L'analyse de la politique étrangère représente la matière principale d'étude des Relations Internationales malgré sa dévalorisation depuis quelques années due à son lien quasi essentiel entre cette dernière et les théoriciens du rational choice et à la définition réductrice qu'on lui prête comme interactions d'un Etat avec d'autres.
C'est pourtant son stato-centrisme originel qui a fait durant des années de l'étude de la politique étrangère la matière dominante des Relations internationales, voire la seule matière. Les Relations internationales furent en effet longtemps dominées par la vision hobbesienne des Etats comme des entités souveraines, isolées et en concurrence constante.
En effet, l'amalgame est souvent fait par les moins avisés entre l'étude de la politique étrangère d'un pays et les Relations internationales qu'entretient ce pays avec l'extérieur et les deux termes sont parfois utilisés comme synonymes dans les médias.
[...] L'analyse d'une politique étrangère dans cette perspective est largement simplifié : la recherche de l'intérêt national. Tout acte politique international d'un Etat est réalisé dans le but ultime d'accroissement de sa puissance pour assurer sa survie dans le milieu hostile l'entourant. La question est alors ouverte quant à savoir les moyens d'augmenter sa puissance et d'assurer sa survie. Cette question est intéressante dans le cas d'Israël qui avance systématiquement l'objectif de sa survie dans chacun de ses actes : sa survie passerait-il plutôt par le maintien d'une menace constante à l'égard des pays arabes ou par la mise en place d'un plan de paix généralisée quitte à faire des concessions ? [...]
[...] Cette vision rationaliste, bien que pas totalement erronée doit être complétée et appuyée par d'autres élément d'analyses pour saisir correctement le processus de création d'une politique étrangère. Ainsi plusieurs modèles concurrents ont émergé, proposant chacun des éléments d'analyse pertinents dans le but de la compréhension des choix politiques extérieurs. Kenneth Waltz, vu comme un néo-réaliste, propose tout d'abord une analyse systémique et contextuelle de la politique étrangère. Il considère que pour correctement appréhender une politique étrangère il est nécessaire de saisir les caractéristiques de la scène internationale en présence. [...]
[...] Tout d'abord, cette école de pensée se base sur l'unicité de l'Etat comme acteur international et l'unité de ce dernier dans la personne du Prince de Machiavel, ainsi l'Etat est personnalisé, incarné par l'image du Prince décideur unique. Les auteurs du rational choice supposent que les seuls acteurs internationaux, car uniques décideurs de la politique étrangère d'un pays, sont les chefs d'Etat. En outre, ce Prince cohérent, seul et connaissant parfaitement la situation internationale, fait des choix dits rationnels Ainsi, il construit sa politique étrangère en vue de maximiser les avantages et minimiser les inconvénients théorie du maximin tout ça dans le dessein de réalisation de l'intérêt national. [...]
[...] Avec toutes ces remises en question de la prise de l'Etat sur sa politique étrangère, nous sommes amenés à nous poser des questions sur la réalité même de cette politique étrangère étatique. Ne serait-il pas plus pertinent de parler de politiques étrangères voire d'actes internationaux. La notion de politique étrangère suppose une continuité, un objectif, une ligne directrice. Avec toutes les interférences et influences subies par l'Etat dans la prise de décision peut-on encore parler de continuité, de dessein préalablement défini tant les décisions politiques sur la scène internationale paraissent parfois ne répondre à aucune logique, n'avoir aucun rapport. [...]
[...] Par cette tentative de réponse à la question Comment procéder pour analyser la politique étrangère d'un Etat ? nous verrons que l'évolution de la pensée sur ce sujet est largement dépendante des définitions que l'on donne des termes politique étrangère Etat mais aussi intérêts qui seraient, d'une manière simpliste, l'objectif principal d'une politique étrangère. En effet pour tenter de comprendre et d'analyser une politique étrangère il faut saisir en premier lieu quel est le but recherché par l'Etat. Certains défendront l'idée que l'objectif principal d'une politique étrangère est la défense de l'intérêt national qui passe nécessairement par l'accroissement de la puissance d'un pays. [...]
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