L'Arabie Saoudite est un acteur politiquement et économiquement incontournable au Moyen-Orient. Sa politique étrangère, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, tournait essentiellement autour de deux points : le premier, pratique, résidait en une alliance étroite avec les Etats-Unis, conclue dès 1945 par la rencontre entre le Président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz Ibn Saoud. Les Américains protégeaient l'Arabie Saoudite et lui ouvraient leur immense marché intérieur, en échange de quoi les autres pays, au premier rang desquels l'URSS, étaient empêchés d'accéder à cette immense « station-service ». Le second, idéaliste, voyait les dirigeants arabes rêver à des objectifs panarabes ou panislamiques, et à une solidarité sans faille entre les pays et dirigeants arabes. Une attitude qui est vite mise en sommeil face aux prétentions de Nasser, d'El-Hassad de Khomeiny ou face au problème palestinien suite à la guerre des Six-Jours.
Depuis 2001, tous ces fondamentaux ont changé.
[...] Le régime s'est certes réjouit de la chute du régime de Saddam Hussein, un vieil ennemi des Saoud, mais il prit vite conscience que le terrorisme islamiste assimilerait désormais la guerre de libération de l'Irak à un signal indiquant que l'affrontement entre le "Dar al Islam" (le territoire de l'Islam) et le "Dar al Kufr" (le territoire du paganisme) se jouerait dorénavant au cœur même du monde arabe. Potentiellement en Arabie Saoudite donc[2]. Ce second choc fut accompagné de deux développements de la plus haute importance : tout d'abord, une série d'attaques terroristes commises contre sept villes saoudiennes, dont la capitale, Riyad, qui engendra un fort sentiment d'insécurité ; deuxièmement, le président américain George W. Bush annonça que son pays avait décidé de mettre fin au soutien qu'il avait fourni depuis la guerre froide aux régimes arabes non démocratiques. [...]
[...] Amir Taheri, Arabie Saoudite : l'ennemi public Politique Internationale, 98. Ouvrages Antoine Basbous, L'Arabie Saoudite en guerre, Tempus Antoine Basbous, L'Arabie Saoudite en question, Perrin Olivier Da Lage, Géopolitique de l'Arabie Saoudite, Editions Complexes Sites internet http://pascal-menoret.over-blog.com/, blog de Pascal Ménoret, spécialiste de la politique intérieure et extérieure de l'Arabie Saoudite. Annexes Capitale: Riyad Population: 23,5 millions (est. 2002) Langue officielle: arabe classique Groupe majoritaire: arabe naji (46,5 Groupes minoritaires: arabe hijazi (35 arabe du Golfe anglais et langues immigrantes Système politique: monarchie islamique absolue (autoritaire) Articles constitutionnels (langue): art et 39 de la Loi fondamentale d'octobre 1993 Lois linguistiques: aucune Amir Taheri, L'Arabie Saoudite: entre la terreur et la réforme, Politique Internationale, printemps 2004 Amir Taheri, Al-Qaeda's strategy for Iraq, New York Post septembre 2003 Discours du Président George W. [...]
[...] Ce discours de George W. Bush, même s'il n'est pas concrétisé par des actes au vu de la situation très tendue des Américains dans le Golfe, qui ne peuvent se permettre de perdre un allié, est sous-tendu par deux constats. Le premier est que, si la guerre en Iraq a été faite pour débarrasser le pays d'une effroyable dictature, il est moralement intenable de rester aussi proche de l'Arabie, qui ne brille pas pour son respect des droits de l'Homme et de la démocratie. [...]
[...] La majeure partie de la dynastie Saoud croit à la Realpolitik[5]. Consciente des évolutions et des rapports de force mondiaux, elle a assimilé la dynamique du pouvoir et de l'environnement mondial Face à elle, le clergé est obnubilé par son idéologie radicale et est prêt à courir de gros risques pour que sa vision de l'Islam et du monde triomphe. La famille royale semble avoir pris conscience des problèmes qui sont posés par cette dangereuse interaction à la tête du pays. [...]
[...] Face à Téhéran, ses atouts sont nombreux : un produit national brut de supérieur à celui de l'Iran, une position de phare d'un monde sunnite largement majoritaire dans l'islam, une puissance militaire non- négligeable, qui selon certains, pourrait se faire fournir rapidement l'arme atomique par le Pakistan. Le roi Abdallah a jusqu'ici favorisé des options pragmatiques et modérées, tant sur le plan intérieur qu'au niveau diplomatique. Le dernier remaniement gouvernemental qui a eu lieu à la fin du mois de mars, a montré que cette option conservait sa préférence. Mais si l'Iran accentue sa pression, ou si la situation en Iraq s'aggravait encore, alors la politique étrangère de l'Arabie saoudite pourrait elle aussi évoluer dans un sens plus agressif. [...]
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