La politique étrangère saoudienne au Moyen-Orient

Thèmes abordés

Politique étrangère saoudienne, Moyen-Orient, wahhabisme, Arabie Saoudite, Etats-Unis, John Kerry

Résumé du document

Le wahhabisme se développe de manière générale d'abord à l'intérieur de l'État saoudien, pour devenir une doctrine structurant la vie intérieure du pays. Puis qu'il passe à la politique extérieure de par sa nature expansionniste qui pourrait permettre à l'État saoudien, en répandant la doctrine wahhabite à l'extérieur, de bénéficier d'une légitimité religieuse pour étendre son influence politique et économique. Cette politique apparaît claire dans le Moyen-Orient, par de nombreuses actions concrètes de différente nature.

Extraits

[...] Cette politique a pu connaître des résultats contrastés car si la progression du wahhabisme se fait, elle a une contre-partie qui peut menacer la sécurité du territoire saoudien. Mais le wahhabisme a également un rôle crucial dans la politique étrangère saoudienne dans le reste du monde, qui pourrait là aussi être perçue et interroger son apport dans la politique étrangère menée au Moyen- Orient. [...]

[...] L'Arabie saoudite abandonne alors Morsi au profit du général Sisi. De même, on peut citer l'intervention saoudienne en Syrie. L'Arabie Saoudite appelle rapidement au départ de Bachard el Assad, accusé de persécuter la population sunnite. De même, des actions indirectes ont lieu dans de nombreux pays en financant des écoles coraniques, des mosquées avec une large part accordée à la doctrine wahhabite, des groupes politique ou terroristes pouvant augmenter l'influence du wahhabisme dans le pays. L'Arabie Saoudite est régulièrement suspectée de mener un double jeu en financant le djihaddisme en Irak et Syrie, ou si il n'y a pas financement, accusé d'un certain laisser-faire à la tête de l'État saoudien pour ces mouvements. [...]

[...] L'action de l'Arabie Saoudite en politique étrangère se manifeste depuis plusieurs décennies déjà par un activisme certain dans la création et le développement d'organisations internationales. L'Organisation de la coopération islamique détient ainsi son siège à Djeddah. La Ligue du Monde Musulman fut elle fondée en 1962 à La Mecque à l'initiative du prince Fayçal. De même, l'Assemblée mondiale de la jeunesse musulmane fut elle fondée en 1972 à Djeddah et est une organisation saoudienne, sous la direction du Ministère des affaires religieuses, avec des bureaux dans de nombreux pays sujet à controverse. [...]

[...] (même soutiens que dans les années 2000 pour aller combattre chez les djihhadistes les américains en Afghanistan et en Irak). L'État Islamique est ainsi passé sur la liste saoudienne des organisations terroristes. L'un des flous au sujet de la relation entre ces mouvances et l'État saoudien provient régulièrement de l'origine et légitimité religieuse de ces mouvements, qui, pour l'État Islamique, s'insipre de l'ultra-rigorisme du wahhabisme (mais emprunte aussi aux Frères Musulmans), mais condamne l'attitude du royaume saoudien vis à vis de l'Occident. [...]

[...] Un cauchemar sécuritaire dont il était temps de mettre fin, ont jugé in fine la faille régnante saoudienne. Une illustration de la contestation de la politique wahhabite et de son importance dans la politique étrangère saoudienne apparaît avec les manifestations de pélerins chiites en 1987 contestant la légitimité des saoudiens à diriger les lieux saints de l'islam : ces manifestations dégénèrent avec l'intervention de la police saoudienne, causant des centaines de morts. On observe de manière générale une contradiction dans la relation entre Arabie saoudite et États-Unis qui pose problème : un soutien indeffectible des Etats-Unis depuis 1945, mais qui a aussi favorisé les mouvements les plus conservateurs, anti-occidentaux, qui attaquent aujourd'hui le régime saoudien Le wahhabisme a donc mené plusieurs types de politiques au Moyen- Orient, avec la doctrine wahhabite servant à la fois de vecteur de cette politique, mais aussi de but plus ou moins avoué. [...]