Parmi les événements qui secouent aujourd'hui le monde et le déstabilisent, on trouve les conflits africains qui ont pour point commun une réelle complexité de part la multiplicité de leurs causes et de leurs acteurs. Dans cette étude, nous allons nous intéresser au conflit du Darfour, et ce, par le biais d'une approche théorique. Le conflit du Darfour a débuté en 2003 et fait suite au conflit qui a opposé le Sud et le Nord du Soudan depuis 1983. Il oppose, de manière schématique, des forces armées gouvernementales à des mouvements rebelles. Selon Alex de Waal, qui est un des experts du Soudan, « le Darfour est un exemple typique de guerre civile au nord-est de l'Afrique avec de multiples conflits superposés et une dispersion d'offensives à grande échelle lancées par l'armée gouvernementale et ses clients, d'une part, les rebelles, de l'autre » . En effet, les conflits africains sont constitués de manière générale d'un enchevêtrement d'acteurs et d'un entremêlement d'échelles, ce qui rend son approche à travers un prisme théorique relativement complexe.
Comme nous l'avons précisé, le conflit du Darfour dégage une certaine complexité mais le regard transnationaliste sur cet affrontement semble, de prime abord, pouvoir apporter des éléments de compréhension. C'est la raison pour laquelle nous allons nous demander dans quelle mesure la perspective transnationaliste des relations internationales peut apporter des clés de compréhension quant au déroulement et aux tentatives de résolution du conflit du Darfour ?
[...] Si nous venons d'aborder le conflit du Darfour d'un point de vue purement interne à travers la présentation d'une partie des acteurs, celui- ci ne se cantonne pas aux frontières du Soudan qui sont, dans les faits, très perméables L'effacement des frontières Si nous venons de présenter les acteurs internes du conflit du Darfour en soulignant qu'ils sont majoritairement non étatiques, il serait erroné de résumer ce conflit à cette simple présentation, car de nombreux autres acteurs jouent des rôles prépondérants dans le déroulement du conflit. Comme la plupart des conflits africains, celui qui secoue aujourd'hui le Soudan possède une dimension régionale. Ce phénomène est tout d'abord observable grâce à l'étude des mouvements de population liés aux actions menées par les milices janjawid. [...]
[...] Ces mouvements se dressent donc contre le gouvernement soudanais dans le but de faire aboutir des revendications très précises concernant les conditions de vie des populations du Darfour. Cette opposition est bien de nature militaire, car de nombreux affrontements ont lieu depuis 2003 et on compte aujourd'hui de nombreux morts. Leur mode d'action peut s'apparenter à de la guérilla si l'on se réfère à la définition qu'en donne Gérard Chaliand, c'est-à-dire une forme de conflit particulier utilisée par le faible contre le fort [et qui] se caractérise par le refus du combat frontal décisif, par l'emploi du harcèlement et de la surprise En effet, ils mettent en place des attaques éclaires visant à déstabiliser le gouvernement soudanais, qui va alors s'adonner à une violente répression. [...]
[...] Conclusion Ainsi, nous venons de voir que le déroulement militaire du conflit du Darfour mobilise un nombre important d'acteurs qui ne sont pas tous rattachés directement à une structure étatique. En ce sens, la perspective transnationaliste nous permet d'aborder cet affrontement en l'élargissant par la prise en compte de facteurs transnationaux qui pèsent réellement sur les politiques entreprises et sur l'évolution du conflit. Cependant, nous ne devons pas rejeter l'importance des acteurs étatiques qui apparaissent encore comme étant les seuls à pouvoir mettre fin à des crises qui secouent et déstabilisent l'ordre mondial. [...]
[...] Ainsi, la perspective transnationaliste semble relativement pertinente pour étudier le conflit du Darfour par sa prise en compte non réductrice d'un grand nombre d'acteurs qui peut nous amener à appréhender la complexité de cet affrontement. Cependant, à l'image des Etats obligés de collaborer avec des ONG, nous pouvons nous demander dans quelle mesure les théories des Relations internationales demandent à être mêlées dans le but de répondre pour le mieux aux tentatives de compréhension des phénomènes internationaux. ACADEMIE EUROPEENNE DE GEOPOLITIQUE et OGENI, Pourquoi on meurt au Darfour, Ramonville Saint-Agne, Erès Outre-Terre. [...]
[...] En juin 2007, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné l'importance du climat, et des changements qu'il subit, sur ce conflit[16]. L'apparition de la thématique environnementale peut certainement amener à modifier la coopération internationale. La conférence de Copenhague qui se déroule actuellement montre la volonté de très nombreux pays de s'entendre pour tenter de diminuer les impacts du changement climatique. Dans ce but, près de 110 chefs d'Etat se rassemblent les 17 et 18 décembre pour tenter d'établir des accords. [...]
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