Le pétrole apparait comme un or noir qui occupe une place prépondérante tout au long du XXe siècle. Il fait l'objet de conflits et rapports de forces et ne laisse aucun Etat indifférent. Hergé, dans son Tintin au Pays de l'or noir participe à accroitre cet imaginaire autour de cette matière première. Au pétrole sont associés bien des maux du siècle passé et de celui commençant : impérialisme économique, guerres, appauvrissement, pollution.
Par conséquent, quelle est la place occupée par le pétrole dans l'histoire du XXe siècle ? Comment l'utilisation et l'exploitation de cette ressource naturelle connue depuis l'Antiquité peuvent-elles expliquer la marche du siècle ? Ainsi, on peut distinguer deux cycles de croissance du marché pétrolier depuis 1914 : le premier entamé aux Etats-Unis de la fin du XIXe siècle à la grande crise de 1929, le second dit des Trente Glorieuses affectant l'Europe, les Etats-Unis et le Japon de 1945 au début des années 1970.
Au XIXe siècle, l'usage du pétrole reste encore anecdotique, quasi réservé aux nouvelles lampes domestiques. Le charbon reste l'énergie motrice de la première industrialisation. Deux inventions déterminantes, le moteur à explosion en 1856 et le moteur Diesel en 1897, en même temps qu'elles enclenchent le processus de la seconde industrialisation provoquent un regain d'intérêt pour les hydrocarbures.
[...] Ce cas se rencontre dans les pétromonarchies du Golfe Persique. Une partie de leurs gigantesques profits (pétrodollars) est réinvestie dans le développement des potentialités tertiaires de leur pays, notamment le tourisme d'affaires (Dubaï) ou encore les médias (naissance de la chaîne panarabe Al Jazzera au Qatar). Surtout une autre partie est injectée dans des prises de participation au capital de grandes multinationales occidentales. Il existe donc tout un circuit vertueux des pétrodollars : déboursés par les pays industrialisés, ils finissent plus ou moins par se réinjecter dans leurs économies. [...]
[...] Une nouvelle route maritime, plus longue mois de navigation supplémentaire) se dessine passant par le cap de Bonne Espérance. Une fois encore, les pays à proximité de ce nouvel axe de circulation des supertankers deviennent des espaces convoités par les deux superpuissances. Si les E.U soutiennent malgré l'apartheid l'Afrique du Sud, c'est aussi parce que les Soviétiques sont présents au Mozambique et en Angola voisins, où ils interviennent par l'intermédiaire de leurs alliés cubains à partir de 1974. Enfin, les routes des pipelines dessinent elles aussi d'autres enjeux dans les contrôles du territoire. [...]
[...] Le baril est par conséquent moins cher de 1930 à 1973 que de 1900 à 1930 ( 3 $ en moyenne contre 6 $ au début du siècle). Pourtant, des risques de tension pèsent sur le marché pétrolier. Des États, à la faveur du mouvement des émancipations nationales, entendent décoloniser le pétrole et se le réapproprier. Une nationalisation avait déjà eu cours avec succès en 1938 au Mexique sous la présidence de Lazaro Cardenas, mais en revanche la tentative de Mossadegh en Iran entre 1950 et 1955 se solda par un cruel échec. [...]
[...] Le pétrole comme moteur de la croissance économique 1. Le pétrole : de la lampe à l'huile à l'énergie de la Révolution des transports. Au XIXe siècle, l'usage du pétrole reste encore anecdotique, quasi réservé aux nouvelles lampes domestiques. Le charbon reste l'énergie motrice de la 1re industrialisation. Deux inventions déterminantes, le moteur à explosion en 1856 et le moteur Diesel en 1897, en même temps qu'elles enclenchent le processus de la 2nde industrialisation provoquent un regain d'intérêt pour les hydrocarbures. [...]
[...] Le Venezuela s'impose comme le fer de lance de cette résistance dès la fin des années 40, relayée en 1955 par l'Arabie Saoudite. Lorsque les majors décidèrent une nouvelle baisse des prix du baril en 1959 pour asphyxier les nouvelles compagnies concurrentes, les principaux pays exportateurs décidèrent de contre-attaquer. En septembre 1960, naissance à Bagdad de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole avec le Venezuela, l'Arabie Saoudite, l'Iran, l'Irak, le Koweït, soit les 5 plus gros exportateurs mondiaux, pour membres fondateurs. [...]
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