Au début du premier mandat de Chavez, les relations entre le Venezuela et les Etats-Unis apparaissent relativement apaisées, l'administration Clinton se montrant assez indifférente à l'égard du Venezuela. A cette époque, les relations entre les deux pays semblent pacifiques et aucune tension majeure ne survient. Cependant, l'arrivée à la Maison-Blanche de George W. Bush en 2000 va modifier durablement les relations qu'entretiennent ces deux pays. Effectivement, le fait qu'Hugo Chavez soit idéologiquement proche de Fidel Castro inquiète les Etats-Unis. Par ailleurs, Hugo Chavez n'hésite pas à critiquer les bombardements américains en Afghanistan, consécutifs aux attentats du 11 septembre 2001. Egalement, sur le plan économique, les Etats-Unis sont dépendants du pétrole vénézuélien, dont la production est destinée en premier lieu à l'économie américaine. Ainsi, en tant que membre de l'OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) depuis 1960, le Venezuela dispose d'une influence certaine sur les prix du pétrole, et, de facto, sur la croissance économique américaine.
Dès lors, en quoi l'arrivée au pouvoir d'Hugo Chavez a-t-elle modifié de façon durable la politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela ? Quelles sont les raisons qui ont incité les Etats-Unis à adopter une attitude nouvelle à l'égard de ce pays d'Amérique latine ? Par ailleurs, cette politique étrangère n'est-elle pas ambivalente ?
Ainsi, il apparaît que l'action des Etats-Unis sur le plan politique, depuis 1999, vise à contrecarrer la « révolution bolivarienne » engagée par Hugo Chavez. Il s'agit tout d'abord de promouvoir la démocratie, les Etats-Unis considérant que le Venezuela n'est qu'un semblant de régime démocratique, c'est-à-dire un régime autoritaire qui ne dirait pas son nom. Il s'agit également de réduire l'influence de ce pays en essayant de l'isoler tant sur le plan régional qu'international (I). Par ailleurs, la politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela est marquée par un souci de protéger les intérêts vitaux américains. Il s'agit en premier lieu de défendre les intérêts économiques des Etats-Unis et en second lieu de mettre en œuvre une nouvelle politique énergétique, qui permettra à terme de réduire la dépendance des Etats-Unis dans le domaine de l'énergie (II).
[...] Cependant, il semble que cette politique extérieure des Etats-Unis au Venezuela soit ambivalente. En effet, au premier abord, les Etats-Unis ont, semble-t-il, promu la politique de la main tendue Il s'agit de mettre le dialogue au premier plan pour pouvoir résoudre pacifiquement les différends entre ces deux pays. Toutefois, cette politique de la main tendue, dans le cadre du Venezuela, n'a pas duré longtemps et a rapidement laissé place à la stigmatisation. Effectivement, les différents acteurs de la politique étrangère américaine se sont employés à critiquer fortement le Venezuela. [...]
[...] * 14 Le Monde février 2007. * 15 Le Figaro mars 2007. * 16 Le Figaro mars 2007. * 17 Jean-Jacques Roche, op.cit p * 18 Le Figaro octobre 2006. * 19 Ramsès 2007, Institut Français des Relations Internationales, sous la direction de Thierry de Montbrial et Philippe Moreau Defarges, Dunod p * 20 Les Etats-Unis et le pétrole d'Amérique latine dans le monde de l'après 11-septembre Centre français sur les Etats-Unis à l'Ifri (Institut français des relations internationales). * 21 In Code Chavez, Eva Golinger, Oser dire p.116. [...]
[...] Le 5 mars 2002, l'ambassade des Etats-Unis au Venezuela annonce au gouvernement américain la conclusion d'un pacte de transition entre le monde du travail, celui des affaires et l'église. De la même manière, les Etats-Unis sont informés, quelques jours avant le coup d'Etat, que des militaires dissidents ont prévu d'arrêter le président Chavez ainsi que des hauts fonctionnaires. Parallèlement à ces événements, Chavez, le 7 avril, décide de licencier plusieurs dirigeants de la PDVSA (il s'agit d'une compagnie pétrolière détenue par l'Etat vénézuélien). [...]
[...] Hugo Chavez a multiplié les déplacements à l'étranger en 2006 (Chine, Russie, Vietnam, Iran) pour pouvoir recevoir le soutien de ces pays. Cependant, la stratégie d'isolement mise en place par Washington s'est révélée très efficace. Effectivement, le 16 octobre 2006, le Guatemala a obtenu 109 voix contre 76 seulement pour le Venezuela18(*). Ce résultat apparaît comme un revers sérieux pour le dirigeant vénézuélien et est dû en particulier à une mobilisation accrue des moyens diplomatiques américains. Par conséquent, la politique américaine au Venezuela a vocation à isoler ce dernier par tous les moyens. [...]
[...] Conclusion En somme, la politique étrangère des Etats-Unis au Venezuela a connu des changements très importants depuis l'accession d'Hugo Chavez à la présidence du Venezuela en 1999. Ces changements ont d'ailleurs été accélérés par l'élection de George W. Bush en 2000. Il s'agit donc principalement pour les Etats-Unis de contrecarrer une idéologie qu'ils jugent incompatibles avec leurs intérêts; le bolivarisme est en effet une idéologie qui souhaite que l'Amérique du Sud soit unie et indépendante. Pour contrer le bolivarisme, la diplomatie américaine a mis en œuvre deux mécanismes : la promotion de la démocratie d'une part et l'isolement du Venezuela aux niveaux régional et international d'autre part. [...]
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