Il s'agit d'une dissertation qui répond aux problématiques suivantes :
Les émergents émergeront-ils un jour ? Quels sont leurs atouts et les freins pour sortir du piège dans lequel ils semblent englués ?
[...] Avec plus de cartes en main, ils peuvent désormais peser et occuper la place qu'on leur prédisait. La mondialisation a fait entrer les espaces en concurrence aux bénéfices de ce monde émergent qui a su profiter, pour certains, d'une main d'œuvre pléthorique bon marché ayant attiré les investissements et les délocalisations, et pour d'autres, des exportations des matières premières dont ils sont richement dotés. Auparavant périphériques, ces quelques pays émergents sont désormais des maillons indispensables dans la production mondiale en devenant à la fois l'atelier du monde (la sous-traitance en Asie du Sud-Est et les maquiladoras mexicaines) et les principaux fournisseurs (et consommateurs) de ressources. [...]
[...] Malgré des profils très disparates, chacun de ces pays étaient annoncés comme des acteurs amenés à compter de plus en plus dans le concert des puissances. Qu'en est-il donc aujourd'hui ? Les émergents ont-ils accompli leurs promesses et quelle place ont-ils réussi à acquérir ? Leur émergence est-elle arrivée à son terme ou ne constitue-t-elle pas un processus dans lequel ces pays sont restés englués ? Une économie « émergée » aujourd'hui, comme celle de la Chine, a-t-elle pour autant franchi le cap de l'économie « développée » ? Depuis les années 2000, du chemin a été parcouru. [...]
[...] Les pays émergents s'entendent désormais pour renverser l'ordre politique en leur faveur, en aspirant à participer d'avantage aux affaires politiques et géopolitiques du monde. Bien que la Russie ait acquis depuis longtemps le statut d'une puissance diplomatique, ce n'était pas le cas pour les autres. Le G20 est créé pour inclure à la table des négociations les pays émergents qui étaient exclus du G7. La Chine fait montre de sa volonté de puissance de manière décomplexée avec l'ambition de détrôner le rival américain sur tous les plans. [...]
[...] La misère recule certes absolument, mais les inégalités se creusent, et les laissés-pour-compte vivent désormais dans l'ombre des tours de verre qui fleurissent ici et là, à Pudong, Canton, Delhi, Sao Paulo ou Shenzhen, symboles d'une réussite à laquelle ils ne font partie. N'oublions pas par exemple que l'Afrique du Sud, celle dont nous faisons les louanges pour être la grande réussite africaine, demeure le pays où les inégalités de revenus sont les plus fortes au monde. L'idée que la croissance économique apporte nécessairement le développement est faux. [...]
[...] L'argent ne descend pas, il monte et se concentre. Mais les profits échappent également à l'économie. Ils sont en grande partie captés pour dormir en endroits sûrs, pour être injecté dans le circuit du shadow banking à défaut de l'être dans l'économie réelle et participer à sa modernisation et à sa diversification pourtant à bien des égards nécessaires. Au lieu de tirer parti de l'afflux de devises que perçoivent ces pays, leur renoncement à l'investissement les condamnent à importer ce qu'ils ne produisent pas voire plus, et les obligent à consentir un déficit de leur balance commerciale. [...]
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