Comme l'explique Thomas Lum dans son rapport au Congrès sur les troubles sociaux en Chine, "La République populaire de Chine a fait face ces dernières années à une augmentation des malaises d'ordre social, incluant des protestations, des manifestations, des mouvements de grève et des groupes de pétitionnaires." (Lum, "Social Unrest in China").
Si nombre d'actes de résistance et de désapprobation des autorités locales sont jugés comme illégaux en Chine, porter des doléances devant le gouvernement central est cependant autorisé par la loi. Il s'agit en effet d'une tradition qui s'opérait déjà à l'époque impériale.
Pourtant face à la montée de la violence et des protestations en Chine, force est de constater que ce mouvement pacifique et légitime rencontre bien des obstacles. Car si les villageois en viennent à des actes jugés hors la loi, c'est bien parce que le système de pétition n'est que très peu efficace et est très peu respecté par les autorités chinoises.
Dès lors, il convient de se demander quelles sont les limites rencontrées dans l'acte de pétitionner en Chine, mais aussi, et surtout quelles ont été et sont les violations des droits de l'homme qui existent vis-à-vis des pétitionnaires.
[...] Il existe donc une véritable censure imposée par les fonctionnaires des gouvernements locaux, qui, pour assurer la continuité de leurs actes de corruption, sont prêts à tout pour empêcher les pétitionnaires de dévoiler ces injustices et la violation totale de leurs droits L'exemple des camps de rééducation par le travail est d'ailleurs une preuve de cette manipulation exacerbée d'autant plus alarmante. Le cas d'appel lancé par Amnesty International en 2005 décrit une situation des plus aberrantes. La rééducation par le travail est une forme de détention administrative durant laquelle les personnes accusées arbitrairement pour la plupart n'avaient, en 2005, aucun moyen de défense puisqu'elles n'avaient pas le droit à un avocat, ni le droit d'être entendues pour s'expliquer. (Abolishing "Re-education through Labour" Appeal cases”. Amnesty International). [...]
[...] Ces protestataires s'érigent donc en porte parole, chefs de file de groupes de pétitionnaires et comme l'expliquent nos auteurs, non seulement leur enfermement leur permet aussi d'ajouter un motif de plainte à leur liste déjà longue (Li et O'Brien. p.20), mais il leur donne aussi une rage de vivre et de se battre jusqu'à ce qu'ils obtiennent justice. Enfin, peut-être aussi une partie des pétitionnaires continuent leur lutte car ils ont en connaissance des cas qui ont fini par aboutir. [...]
[...] Selon lui le manque de droit à la propriété a mené à nombre d'abus de la part des gouvernements locaux. (Lum. Social unrest in China.) C'est aussi ce que Zhang Guiqing tente de dénoncer face aux caméras des journalistes français dans le reportage intitulé Colères chinoises Zhang mène un combat pour obtenir des dédommagements à travers le système de pétitions depuis 1996, date à laquelle le secrétaire du parti de son village a fait ouvrir une usine sur ses propres terres. (“Colères chinoises”. Narr. [...]
[...] (“Colères chinoises”. Narr. Anne Loussouarn et Richard Montrobert.). Dès lors certains villageois s'érigent en tant que représentants de ces pétitionnaires ou autres villageois, dans le but d'apporter un impact plus grand, tels les portes paroles de leurs causes. Comme l'explique Li et O'Brien dans leur article Protest Leadership in Rural China ces leaders se considèrent eux-mêmes la plupart du temps comme des défendeurs héroïques des villageois plus peureux et sans aide, qui selon eux ont une faible conscience politique zhengzhi juewu di en chinois (Li et O'Brien.P.16). [...]
[...] Project Muse. Produced by The Johns Hopkins University Press in collaboration with The Milton S. Eisenhower Library. Web. Disponible sur le site Concordia University Library. - Washington retire la Chine de sa liste noire »France mars 2008. Web. [...]
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