne l'augmentation du nombre de détenteurs de l'arme nucléaire. C'est uniquement de celle-ci dont il est question ici. Définition possible : la prolifération désigne la diffusion et la dissémination de la technologie nucléaire (et des technologies qui lui sont associées : balistiques) à des fins d'application militaire. Un Etat proliférant est soit l'Etat qui organise ou facilite ces transferts de technologie, soit l'Etat qui en bénéficie
[...] La poursuite du désarmement nucléaire s'en trouve menacée. ( Ceci conduit à des Interrogations sur l'avenir du TNP : le blocage du désarmement nucléaire, perçu comme la contrepartie des engagements des Etats non nucléaires au titre du TNP, pourrait conduire ceux-ci à remettre en cause ces engagements, ouvertement ou clandestinement Par la nouvelle doctrine stratégique et nucléaire américaine ( Outre le rejet du TICE, elle traduit chez les US la dévaluation de la dimension dissuasive de l'arme nucléaire, puisque son seuil d'emploi semble aujourd'hui très fortement abaissé et envisagé également dans le cas de frappes préemptives contre des Etats/organisations non nucléaires. [...]
[...] En 1991, l'Irak était très près de posséder l'arme nucléaire. * Corée du Nord : idem : Etat partie au TNP depuis 1985 et lié à l'AIEA par un accord de garanties depuis 1992, dont on s'est rendu compte en 1993 qu'il poursuivait un programme militaire clandestin et qu'il était sur le point de disposer d'une ou plusieurs armes nucléaires (voire qu'il en disposait déjà). Crise ouverte en 1993-1994 par l'accord USA-Corée du Nord de 1994 prévoyant le gel du programme nucléaire de Pyongyang en échange notamment de la construction de deux centrales nucléaires non proliférantes. [...]
[...] Il est possible -mais non avéré- que d'autres Etats (Arabie Saoudite, Libye, Algérie, Syrie) se sont engagés dans des programmes nucléaires clandestins. * Certains Etats ont en revanche renoncé à l'arme nucléaire dont ils disposaient déjà ou à la poursuite de leur programme clandestin : - parmi les premiers figure l'Afrique du Sud, qui a adhéré au TNP en 1991 et annoncé en 1993 avoir détruit les 7 engins qu'elle avait construits ; on peut également y inclure les Etats ayant hérité de stocks nucléaires à la suite de la dissolution de l'URSS et qui s'en sont défait : en 1992 a ainsi été conclu un accord de rapatriement en Russie des armes tactiques réparties sur le territoire de 10 ex-Républiques soviétiques ; entre 1993 et 1994, sous la pression américaine et russe, l'Ukraine, le Kazakhstan et la Biélorussie ont rejoint le TNP en tant que puissances non nucléaires, transférant en Russie avant la fin de 1996 les armes stratégiques situées sur leur territoire ; - parmi les seconds figurent le Canada, la Suède et la Suisse qui ont renoncé à leur programme nucléaire clandestin dans les années 60 ; Taïwan et la Corée du Sud sous la pression américaine dans les années 70. [...]
[...] Il est nécessaire de lui faire prendre conscience de ses responsabilités de grande puissance : adhésion au MTCR, au NSG, respect du TNP en usant des "pressions" nécessaires à cet effet. ( D'autres initiatives doivent également être prises pour renforcer le régime de non-prolifération : à cet égard, la finalisation du projet de convention contre le terrorisme nucléaire, actuellement négocié au sein des NU, contribuerait à lutter contre l'un des nouveaux aspects de la prolifération nucléaire et des risques qu'elle emporte ; ( Mais le principal obstacle, pour l'heure, c'est l'attitude américaine. Ce traité a un deuxième lien direct avec la non prolifération. [...]
[...] En 1995, nombre d'Etats non nucléaires n'ont accepté la prorogation indéfinie du TNP qu'en échange de l'engagement, par les puissances nucléaires, de respecter certains "principes et objectifs". Parmi ceux-ci figurent la conclusion d'un CTBT. [...]
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