Longtemps le Liban a joui de l'image idyllique d'une Suisse du Moyen-Orient, vision aussi simplificatrice que celle d'un Liban qui n'aurait connu que violences et barbaries entre communautés religieuses ou chefs féodaux. Aujourd'hui la nature et les enjeux du conflit libanais sont surtout brouillés par les acteurs comme par les médias.
Avec le souci d'apporter une meilleure compréhension des réalités, ce dossier répond au désir de traiter non seulement de la complexité de la crise libanaise sous toutes ses facettes, mais aussi de sonder dans ses racines même un futur possible après tant de violences et de déchirements. Car une restauration du Liban ne peut s'envisager sans un système sociopolitique résolument engagé dans un univers de pluralisme libéral et laïc. Cet enjeu pour l'avenir du Liban fait de ce pays le laboratoire du Moyen-Orient. Sur son sol et par les souffrances de sa société se jouera le sort de la liberté, de la démocratie et de la paix à l'échelle régionale. Le modèle libanais de l'avenir ne sera ni en Suisse, ni en France, ni en Syrie ou en Iran mais au Liban même.
La Nation libanaise peut-elle renaître après tant de guerres civiles et internationales qui ont meurtri le pays? L'exception libanaise fondée sur la " convivialité " de dix-sept confessions religieuses peut-elle perdurer dans un environnement de plus en plus marqué par le conflit israélo-arabe ?
[...] Après le succès de ces opérations, à l'exception du sud toujours occupé, s'ouvrit la première période de paix durable au Liban depuis 15 ans. 2006 : Après une phase de reconstruction et de renouveau économique, le Liban est à nouveau fortement détruit par l'armée israélienne, dans un conflit faisant au moins 1000 morts, en réponse à l'enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah. [...]
[...] Une situation encore fragile et des espoirs qui s'éloignent Le climat politique houleux au Liban est avant tout le triste résultat de la faiblesse et du manque de cohésion de l'État libanais. Ces lacunes, qui se traduisent par son impuissance militaire et son incapacité à contrôler le mouvement politique chiite du Hezbollah, sont ainsi à l'origine de la crise qui a secoué le Liban à l'été 2006. Les faiblesses de la vie politique libanaise Un renouvellement de la scène politique quasi inexistant Le scrutin législatif, qui a commencé le 29 mai 2005, a marqué le maintien au pouvoir des vieux parrains du Liban confessionnel. [...]
[...] 1918 : Le Liban est libéré de l'Empire ottoman. Il forme avec la plaine de la Beqaa, le Mont Amel (le sud du Liban) et la ville de Beyrouth le Grand Liban 1920-1943 : Avec la chute de l'Empire ottoman, à la fin de la Première Guerre mondiale, la SDN attribue ce territoire en protectorat à la France. Le premier Haut Commissaire du Gouvernement Français chargé de l'exécution de ce mandat est le Général Gouraud qui proclame la création de l'état du "Grand Liban" le 1er septembre 1920. [...]
[...] Pour riposter aux attaques faites sur son territoire, Israël envahisse la zone sud du Liban (jusqu'à Beyrouth) en 1982. C'est dans le cadre d'une offensive baptisée Paix en Galilée »que l'armée israélienne engage plusieurs milliers de soldats afin d'éliminer les bases de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et de refouler les troupes syriennes hors des frontières libanaises Cernée et bombardée, Beyrouth devient un champ de bataille que les Palestiniens sont contraints de quitter. L'assassinat du président Bechir Gemayel en septembre 82, est suivi par de nouveaux actes de violence, comme le massacre des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chat Ila par des miliciens phalangistes chrétiens. [...]
[...] Après de longues négociations, un autre cessez-le-feu sera conclu en 1983. Le plan de paix (23 Oct. 1989) Le plan de paix, négocié à Taëf, bien que résultat d'un compromis complexe et laborieux est interprété très différemment par les différentes communautés. Il soulève aussi plusieurs interrogations en particulier car il consolide la présence syrienne en sol libanais; la Syrie doit en effet exercer un contrôle serré sur le Liban jusqu'en 2000. De plus, bien qu'il prévoie un désarmement de toutes les milices, ce plan n'empêche en rien le Hezbollah de poursuivre ses activités. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture