Le terrorisme constitue un aspect relativement récent de l'histoire humaine. En effet, le terme apparaît pour la première fois dans le dictionnaire de l'Académie française en 1798 pour désigner un mode de gouvernement né la Révolution Française. En décembre 1800, Bonaparte échappe à un attentat à la bombe perpétré par des royalistes. Ce geste est souvent désigné comme le premier acte de terrorisme moderne. Depuis, le terrorisme n'a cessé de marquer l'histoire avec des moments paroxystiques comme l'attentat contre l'archiduc François-Ferdinand en juin 1914 à Sarajevo, qui a précipité l'Europe dans la première guerre mondiale, ou les attentats du 11 septembre 2001.
Phénomène majeur des relations internationales contemporaines, au cœur des problématiques actuelles depuis le 11/09 et la déclaration de guerre au terrorisme lancée par les USA, le terrorisme reste, cependant, difficile à définir en raison des formes diverses qu'il peut prendre, de l'émotion qu'il suscite et des implications politiques et morales de la qualification de terroriste. On peut, cependant présenter le terrorisme comme étant, hors d'un conflit armé conventionnel, une série d'actes violents, planifiés et médiatisés ayant pour cible des objectifs militaires ou non, afin de créer un climat de peur et d'insécurité et d'influencer ses décideurs dans le but de modifier des processus décisionnels (céder, négocier, payer, libérer, réprimer) et satisfaire des objectifs (politiques, économiques, criminels) préalablement définis.
Dans ces conditions, peut-on lutter contre le terrorisme ? La réponse n'est guère aisée tant l'ennemi est furtif, dispersé et n'est réellement dénonçable qu'après avoir agi.
Il convient cependant de comprendre que le 11 septembre 2001 marque l'avènement d'un terrorisme radicalement nouveau qui bouleverse les visions stratégiques existantes (1) et qui impose aux Etats un aggiornamento de leur politique antiterroriste (2).
[...] Surtout, il est possible d'agir sur ces centres de gravité : - L'idéologie, pour permettre la mobilisation, doit faire l'objet de prosélytisme. Elle impose un réseau étendu et diversifié de relais et de centres de propagande. Cet ensemble est facilement repérable car il s'appuie sur des infrastructures (locaux, organes de diffusion) et des agents, souvent étrangers, qui sont amenés à circuler et nécessitent une logistique d'hébergement (chez leurs contacts). - Les hommes qu'il faut convaincre et former doivent être en situation d'adhérer à l'idéologie proposée. [...]
[...] Si une action nationale peut être efficace pour protéger la population à l'intérieur d'un pays (Patriot act 2001, Vigipirate), le terrorisme est international : son implantation et ses activités sortent du cadre national. La conception et la mise en œuvre d'une politique globale ne peuvent s'envisager qu'à l'échelle mondiale. Les différences de législation, les barrières à l'échange de renseignements, les difficultés de coordination des armées, des services de police, de justice, les tolérances nationales à l'égard de tel ou tel mouvement, sont autant de failles dans lesquelles les terroristes s'engouffrent pour agir. [...]
[...] Et Enfin, parfaite utilisation des réseaux financiers qui permettent une valorisation de leur trésor de guerre qu'ils alimentent par des trafics et des détournements de fonds. Des visions stratégiques bouleversées Dans ce contexte, les doctrines stratégiques classiques et leurs moyens de lutte ne semblent pas en adéquation avec les nouvelles menaces. Les doctrines issues de la guerre froide sont ainsi inopérantes. Il est impossible d'utiliser la doctrine classique de dissuasion nucléaire contre un groupe non étatique sans base géographique. De même, les doctrines et matériels opérationnels sur le champ de bataille sont très difficilement utilisables contre de tels ennemis. [...]
[...] Dans ces conditions, peut-on lutter contre le terrorisme ? La réponse n'est guère aisée tant l'ennemi est furtif, dispersé et n'est réellement dénonciable qu'après avoir agi. Il convient cependant de comprendre que le 11 septembre 2001 marque l'avènement d'un terrorisme radicalement nouveau qui bouleverse les visions stratégiques existantes et qui impose aux Etats un aggiornamento de leur politique antiterroriste I. Le 11 septembre marque l'avènement d'un terrorisme radicalement nouveau Le terrorisme a acquis une dimension stratégique Historiquement, le terrorisme constituait une méthode de lutte non conventionnelle s'inscrivant dans un rapport de force asymétrique utilisée par un Etat ou par une organisation non étatique pour satisfaire des objectifs précis (libération de prisonniers, indépendance d'un territoire ) avec pour fin la prédation économique ou la revendication politique. [...]
[...] Au moindre coût, les groupes terroristes ont réussi à exercer une terreur, comparable à celle que pourrait engendrer un Etat avec des moyens de guerre classiques. L'asymétrie n'est pas un phénomène nouveau, mais le terrorisme semble en avoir fait une doctrine de lutte. Connaissant bien leur cible et ses faiblesses, et surtout maîtrisant les mécanismes d'amplification par les médias, les groupes terroristes ont pu frapper au cœur de l'Occident. Face à ces nouvelles menaces, il s'agit dans le cadre de la lutte contre le terrorisme de formuler des réponses adaptées. [...]
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