Les Occidentaux sont très présents dans les pays qui nécessitent une aide. Cependant, cette présence ne met-elle pas déjà en avant un schéma de pensée bien propre aux pays dits « développés » ?
En effet, le vocabulaire dominant de l'aide humanitaire qui oppose « développé / sous-développé » ou « société traditionnelle / société moderne » transmet l'idée d'une obligation de conscience des Occidentaux déduite de leur « évidente » supériorité. Ainsi, respectant les droits de l'homme, ils se sentent comme investis du mandat d'instruire. Ces agents de développement déploient alors des programmes d'aide traduisant le langage des « besoins » des populations en danger. Les acteurs de l'aide se présentent alors comme des sauveurs qui vont combler les propres faiblesses des populations. Pour les aidants, ces actions représentent un enrichissement de la démocratie dans un sens participatif. Mais ce qu'ils transmettent à travers leur aide n'est autre que leur vision occidentale d'une société moralement juste. Ils se posent en garants de l'émancipation d'autres peuples à condition que la population se conforme à ce qu'ils véhiculent comme étant la solution.
[...] Cependant, ils acceptent de les confier à ces personnes salvatrices car elles représentent une situation meilleure pour leur enfant qui grandira alors dans une famille plus riche. Là encore l'aide humanitaire montre ses limites, la misère des uns doit elle être la condition du bonheur des autres ? Bibliographie indicative Partir en mission humanitaire : Expatriation ? Coopération ? Don volontaire ? [...]
[...] Les actions humanitaires étant surmédiatisées, elles deviennent de réels produits marketing. Nous avons plusieurs exemples dans ce sens, le plus récent étant celui de l'arche de Zoé. Ce qui devrait retenir notre attention, plus que l'illégitimité de l'action, est la dérive de la communication et du marketing qui ont entouré l'événement. S'il est vrai que sous prétexte de sauver des gens cette action est devenue illégitime, n'oublions pas que si la tromperie n'avait pas été mise à jour, les membres de l'Arche de Zoé auraient été acclamés comme des héros lors de leur retour en France. [...]
[...] Enfin, d'autres fois les Occidentaux réussissent à diffuser leur image de marque de bienfaiteurs potentiels. Dans ce cas, il est encore plus nécessaire que l'action menée le soit de façon correcte puisque certaines populations peuvent faire désespérément confiance aux acteurs des ONG qui se présentent comme des sauveurs. Dans ce contexte, les dérives de l'aide- humanitaire sont très graves. Si nous reprenons le cas de l'action menée par l'Arche de Zoé, les parents des enfants dits orphelins n'ont sûrement pas voulu abandonner leurs enfants. [...]
[...] Cette intrusion sous les auspices de la solidarité suscite dans le meilleur cas un détachement des populations et dans le pire cas un franc rejet de l'aide. Néanmoins, une alternative existe entre ces deux prises de position et elle semble bien être la pire. En effet, dans la plupart des cas c'est un sentiment de gêne et des règles de politesse et d'hospitalité s'instaurent et protègent les ONG contre des réactions de rejet brutales. Il faut se placer du côté des populations pour comprendre et saisir l'envergure des effets que peut causer l'arrivée d'une ONG dans leur pays. [...]
[...] Perception de la mission humanitaire» La mission civilisatrice Les Occidentaux sont très présents dans les pays qui nécessitent une aide. Cependant, cette présence ne met-elle pas déjà en avant un schéma de pensées bien propre aux pays dits développés ? En effet, le vocabulaire dominant de l'aide-humanitaire qui oppose développé/sous-développé ou société traditionnelle / société moderne transmet l'idée d'une obligation de conscience des Occidentaux déduite de leur évidente supériorité. Ainsi, respectant les droits de l'homme, ils se sentent comme investis du mandat d'instruire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture