Entre 1945 et les années 1970, les Etats-Unis connaissent une période de prospérité et de rayonnement mondial sans précédent. Toutefois, cette suprématie américaine se voit progressivement remise en question. En premier lieu, les « Trente glorieuses » apportent aux pays alliés, l'Europe et le Japon, une prospérité croissante qui rattrape leur retard par rapport à la locomotive américaine. De plus, l'émergence de la conscience politique du « Tiers Monde » commence à éroder la logique bipolaire. Enfin, le ralentissement économique que connaissent alors tous les pays industrialisés à la fin des années 1960 déclenche un rejet de l'ordre de Yalta avec les contestations qui culminent en 1968 – où les « impérialismes » américain aussi bien que soviétique sont l'objet de violentes critiques.
Les changements structurels de la fin des années 80, en particulier la chute de l'URSS, laissent place à un nouvel environnement géopolitique. Les Etats-Unis se retrouvent ainsi face à la nécessité de modifier leur politique étrangère pour l'adapter à ce contexte inédit.
[...] Les dilemmes structurels de la politique étrangère américaine L'étude des évolutions successives de la politique étrangère américaine met à jour un certain nombre de contradictions, de paradoxes, de dilemmes auxquels les Etats-Unis se trouvent confrontés. Du choix d'une alternative ou d'une autre peut ressortir des schémas de politique étrangère parfois radicalement opposés, et l'après-guerre froide en est à cet égard un exemple édifiant. D'un côté, la mentalité américaine est profondément empreinte du sentiment que les Etats-Unis ont sur leurs épaules une destinée manifeste dont dépend le sort du monde, d'où leur vocation à l'universalisme ce que l'on appelle l'exceptionnalisme selon lequel l'influence américaine est un bienfait sans pareil pour les peuples qui viendraient à en bénéficier De l'autre, les Etats-Unis sont souvent enclins au retrait des affaires du monde, à un isolationnisme mû par la méfiance à l'endroit de tout engagement contraignant Il est important de comprendre que l'élaboration de la politique étrangère américaine est fortement conditionnée par la perception qu'ont les décideurs politiques de l'intérêt américain et de sa compatibilité avec l'intérêt global. [...]
[...] Toutefois, cette suprématie américaine se voit progressivement remise en question. En premier lieu, les Trente glorieuses apportent aux pays Alliés, l'Europe et le Japon, une prospérité croissante qui rattrape leur retard par rapport à la locomotive américaine. De plus, l'émergence de la conscience politique du Tiers Monde commence à éroder la logique bipolaire. Enfin, le ralentissement économique que connaissent alors tous les pays industrialisés à la fin des années 1960 déclenche un rejet de l'ordre de Yalta avec les contestations qui culminent en 1968 où les impérialismes américain aussi bien que soviétique sont l'objet de violentes critiques. [...]
[...] Le tournant de l'administration George W. Bush (2000 2008) Dès le début du premier mandat Bush junior, le groupe influent de ceux que l'on désigne par néoconservateurs repense en profondeur la politique étrangère américaine. S'ils ont pleinement conscience du déclin relatif des Etats-Unis, les néoconservateurs l'attribuent non pas à une mutation structurelle de l'ordre mondial, mais à des erreurs de tactique de leurs prédécesseurs. Ils reprochent notamment à l'administration Clinton d'avoir empêtré les Etats-Unis dans des accords multilatéraux avec une communauté internationale qui ne se soucie pas des intérêts américains par exemple, l'administration Bush refuse le traité de Kyoto sur l'émission de gaz carboniques, ainsi que la convention sur les armes biologiques. [...]
[...] HASSNER, Pierre et VAISSE, Justin, ibid. HASSNER, Pierre et VAISSE, Justin, ibid. HASSNER, Pierre et VAISSE, Justin, ibid. HASSNER, Pierre et VAISSE, Justin, ibid. MELANDRI, Pierre, ibid. [...]
[...] Bush sont à cet égard on ne peut plus clairs. Le 6 mars 2003, à l'aube du conflit, il déclare : Quand il s'agit de notre sécurité, nous n'avons besoin de la permission de personne Mais si Bush rappelle qu'il entend préserver l'intérêt américain, il ne s'agit pas pour autant d'une doctrine isolationniste. L'administration Bush et l'équipe des faucons comptent en effet conserver une influence impériale sur le monde. En 1998, dans la revue Foreign Policy, Robert Kagan comparait les Etats-Unis à un empire bienveillant Selon lui, il était important, pour la préservation d'un niveau raisonnable de sécurité et de prospérité internationales, que l'Amérique reste dominante Dès l'avènement du courant néoconservateur sur le devant de la scène grâce au choc du 11 septembre, l'impérialisme triomphaliste fait son apparition, selon les mots de P. [...]
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