Au 20e siècle, les relations internationales ont été profondément influencées par l'économie pétrolière. D'abord parce que le pétrole a été l'activité commerciale la plus importante du monde. Les firmes pétrolières sont les plus grandes firmes capitalistes depuis un siècle, et le développement de l'activité pétrolière a incarné l'évolution des affaires, du changement technique et du développement des marchés.
Ensuite parce que le pétrole a été lié aux stratégies nationales, à la politique et à la puissance mondiale. Le déroulement et l'issue de la Seconde Guerre mondiale en furent très dépendant, de même que la guerre froide et la décolonisation. Plus récemment, certains enjeux de la politique des puissances au Moyen Orient sont également liés aux questions d'approvisionnement pétrolier.
Enfin, parce que notre société est devenue une « société du pétrole » : les objets de la vie quotidienne (automobile, produits plastiques) sont en partie issus des produits pétroliers ou fonctionnent grâce à eux.
En bref, le 20e siècle a été le siècle du pétrole, et singulièrement sa deuxième moitié.
[...] Henri Kissinger en particulier, négocie avec Sadate la levée de l'embargo (mars 1974). Le second choc pétrolier est aussi lié à des événements politiques. La crise iranienne aboutit à l'arrêt des exportations de l'Iran, tandis que des achats de protection poussent les prix à la hausse. Les cours triplent. A cela s'ajoute la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-1988) qui bloque les exportations irakiennes. Dans les années 1970 et 1980, la question pétrolière est donc l'un des grands sujets de discussion de politique internationale. [...]
[...] Faute d'essence, les chars de Rommel s'enlisent en Libye. En 1944, un tiers de la main d'œuvre du Reich travaille dans l'industrie du carburant synthétique, mais la pénurie d'essence cloue au sol les avions allemands, et il n'y eu même pas assez d'essence pour brûler le corps de Hitler après son suicide De son côté, l'économie américaine passe massivement au pétrole, en même temps que les approvisionnements sont garantis par les réserves du pays (de barils / jours en 1940 à en 1945), et par des procédés nouveaux de raffinage permettant de produire de l'essence à très haut degré d'octane. [...]
[...] Contre-choc pétroliers et incertitudes politiques A. Le contre-choc pétrolier (1982-1986) La situation change lentement au cours des années 1980. La production hors OPEP augmente (les champs pétroliers de mer du nord sont exploités intensivement et la Norvège et la Grande-Bretagne deviennent de grands exportateurs de pétrole), tandis que les économies grandes dévoreuses de pétrole se tournent vers les économies d'énergie, l'énergie nucléaire (c'est notamment le cas de la France). La crise économique rogne également la demande. On repasse donc à un marché d'acheteurs et les prix baissent à partir de 1983. [...]
[...] Ces derniers, par ailleurs, ne présentent pas un front uni : des luttes sévères opposent les grandes compagnies entre elles, et de nouveaux joueurs entrent sur le marché, en particulier des firmes européennes comme la CFP française (Total, qui exploite le pétrole algérien à partir de 1957), et l'AGIP italienne, qui capte une partie de la production irakienne. Ces firmes bénéficient du soutien de leurs gouvernements, dans une perspective d'indépendance nationale. Le pétrole est considéré comme une ressource stratégique essentielle. C. [...]
[...] Le pétrole semble perdre de son importance politique à partir de la fin des années 1980. Les réserves de pétrole sont à des niveaux jamais atteints (plus d'un trillion de barils contre 670 milliards de barils en 1984). On aurait pu s'attendre à une nouvelle crise pétrolière en août 1990 avec l'invasion du Koweit par les Irakiens, mais l'augmentation des prix ne dure pas, compte tenu des réserves mondiales disponibles par ailleurs. L'arme pétrolière de Saddam Hussein n'a pas fonctionné, contrairement à ce qui s'était passé en 1973. [...]
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