L'idée d'une défense de l'Europe a suscité au sein de l'Union européenne, de façon récurrente, de vives controverses liées essentiellement à la faiblesse des structures existantes et à leur complexité, et au rôle des Européens. Le consensus apparent autour de la volonté d' " européaniser " la défense a dissimulé en réalité de nombreuses contradictions et discordes, portant sur les aspects stratégiques, militaires et institutionnels d'une telle sécurité. De même une absence d'harmonisation sur les finalités et les modalités d'une défense européenne a longtemps conduit les institutions à se révéler peu efficaces. I/Evolution de la Défense Européenne II/ Les ambitions de l'Europe III/ L'après 11 septembre 2001...
[...] Celle-ci constitue le deuxième pilier de l'UE. Elle fonctionne suivant une procédure intergouvernementale et se distingue donc des secteurs dits communautaires (le marché unique, la politique agricole, la monnaie unique). La prise de décision dans les matières qui relèvent de la PESC nécessite le consensus entre les États membres, alors que le recours généralisé au vote majoritaire caractérise le domaine communautaire. De même, le rôle d'organes tels que la Commission ou le Parlement est considérablement réduit dans la PESC. Autrement dit, c'était souvent lors des sommets européens les Conseils des chefs d'État et de gouvernement des Quinze que le grand public entendait parler de ce domaine. [...]
[...] Les mois qui viennent permettront sans doute de préciser ce projet. Par ailleurs, l'instauration d'un «Conseil de sécurité intérieure» vise à associer les ministères de l'Intérieur et de la Justice, dans le prolongement du processus de Schengen. Enfin, l'Union doit exister face à une Amérique grisée par un nouveau défi qu'elle a su affronter avec courage et énergie, notamment pour attirer l'attention de Washington sur les risques de l'action unilatérale. L'Europe, comme pôle en émergence d'un monde multipolaire, se doit de faire prévaloir le dialogue là où il est possible et de limiter les excès d'actions trop exclusivement militaires se retournant contre ceux qui avaient misé sur son efficacité en négligeant d'autres moyens, notamment politiques. [...]
[...] L'Europe ne sera véritablement un acteur majeur, donc écouté, que lorsqu'elle sera perçue comme une puissance dotée d'une vision commune en politique étrangère et d'une vision commune en matière de défense. Mais ceci implique l'abandon des actions diplomatiques strictement nationales non concertées dans le cadre européen. Puissance, politique étrangère, politique de défense sont intimement liées et indissociables. La seconde ne saurait exister sans la troisième. Or la puissance, mise en oeuvre à travers des instruments politiques et militaires crédibles, ne saurait être efficace pour la défense des intérêts communs de l'UEO qu'à la condition de s'exercer dans le cadre d'une véritable autonomie de décision. [...]
[...] Le Comité politique et de sécurité (COPS) est composé de représentants nationaux. Il traite des aspects de la sécurité commune, suit de près la situation internationale, est chargé de formuler des recommandations en cas de crise, de suivre la réponse à la crise et assure le contrôle politique et la direction stratégique des opérations. Cet organe, mis en place sous une forme provisoire en mars 2000, est devenu permanent en janvier 2001. En vertu d'une dérogation à la partie du traité d'Amsterdam ayant trait à la défense, le Danemark a décidé de ne pas contribuer à la force de réaction rapide ; ce qui ne l'empêcherait pas de participer à une opération décidée par l'UE. [...]
[...] Parler d'autonomie en matière de défense ne signifie pas repli autiste des Européens sur eux-mêmes et reniement des alliances. Tandis que l'UE s'élargit vers l'Est, des relations étroites et confiantes avec la Russie et l'Ukraine sont indispensables à la stabilité régionale, et l'Alliance atlantique reste à ce jour le cadre incontournable de la coopération privilégiée avec les Etats-Unis et le Canada en matière de défense. Il est impératif non seulement de construire une Europe puissante sur laquelle devra pouvoir s'appuyer l'Amérique, partenaire économique et politique privilégié, mais aussi de développer des capacités permettant d'agir de façon autonome pour la défense des intérêts de l'UE dans le monde, ce qui devrait inclure à terme la défense du territoire, soit parce qu'ils ne seraient pas totalement superposables à ceux de l'Amérique, soit parce que celle-ci serait occupée sur un autre front. [...]
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