Dans cette dissertation complète et entièrement rédigé, nous répondrons à la problématique suivante : en quoi peut-on dire que la politique israélo-palestinienne de l'UE, si elle semble axée sur une coopération privilégiée avec les deux parties et un engagement vers la stabilité régionale, fait face à la fois à des soupçons sur sa neutralité et à ses limites structurelles en matière diplomatique ?
Pour ce faire, nous reviendrons dans un premier temps sur la diversité des politiques européennes, tant économiques que portées vers la paix, mises en place avec Israël et la Palestine ; dans un second temps, nous observerons les limites que connaît l'UE en termes tant de confiance que d'organisation interne.
[...] Il n'est pas surprenant que le même constat vaille à l'échelle communautaire : traditionnellement, les questions internationales nécessitent une unanimité au sein de l'Europe des 28, par nature toujours plus difficile à trouver ; la politique du consensus, pour ne pas dire du compromis, qui prévaut à Bruxelles, en vient souvent à des déclarations vidées de leur sens, et l'absence de tout moyen de pression, tel qu'une armée, à l'échelle de l'Union, achève de décrédibiliser le processus européen. Au maximum l'Europe peut engager des sanctions économiques – sans garantie que ses propres états la respecteront. Il apparaît donc utopique d'espérer que l'UE soit en mesure d'adopter une situation forte sur un sujet qui va forcément diviser ses membres. [...]
[...] Equidistance Études, vol. [...]
[...] De fait, l'UE apparaît comme tout à fait légitime pour construire des relations avec Israël comme avec la Palestine, ce de par son attachement tant à la paix qu'à la mise en place de partenariats adaptés et équilibrés avec ses voisins ; de fait, des coopérations existent désormais avec les deux entités qui peuvent apparaître comme utiles et prometteuses. Pourtant, cette diplomatie européenne se trouve aujourd'hui face à ses limites : l'UE peine à s'imposer comme un acteur majeur dans un conflit qui stagne, et les causes en sont multiples et tant externes qu'internes. Il convient de mieux les comprendre pour déterminer de quelle manière elles pourraient augmenter leur effectivité dans les années à venir face à une situation complexe. [...]
[...] Cela s'explique, malgré la (relative) distance géographique, par une conception partagée de proximité culturelle perçue notamment en Israël. Dès les années 1990, plusieurs accords sont allés dans le sens d'une plus forte coopération : définition de statut spécial (1994), accord d'association (1995), plan d'action pour une politique de voisinage (2004). Concrètement, des partenariats se sont mis en place avec l'état hébreu dans plusieurs domaines. Nous pouvons évoquer, entre autres, les domaines de la sécurité, avec la lutte contre le terrorisme et le partage du renseignement ; de l'éducation et de la jeunesse, comme avec l'extension du programme Erasmus ; de la science, par des participations israéliennes à des projets européens de recherche (Galileo ) ; de la culture et du sport, même, avec la participation d'Israël à l'Eurovision ou son intégration aux fédérations sportives européennes. [...]
[...] Les accords mis en place avec la Palestine sont bien sûr d'une nature différente, l'état ne bénéficiant ni du même statut qu'Israël ni de son niveau de développement. L'Europe marque ainsi son partenariat dans un domaine plus proche de l'aide au développement économique et social d'un pays dont le financement des institutions en dépend encore profondément. Avec plus de 100 millions d'euros d'aide par mois, l'UE a notamment vocation à stabiliser le système institutionnel et judiciaire palestinien, le rendant plus crédible au niveau international, et à œuvrer dans les services sociaux, c'est à dire éducatifs et de santé entre autres. [...]
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