" Celui qui pense que la guerre est belle et vaut mieux que la paix est estropié de cervelle". Descarte, dans son ouvrage Naissance de la Paix, démontre que l'aspiration naturelle de l'Homme à la paix est avant tout une opposition à la guerre. La paix a dans un premier temps été définie négativement, comme un état de non guerre. Au XXe siècle, ce sont les guerres qui ont eu un effet positif sur les processus de paix : après les deux conflits mondiaux, la coopération internationale s'est mise en place, avec la création de la SDN, puis de l'ONU en 1945. Pour préserver la paix, il a donc fallu créer des organisations de paix, sous forme de congrès permanent des souverainetés qui auraient un droit d'arbitrage. Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, ces institutions sont omniprésentes. La paix, qui se définit étymologiquement comme un processus de médiation entre deux belligérants sous forme d'un traité, est devenu un droit pour l'ordre mondial : celui de prévenir les conflits et d'assurer progressivement une sécurité collective internationale. Sous la forme d'opérations civiles et militaires successives, les processus de paix sont régies par une diversité d'acteurs, tous légitimés par le droit international. Ces institutions ont modifié les systèmes de contraintes, de valeurs, de pratiques et de conceptions du système international, si bien que les processus de paix se heurtent aujourd'hui aux ambiguïtés de l'ingérence et aux conflits d'intérêts des grandes puissances. Ainsi, dans quelle mesure les processus de paix régis par le droit international ont-ils trouvé leur légitimité dans la régulation des conflits mondiaux ? Si les processus de paix ont trouvé leur source dans le droit et se sont progressivement développés dans l'optique de la préservation des droits de l'Homme, ils se heurtent aujourd'hui aux rapports de forces entre grandes puissances et connaissent des limites évidentes, suite aux échecs de nombreuses interventions.
[...] Pourtant, face au génocide rwandais de 1994, le Conseil de Sécurité de l'ONU décide de ne pas intervenir, sur le fondement de la souveraineté effective du Rwanda. Sur quels fondements se baser pour définir la souveraineté d'un pays ? Comment légitimer les choix des interventions ? L'argument du devoir d'assistance se transforme en usage politique dérivé du contrôle des États par les plus puissants. De plus, le processus de reconstruction pour arriver à la paix est paradoxal. Après la guerre, ce sont des militaires qui sont chargés de reconstruire un État. [...]
[...] Quels sont les moyens de parvenir à une intervention réussie ? Selon Betrand Badie, la recherche de la paix passe par une meilleure responsabilisation des États : " Chaque État est responsable des conséquences que ses actions peuvent avoir pour les autres, mais aussi, il a le devoir de s'occuper de ce que font les autres, et de réagir, si nécessaire, contre leurs exactions". Ainsi, chaque État est responsable de l'humanité toute entière, et se doit d'agir pour la collectivité entière et non pour ses intérêts nationaux. [...]
[...] Le maintien de la paix, appelé aussi Peace making, est une action militaire sous mandat onusien avec consentement des parties pour maintenir et faire respecter le cessez de feu. Les opérations de maintien de la paix se sont largement développées depuis 1945. Non coercitives, ces opérations ont été concrétisées par l'apparition des casques bleus. De nature neutre, les casques bleus doivent maintenir la paix en zone de conflit,et n'utiliser leur force qu'en cas de légitime défense. Les casques bleus sont déployés partout dans le monde et principalement en Afrique ( Soudan, Sierra Leone, Liberia, Côte d'Ivoire ) et au Moyen Orient. [...]
[...] Le Peace Inforcement ou l'imposition de la paix, est nécessaire en cas de menace imminente contre la paix. Le Conseil de Sécurité de l'ONU a ici le pouvoir d'imposer la paix par des sanctions contre les États, telles que des embargos économiques, des sanctions militaires ou des blocus aériens . Dans le cadre de la Guerre du Golfe en 1990, le Conseil de Sécurité agit comme un directoire, en assumant pleinement ses responsabilités. D'autre part, l'Union Européenne a récemment élaboré des sanctions économiques contre la Birmanie, pour montrer son désaccord face à la répression de la junte birmane. [...]
[...] Une intervention dans la cadre du maintien de la paix est autorisée si l'intervention est souhaitée par la population, si le pays encours un péril immédiat, si, enfin le système est extrêmement défaillant et que l'intervention constitue l'ultime recours de la communauté internationale. Pour autant, la paix est parfois recherchée par l'équilibre de la terreur. Selon Gaston Bouthoul, si l'on veut la paix, il faut préparer la guerre, s'armer et imposer le respect. Les processus de paix vus par la diplomatie américaine se rapprochent de cette définition. [...]
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