La mainmise du libéralisme occidental dans les relations internationales après la guerre froide. L'éclatement du monde : aurore d'une nouvelle bipolarisation ? Deux tendances s'affrontent, avec des auteurs qui, à l'instar de Fukuyama et Brzezinski définissent un monde dominé par le libéralisme économique et politique, ou d'autres comme Huntington et Rufin qui cherchent à établir des grilles d'analyses alternatives analysant un monde en proie au réveil des facteurs civilisationnels ou déchirée par de nouvelles lignes de front
[...] Que penser des ouvrages de géopolitique parus à la fin de la guerre froide ? Introduction Avec la fin de la guerre froide, la représentation bipolaire du monde reposant sur une opposition Est -Ouest, est remise en cause. Pendant ces années, deux grandes puissances se sont affrontées, chacune étant porteuse d'un message messianique et définissant son identité par rapport à une idéologie, celles-ci étant strictement opposées- chacun se définissant par rapport à l'adversaire. Ce conflit a été porteur d'un équilibre mondial, basé sur une dichotomie, qui s'effondre avec la chute du communisme. [...]
[...] Ce "limes" passe par le Rio Grande, la Méditerranée, le fleuve Amour et Oussouri Jean-Christophe Rufin interprète d'ailleurs la guerre du Golfe, non comme un clash des civilisations mais comme "un conflit de stabilisation du limes, un événement lié à l'instabilité de la démarcation Nord-Sud à cet endroit et destinée à la stabiliser". Mais cette dichotomie n'est pas la seule prétendante à la succession de l'ancienne démarcation Est-Ouest. En effet, Max Singer et Aaron Wildavsky dans The Real World Order publié en 1993, aboutissent à la conclusion que "Pour comprendre le véritable ordre mondial, il faut diviser le monde en deux parties. L'une se compose des zones de paix, de bien-être et de démocratie. [...]
[...] La révolution française comme les victoires de Napoléon n'ont pu empêcher le nazisme ou l'Apartheid. Quel crédit peut-on alors accorder aux théories de Fukuyama ? Peut-on réellement penser que plus aucune autre forme de gouvernement ne viendra remplacer la démocratie libérale ? De nombreux auteurs on critiqué les théories de Fukuyama. Citons par exemple Allan Bloom, qui doute de la victoire absolue du libéralisme. Il signale en effet que le fascisme, certes battu sur le champ de bataille, n'est pas allé au bout de ses sombres potentialités, n'a pas fait la preuve de son efficacité ou non sur le plan économique. [...]
[...] On retrouve d'ailleurs bon nombre des idées développées dans l'ouvrage dans la politique effective des EU au niveau international depuis la fin de la guerre froide. Le but de Brzezinski est très clair : il s'agit de renforcer le rôle des EU comme puissance dominante, et ce à tout prix, en empêchant l'émergence d'une puissance eurasienne capable de concurrencer les EU. Il reprend l'idée jadis développée par Mackinder qui affirme que la puissance qui contrôlerait le continent eurasien contrôlerait en fait la planète. [...]
[...] Les idées de Brzezinski correspondent à la politique effectivement menée par les Etats-Unis depuis la chute du communisme, puisqu'ils n'ont eu de cesse d'intervenir sur le continent chaque fois que leur domination était menacée. Cependant, là encore, les événements du 11 septembre 2001 permettent de prendre la mesure de la difficulté de la tâche que s'assignent les Etats-Unis. En réalité, ces attentats que nombre d'historiens présentent comme le symbole de l'entrée dans le vingt-et-unième siècle, incarnent plus que l'émergence d'un groupuscule terroriste afghan. [...]
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