Pouvons-nous envisager la démondialisation comme un programme politique international ou la conséquence des nombreuses crises dans le monde ?

Thèmes abordés

mondialisation, démondialisation, programme politique international, Covid-19, déglobalisation, démondialisation sélective, accords commerciaux, réseaux de production, production mondiale

Résumé du document

Afin d'objectiver, nous devons commencer par une compréhension générale avec une définition de base de la mondialisation. Cette dernière peut être comprise comme une « compression de l'espace-temps » (Kearney, 1995) dans la mesure où le progrès technologique et la libéralisation économique ont pu abolir les distances spatiales. Cela a surtout permis de nouvelles interactions et connexions sociales transfrontalières qu'une généralisation du libéralisme économique une fois la fin de la guerre froide effective avec la chute de l'Union Soviétique en 1991.

Extraits

[...] Avec le gouvernement Trump aux Etats-Unis, cette politique est devenue la force politique dominante. Jusqu'à présent, l'altermondialisme de gauche avait une autre orientation. Il s'agissait en premier lieu d'une régulation globale qui était conçue comme la première étape d'un programme anticapitaliste de la mondialisation (Mayer, Siméant-Germanos, 2004). Les institutions de la gouvernance mondiale devaient être réformées et démocratisées, le système des Nations unies devait être revalorisé par rapport aux institutions de Bretton Woods, les marchés financiers et des marchandises libéralisés ainsi que les groupes transnationaux devaient être régulés et les institutions économiques régionales renforcées (Mayer, Siméant-Germanos, 2004). [...]

[...] Le lockdown chinois à partir de janvier 2020 a rapidement entraîné des ruptures d'approvisionnement en produits intermédiaires et finis importants pour la production industrielle mondiale. Les pénuries d'approvisionnement en produits médicaux pour lutter contre la pandémie ont accru les inquiétudes quant à une dépendance excessive vis-à-vis des importations mondiales ou à une érosion des capacités industrielles de l'Union Européenne et des États-Unis. De nombreuses chaînes d'approvisionnement, par exemple dans le domaine des produits électroniques, sont restées fragiles en 2021, en raison de nouveaux confinements et de problèmes persistants dans le transport maritime, ainsi que d'une augmentation significative de la demande. [...]

[...] Le récit de la droite déplace ainsi la focalisation. Sur le plan politique, une nouvelle ligne de fracture est construite dans la mesure où une élite multiculturelle et transnationale surpuissante exercerait une influence corrosive sur la patrie et la nation (Vassort-Rousset, 2015). La politique économique servirait à imposer les intérêts nationaux. La crise écologique est en revanche niée par la plupart des partis de droite. Les lois environnementales sont considérées de ce point de vue comme une sorte de frein à la prospérité nationale. [...]

[...] Une telle réorientation pourrait servir de projet d'entrée pour une transformation sociale qui rompt avec la logique de profit. Toutefois, l'UE s'avère être révélée difficile à réformer puisqu'elle est « tiraillée » entre des pays moteurs progressistes comme la France, l'Allemagne, l'Espagne et des pays qui ont vu le retour d'un nationalisme populiste comme en Italie dernièrement mais surtout en Hongrie et en Pologne. De fait, en réponse à notre problématique, nous pouvons affirmer que le phénomène de la démondialisation demeure au-delà de l'idéologie politique et qu'elle se réactive dans l'opinion lorsque des crises subviennent comme ce fut le cas avec la pandémie ou la crise des migrants en 2015 au sein de l'UE. [...]

[...] Pouvons-nous la démondialisation envisager comme un programme politique international ou la conséquence des nombreuses crises dans le monde ? Introduction Comme l'affirme Harold James (2018) : « Le monde semble osciller entre deux avenirs possibles : ou bien une vague de "démondialisation", avec des poussées de nationalisme et de protectionnisme et l'affirmation des priorités nationales face au "mondialisme" ; ou bien une transition vers un tout nouveau type de mondialisation, que l'on appelle parfois "mondialisation 2.0 ». En effet, dans ce contexte, il faut bien avoir conscience du caractère dynamique de la mondialisation et de ses effets et conséquences sur les relations internationales ou la géopolitique. [...]