Le "Printemps Arabe", point culminant de la confrontation Euro-Arabe

Thèmes abordés

Région Arabe, domination du Moyen-Orient, puissance phénicienne de Carthage, genèse de l'ère islamique, Turcs Seljoukides, Etat Islamique d'Irak et de Syrie

Résumé du document

L'Europe et la région Arabe entretiennent, depuis de nombreux siècles, un mélange de complémentarité et de velléités dominatrices. Car si la confrontation débouchait sur une domination totale d'une des régions sur sa voisine, ces guerres furent souvent accompagnés d'un transfert du savoir à travers les âges (de la Mésopotamie vers la civilisation grecque antique puis réciproquement, via les penseurs arabes), permettant aux savants des deux rives de la Méditerranée de léguer indistinctement au patrimoine universel une somme de savoir précieuse. Cela engendrait notamment l'épanouissement des trois religions monothéistes hors de leurs bases proche-Orientales.

Extraits

[...] Phénomène en mesure de créer les conditions d'une désagrégation dans tout le monde arabo-musulman. Déjà l'effroi engendré par les attentats du 11 septembre 2001 au cœur de l'Occident donnait le signal d'une guerre d'invasion en Afghanistan. Et surtout en Irak, de fait morcelé en trois entités au terme de l'occupation initiée par George Bush qui dans son discours sur l'État de l'Union en 2004, avait développé son idée de remodelage par la démocratisation du grand Moyen-Orient Le processus, dans sa continuité logique, sera confié à son remplaçant, Barak Obama. [...]

[...] Puis au XIIe l'empire Al Mohade basé en Andalousie avance dans le nord de la péninsule ibérique pour faire face aux royaumes chrétiens. Entre temps, dès le début du XIIIe siècle la Reconquista avançait. Elle s'emparait peu à peu de toutes les places fortes arabes dans la péninsule espagnole Dans un monde arabe laminé par les invasions seljoukides, croisées, buyyides iraniennes et surtout mongoles (de loin les plus dévastatrices), c'est au XVIe siècle que se prépare une autre incursion européenne, conçue pour être réellement durable. [...]

[...] Par la suite, la chute de l'Empire romain pousse l'Europe dans une époque de décrépitude. Pendant ce temps s'ébauchait un incroyable essor en Orient, via la genèse de l'ère islamique. Et tandis que l'Europe s'enlisait dans les abysses du Moyen-âge, les Arabes conquirent l'Europe du Sud. Le territoire ibérique notamment, resta annexé à la région arabe durant huit siècles. C'est alors que ce contexte inédit engendra une réaction stratégique européenne conséquente et appelée à s'étendre sur les siècles suivants pour, à terme, se débarrasser de la rivalité euro-arabe. [...]

[...] Entre temps l'Occident opérait une expansion phénoménale aux quatre coins du monde. C'est à travers cette période coloniale et la montée en puissance du capitalisme que l'Europe se débarrassait de sa rivalité, à la fois contre les Arabes et les Turcs. Les premiers passaient sous domination européenne directe tandis que les seconds étaient au début XXe siècle, assignés à une tâche honorifique : Gendarme du Moyen-Orient. Les Turcs, tant redoutés par le passé, étaient alors englobés dans une alliance transatlantique qui permet à la Turquie d'Atatürk de se tailler une puissance régionale. [...]

[...] Le Printemps Arabe, point culminant de la confrontation Euro-Arabe En préambule, soulignons que la région arabe a acquis son appellation au VIIe siècle en s'identifiant désormais par la langue qui diffuse la pensée islamique. C'est pourquoi pour plus de facilité nous garderons cette appellation pour désigner cette région à travers les âges. L'Europe et cette région entretiennent, depuis de nombreux siècles, un mélange de complémentarité et de velléités dominatrices. Car si la confrontation débouchait sur une domination totale d'une des régions sur sa voisine, ces guerres furent souvent accompagnées d'un transfert du savoir à travers les âges (de la Mésopotamie vers la civilisation grecque antique puis réciproquement, via les penseurs arabes), permettant aux savants des deux rives de la Méditerranée de léguer indistinctement au patrimoine universel une somme de savoir précieuse. [...]