La piraterie constitue l'une des plus anciennes menaces « internationales » affectant à la fois le transport et le commerce par voie maritime. En 1800, les rançons payées aux Barbaresques par la nouvelle démocratie américaine s'élevaient à 20 % du PIB de ce jeune Etat, le poussant même à créer sa propre marine.
Aujourd'hui, la piraterie continue d'exister sous des formes différentes et semble avoir pris une nouvelle ampleur du fait de l'activité très médiatisée du foyer somalien. Il y a encore 5 ans, le détroit de Malacca était la zone la plus risquée. Désormais, les pirates sont dans le Golfe d'Aden, au large des côtes somaliennes, et de plus en plus dans le golfe de Guinée.
Selon le Bureau maritime international qui publie chaque année le décompte des attaques, le nombre de captures de navires a brusquement augmenté depuis 2007, passant de 18 prises à 49 en 2008, chiffre égalé en 2009. Le bilan humain s'est alourdi également : 292 otages en 2007, 889 en 2008 et plus d'un millier en 2009 (1052).
[...] Peu à peu, le monde maritime s'approprie le sujet et diffuse les meilleures pratiques de sûreté (cf. par le jeu des démarches qualités de type ISO notamment). Conclusion Aujourd'hui, ce qui retient l'attention s'agissant de la piraterie maritime, c'est peut-être moins l'activisme des pirates somaliens que le déploiement inédit des forces navales des grandes puissances dans la zone. Cette présence en mer semble indiquer qu'il s'agit bien là d'un enjeu global. Derrière cette apparence, la piraterie demeure cependant un enjeu de faible intensité : sa dimension est fondamentalement régionale, son préjudice réel limité aux économiques locales et les moyens d'actions les plus appropriés renvoient à une mobilisation régionale des États côtiers. [...]
[...] La remise aux autorités du Puntland est une solution sans grande garantie, mais pratiquée par les marines françaises ou américaines : avantage de la souplesse. La solution la plus communément utilisée est désormais la remise aux autorités du Kenya et des Seychelles : délégation de la justice aux pays limitrophes. À noter que l'hypothèse de pirates appréhendés et libérés sur le champ après avoir été neutralisés (désarmés et bateau coulé) est fréquente. Limites rencontrées . Constat d'un nombre d'attaques toujours élevé qui souligne l'absence à ce stade de stratégie de sortie de crise (cf. [...]
[...] Des pirates au voisinage des sources d'énergie fossile . Après la zone du golfe d'Aden où transite du pétrole brut mondial, le delta du Niger est l'autre foyer de piraterie que met sous tension l'approvisionnement énergétique. Membre de l'OPEP (12e producteur mondial de pétrole), le Nigeria est devenu en 2008, d'après le 2e foyer de piraterie au monde après la Somalie. Les pirates qui rançonnent les compagnies pétrolières au Nigéria revendiquent le plus souvent une appartenance à un mouvement sécessionniste. [...]
[...] La piraterie renforce l'essor des trafics illicites et, par là même, enracine la piraterie. Les gains de la piraterie alimentent les circuits de la corruption et favorise le développement concomitant des autres trafics - drogue, clandestins, armes. Stigmatisation régionale . La piraterie fragilise l'économie du pays touché ainsi que ses voisins. Les activités littorales et maritimes sont désorganisées et l'atteinte à l'image du pays dissuade les investisseurs de s'engager dans les projets de développement économique. Cf. Impact de la piraterie sur la fréquentation du canal de Suez, source de revenus non négligeable pour l'Égypte. [...]
[...] L'UE assurant plus de la moitié des fonds Un engagement limité, mais croissant de la part des opérations maritimes Une norme internationale de sûreté imparfaite. Les armements ont l'obligation de prendre des mesures de prévention avec l'application du code ISPS de la convention SOLAS, adopté en 2002 sous l'égide de l'OMI, à la suite des évènements du 11 septembre 2001. Cette norme impose l'adoption de plans de sûreté pour chaque navire, validés par les autorités nationales de contrôle. Mais ce code ISPS est très inégalement appliqué par les États et focalise sur les objectifs de sécurisation des accès à quai. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture