L'idéologie à l'origine de la fondation des Etats-Unis était double – idéaliste et religieuse : le « Nouveau Monde » devait accueillir les
immigrants qui voulaient y construire un Etat idéal s'opposant aux Etats sur le déclin d'une « vieille Europe » en proie aux guerres intestines. Les
concepts majeurs de la politique étrangère américaine sont nés entre le XVIIe et le XIXe siècle ; ces principes sont fondamentaux, quoique parfois paradoxaux.
Tout d'abord, les Etats-Unis ont développé une croyance en leur degré de perfection, ce qui les a amenés à concevoir l'idée d'une « destinée manifeste », c'est-à-dire d'une mission civilisatrice qui leur était dévolue pour propager leur modèle sur leur continent et au-delà (expansionnisme messianique). Ensuite, les dirigeants américains ont développé au fil des décennies une tendance d'isolement (isolationnisme, directement issue de la doctrine Monroe) afin de protéger / préserver leur modèle des interférences et "pollutions" de la politique internationale.
Depuis 1914, la politique étrangère des Etats-Unis a eu pour but de s'accorder avec leur montée en puissance inéluctable au sein des relations internationales. Les valeurs démocratiques et libérales sont prônées, couplées à la défense des intérêts nationaux ; il s'agit de brandir ces deux idées à tour de rôle, sans les dissocier. La politique étrangère des États-Unis est donc le résultat d'un processus d'élaboration complexe, fait de débats contradictoires tranchés par des arbitrages, on se doit de s'y intéresser.
[...] BIBLIOGRAPHIE : - Washington et le Monde : Dilemmes d'une surpuissance, Justin Vaïsse & Pierre Hassner, Ceri/Autrement - Le modèle américain, Justin Vaïsse, Armand Colin (coll. Synthèse) Le désarroi de la puissance : les Etats-Unis vers la guerre permanente, Arnaud Blin, Lignes de Repère, 2004. [...]
[...] Bush : rupture, oui, mais dans quelle mesure ? Plusieurs ouvrages America is back Washington et le monde ) et documentaires Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, Le monde selon Bush de William Karel) ont montré combien le président Bush se montrait peu intéressé par les questions de politique étrangère, laissant envisager un isolationnisme modéré (projet du bouclier antimissile). Les attaques meurtrières du 11 septembre 2001, ajoutées à la présence des faucons au sein même de l'administration du Président George W. [...]
[...] L'opposition du Congrès au traité de Versailles en 1920 porte essentiellement sur le rejet de la SDN proposée par Wilson. L'acceptation de l'ONU - créée avec des Etats-Unis en position de force morale, politique et économique - repose en partie sur le droit de veto au Conseil de sécurité, puis sur la découverte progressive de la contribution budgétaire comme outil politique, et sur la position éminente acquise dans les différents organes comme le FMI. Le refus des Etats-Unis de s'inscrire dans la logique du Tribunal pénal international ou de ratifier récemment des traités comme le protocole de Kyoto, ajouté à la préférence marquée pour les accords bilatéraux, traduisent cette crainte ou cette conviction nationale depuis longtemps partagée par les Américains qu'il ne faut pas engager leur pays dans des institutions contraignantes, sans même parler de supranationalité. [...]
[...] Balancée par l'idée de promotion des valeurs américaines universelles la politique étrangère américaine semble avant tout régie par la recherche de l'intérêt national (II). Enfin, on se demandera dans quelle mesure la présidence de George W. Bush, dernière du XXème siècle, a constitué une rupture avec la tradition américaine en terme de politique étrangère (III). I / La promotion de valeurs américaines universelles Le rôle des Etats-Unis dans la promotion des valeurs démocratiques et libérales, avec l'idée d'une politique extérieure responsable et généreuse au service de la paix, émerge nettement avec la New Diplomacy proposée dès 1913 et plus encore en 1918 par W. [...]
[...] Des Etats autoritaires ? La civilisation et la religion musulmanes ? Le terrorisme ? Peut-on réellement faire la guerre contre le terrorisme, alors même que ce terme ne désigne qu'un moyen de faire la guerre, et non une idéologie, un système économique, une religion, une culture ou une civilisation, et encore moins un Etat ? On peut dire, en guise de conclusion, que si rupture il y elle ne concerne pas les fins (qui ont toujours été empreintes de messianisme, tout au moins d'interventionnisme), mais plutôt les moyens déployés, l'unilatéralisme banalisé, ou de l'habitude prononcée à mener des guerres préventives Ces nouveaux caractères s'opposent frontalement au pragatisme d'antan de la tradition américaine en matière de politique extérieure. [...]
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