L'un des enjeux majeurs de l'économie du commerce international est comprendre l'influence de la mondialisation sur les différentes zones économiques mondiales. En ce qui concerne les pays du Sud, cette mondialisation est présentée tantôt comme la solution à tous leurs problèmes, tantôt comme la source de tous leurs maux. Entre 1948 et 2005, les échanges de marchandises dans le monde ont été multipliés par 36 alors que le PIB n'a été multiplié que par 9 (quatre fois moins).
Selon l'OMC, aucune autre variable économique n'a autant augmenté durant cette période. Mais cette évolution dissimule des performances contrastées qui prennent un relief particulier lorsqu'on les examine du point de vue des pays en développement. Ce qui est certain, c'est que la mondialisation a des effets sur les pays du Sud.
Ce phénomène a en effet changé le visage de ce qu'on appelait jusqu'aux années 90 le Tiers-Monde. Si certaines zones ou pays, à l'instar de la Chine, ont indéniablement tiré profit de l'ouverture accélérée des économies, d'autres ont au contraire subi une marginalisation croissante comme les PMA (ou pays les moins avancés.
Lahsen Abdelmalki et René Sandretto caractérisent l'évolution du commerce international de la manière suivante : Un « éclatement du Sud en groupes hétérogènes, avec la montée en puissance d'une frange de pays accédant désormais au sommet de la hiérarchie des puissances commerciales, tandis que les nations les plus pauvres sont continûment marginalisées. » C'est cette vision que nous allons tenter de justifier ici, en étudiant les mécanismes qui ont amené une telle configuration des échanges internationaux.
[...] L'insertion croissante de ces pays dans les échanges commerciaux s'accompagne d'une participation également accrue aux investissements internationaux. Ce double mouvement a inspiré de nombreuses études récentes qui ont établi l'existence d'une relation étroite entre flux commerciaux et flux d'investissements. Certaines zones en industrialisation rapide ont vu leurs échanges extérieurs s'améliorer grâce à leur capacité à attirer des investissements nouveaux et, par-delà, à créer une atmosphère propice à la création ou au renouvellement d'externalités de localisation. Ainsi, les IDE (investissements directs à l'étranger) entrants dans les pays développés sont passés de 374 à 542 milliards de dollars entre 1995 et 2005 Ceux à destination des PED manifestent un meilleur dynamisme puisqu'ils ont plus que doublé, sur la même période, passant de 166 à 334 milliards de dollars. [...]
[...] Cette réalité n'est pas nouvelle, mais elle tend à s'accentuer avec l'essor de l'Asie du Sud face aux difficultés de l'Amérique latine et de l'Afrique à conserver leurs acquis antérieurs. Le déclin des PMA en est le signe principal. Entre 1948 et 2005, le Sud représente donc en moyenne un tiers des échanges et le Nord les deux tiers restants. Ce constat doit cependant être nuancé : entre 1948 et le début des années 70, les écarts se creusent à l'avantage des pays développés. En 1973, le cap des 70% des échanges mondiaux contrôlés par le Nord est franchi. [...]
[...] La part de leurs exportations de biens et services dans le PIB a diminué sans cesse depuis 1970. Leur part dans les exportations mondiales déjà très faible en 1970 a encore diminué jusqu'à atteindre en 2005. Nous allons à présent dans une dernière partie tenter de comprendre les obstacles structurels qui marginalisent les pays les moins développés. III Des obstacles structurels persistants Cette partie est le cœur de l'exposé puisqu'elle tente d'expliquer les origines du déséquilibre en termes d'échanges qui ont touché tout le Sud pendant longtemps et qui touche de plus en plus certaines zones comme les PMA aujourd'hui. [...]
[...] Conclu Une bonne image de la situation actuelle est donnée par Charles Albert Michalet en 2002 : la notion de Tiers-Monde ou de pays en développement qui avait cours dans les configurations antérieures à celle de la globalisation n'est plus opérationnelle aujourd'hui. La dichotomie entre le centre et la périphérie n'est plus pertinente non plus et doit être remplacée par l'image des cercles concentriques qui mesurent l'intégration plus ou moins forte des économies mondiales dans la globalisation. Dans cette construction, les pays industrialisés de la Triade sont au centre. Les économies émergentes (une quinzaine de pays d'Asie et d'Amérique latine et du Sud) viennent graviter autour. [...]
[...] C'était particulièrement le cas dans les années 60-80. Depuis les années 80, la multiplication des producteurs et par conséquent l'émergence d'une offre mondiale structurellement excédentaire a compromis la plupart de ces accords. Et l'OMC les supprime progressivement. Les discussions de l'Uruguay Round (1986-1994) étaient supposées aborder nombre de leurs problèmes avec la réintroduction de l'agriculture dans les négociations, la réflexion des règles du multilatéralisme et l'introduction de nouveaux thèmes importants comme les services et les investissements. La suite a cependant été décevante : la libéralisation des marchés agricoles fortement attendue a été ajournée au profit de la levée des restrictions sur d'autres marchés moins prioritaires pour les pays en développement. [...]
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