Le Proche Orient pendant la Guerre Froide

Résumé du document

Comme le montre l'expression de Charles de Gaulle « L'Orient compliqué » in Mémoire de guerre Tome 1, le Proche Orient est au cœur de multiples enjeux internationaux, alors que son hétérogénéité le rend très complexe. Tous les événements qui s'y déroulent ont une résonance à l'échelle internationale.
Si l'influence traditionnelle des puissances européennes (France et GB) dans la région a singulièrement décliné après 1945, les USA et l'URSS ont, avec la guerre froide, investi ce terrain stratégique.
Quand on parle de Proche Orient, on désigne l'Asie mineure, le territoire syrien, la zone libanaise, l'Etat d'Israël, l'Egypte et l'Afghanistan. Finalement, ce sont les régions littorales de la Méditerranée orientale.
De plus, la Guerre froide concerne ici la période allant du plan de partage de la Palestine en 1947 jusqu'à la Guerre du Golfe en 90-91 où les EU s'imposent définitivement dans la péninsule arabique
En quoi le Proche Orient, qui n'a pas réussi à trouver un équilibre qui permet aux peuples de coexister pacifiquement, a-t-elle été un terrain stratégiquement investi par les 2 grandes puissances pendant la Guerre froide ?

Extraits

[...] La Syrie est la plus sensible au discours soviet. En 1957, un pacte économique entre la Syrie et l'URSS est signé (pacte militaire caché). Les USA se rendent compte que la Syrie a été satellisée. En 1957, la Syrie, après avoir signé les accords avec l'URSS, propose à Nasser la fusion entre l'Etat syrien et l'Etat égyptien. C'est ainsi que se constitue le 1er février 1958, la République arabe unie (un Etat unissant deux Etats.) L'objectif est de continuer sur cette lancée et faire en sorte que le Proche Orient arabe ne constitue qu'un unique Etat arabe (idée de panarabisme). [...]

[...] La nationalisation des pétroles iraniens (1951) réduit aussi leur puissance. Les Européens perdent la face Les années 50 vont confirmer de l'effacement de la GB et des Français qui subissent la crise de Suez en 56. Nasser décide de nationaliser le canal de Suez, ce qui déclenchera la crise de Suez. Cette nationalisation est le moyen d'obtenir des subsides importants (récupération des péages à chaque fois qu'un navire passe). Ceci a immédiatement engendré le mécontentement des Britanniques et des Français qui étaient les principaux actionnaires du canal. [...]

[...] Les USA se montrent plus nuancés. Ils mènent une politique d'équilibre équilibrisme et déclarent que les Israéliens ont eu tort d'attaquer l'Egypte, mais disent comprendre cette attitude, compte tenu des raids qui se multiplient contre Israël. Cependant, à l'égard de la France et de la GB, Américains et Soviétiques se rejoignent pour faire en sorte d'éloigner du Proche-Orient ces anciennes puissances. Suez marque la fin du règne franco-britannique dans cette partie du monde. Cela génère un souci car cette fin de domination laisse un vide. [...]

[...] La guerre Iran/Irak (1980-1988) : une guerre ouverte Longtemps gendarme du golfe au profit des USA, l'Iran se replie sur lui- même, dénonçant l'agresseur soviétique, dont les troupes envahissent l'Afghanistan en décembre 1979, et le grand Satan américain. L'Irak déclenche le conflit pour des raisons territoriales et des raisons politiques. Elle revendique un partage des champs pétrolifères du nord du Golfe Persique et veut abattre un Etat intégriste déstabilisant toute la région. Occidentaux et Soviétiques soutiennent Saddam Hussein. Les tensions demeurent dans le Golfe après 1988. [...]

[...] C'est le début de la Pax americana. Les anciens protégés de l'URSS, l'OLP, la Syrie et l'Irak de Saddam Hussein ont en effet perdu un allié de poids et ils sont incités à tenir davantage compte des pressions américaines, sous peine de sanctions. Pour conclure, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux conflits ont enflammé le Proche-Orient, de la 1ere guerre israélo-arabe (1948-1949), à la guerre du Golfe (1991) en passant par la crise de Suez et la guerre Iran Irak (1980-1988), les interventions militaires ont accru les ressentiments et les incompréhensions. [...]