« De même que j'étais convaincu que la liberté politique devait inévitablement précéder notre essor économique et qu'elle ne pouvait pas ne pas arriver, de même je suis convaincu que l'Unité africaine se fera et nous donnera cette base commune sur laquelle nous pourrons construire notre complet développement ». Cette phrase écrite en 1957 par Kwame N'Krumah, héros de l'indépendance ghanéenne et prophète du panafricanisme, exprime une idée qui fait aujourd'hui l'unanimité au sein des gouvernements africains : pour ce continent marginalisé, il ne semble exister de salut hors de l'intégration régionale.
Quelques chiffres peuvent illustrer l'importance de l'enjeu. Aujourd'hui les deux tiers des 25 pays les plus pauvres du monde sont africains. Par ailleurs l'Afrique qui représentait 3% du commerce mondial en 1950 n'en représente plus que 0,8% à l'heure actuelle.
En Afrique de l'Ouest, la volonté de mettre en oeuvre l'intégration politique et économique de la région s'est traduite par la création de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (la CEDEAO).
[...] Les nouveaux accords ACP/UE de Cotonou qui prévoient la conclusion d'accords de partenariats économiques et d'un Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, le NEPAD, avec les sous- ensembles devraient favoriser la dynamique de rapprochement. En outre l'analyse de l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest doit aussi tenir compte des facteurs potentiels de désintégration politique. A cet égard les troubles actuels en Sierra Leone, en Guinée-Bissau, au Niger, au Liberia mais surtout au Nigeria et en Côte d'Ivoire, les deux pays moteurs de l'intégration, sont là pour nous rappeler qu'en Afrique de l'Ouest peut-être plus que nulle part ailleurs la réussite économique dépendra des évolutions politiques. [...]
[...] L'expérience de la communauté pour le développement de l'Afrique australe est souvent citée en exemple de coopération régionale réussie centrée sur les projets d'infrastructures. Dans le cas de l'Afrique de l'Ouest où la coopération institutionnelle pose le problème politique du rapprochement entre l'UEMOA et la CEDEAO, la coopération sectorielle favoriserait la mise en place d'une intégration productive génératrice de complémentarités, d'externalités et d'économies d'échelles dépassant les zones d'intégration de droit. C'est pourquoi la CEDEAO accorde une importance particulière à la mise en œuvre de coopérations dans les domaines du transport, des télécommunications et de l'énergie. [...]
[...] Les résultats de la CEDEAO sont donc assez limités. Ainsi si les exportations représentent 20% environ du PIB de l'ensemble des pays d'Afrique de l'Ouest, seulement 17% de ces exportations sont destinés à des pays de la sous-région. En effet, la mise en oeuvre du cadre réglementaire dans les pays de la CEDEAO est confrontée à deux principaux obstacles. Le premier obstacle est constitué par les barrières non tarifaires qui se traduisent souvent par le maintien des normes dans certains pays et par la multiplication des contrôles administratifs par certains agents des douanes corrompus. [...]
[...] Aujourd'hui les deux tiers des 25 pays les plus pauvres du monde sont africains. Par ailleurs l'Afrique qui représentait du commerce mondial en 1950 n'en représente plus que à l'heure actuelle. En Afrique de l'Ouest, la volonté de mettre en oeuvre l'intégration politique et économique de la région s'est traduite par la création de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (la CEDEAO). Instituée en 1975 par le traité de Lagos, elle regroupe 15 pays : le Bénin, le Burkina-Faso, le Cap-Vert, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo. [...]
[...] Mais les moins-values de recettes douanières occasionnées par ce régime ne font pas l'objet de compensation. Quant aux produits industriels, la CEDEAO applique un taux de valeur ajoutée de Concernant le tarif extérieur commun s'il est une réalité au sein de l'UEMOA depuis le 1er janvier 2000, pour la CEDEAO ce n'est encore qu'un projet. Néanmoins on peut d'ores et déjà dire que l'expérience de l'UEMOA sert de modèle à la CEDEAO pour mettre en place son propre tarif extérieur commun. [...]
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