Pays arabes, terrorisme, lutte contre le terrorisme, terrorisme islamiste transnational, méthodes répressives, méthodes préventives, Al-Qaïda
« Ce qui semble apparaître est potentiellement une conflagration globale qui requiert une constante diligence afin d'être maîtrisée. [...] Toutefois il serait fallacieux de penser qu'une guerre prolongée puisse affaiblir un ennemi occupé. Au contraire cela n'a pour effet que de le renforcer, celui-ci s'adaptant aux difficultés et agissant en conséquence.» Cette phrase, issue d'un rapport de la CIA écrit en 2005 par Michael Scheuer, ancien officier de renseignement de l'agence, fait référence au terrorisme islamiste, et plus particulièrement à Al-Qaïda. Elle est particulièrement pertinente, car elle met en relief la très grande difficulté qui est celle des pays engagés dans la lutte contre le terrorisme djihadiste globalisé. Elle semble également suggérer que la traque de ces groupes de façon exclusive par les pays occidentaux est cause perdue, ce qui laisse penser que d'autres acteurs sont essentiels dans la résolution de ce conflit, à savoir les pays d'où sont originaires et où sévissent principalement ces groupes, autrement dit les pays arabes eux-mêmes.
[...] Ces critiques externes, venant soit des pays occidentaux, soit des pays voisins ou régionaux sont tout d'abord dues au gouffre qui existe entre la nécessité d'une coopération forte entre Etats occidentaux et arabes d'une part et Etats arabes entre eux d'autre part, et les intérêts nationaux de ces mêmes pays, intérêts entrant parfois en contradiction avec leurs politiques de contre-terrorisme et leurs obligations légales. Ceci transparaît clairement dans l'immense difficulté qu'ont les pays de mettre véritablement en application les conventions pourtant adoptées et citées précédemment. [...]
[...] II - Les méthodes employées par les pays arabes dans la lutte contre le terrorisme A. Les méthodes répressives Ainsi devant la montée en puissance de réseaux terroristes, les pays arabes sont dans l'obligation de mettre en place différentes stratégies afin de contrer ces menaces. Ces stratégies varient de pays en pays, mais on peut toutefois retenir que la première façon d'aborder le problème prend la forme de la répression, du «Hard Power». De fait plusieurs méthodes sont employées par les pays luttant contre les groupes extrémistes violents. [...]
[...] Certains régimes sont parfois déjà contestés et critiqués par les populations qu'ils gouvernent, et le réveil d'une contestation islamiste dans de tels régimes n'est donc pas un hasard. De fait la lutte contre ces mouvements devient rapidement une priorité. L'Algérie constitue ici un cas d'étude intéressant : les chocs économiques que connaît le pays dans les années 1980, conjugués à l'explosion démographique et à une «islamisation» des jeunes générations (nombre de formateurs et professeurs dans les années 1960 et 1970 sont issus des rangs des Frères Musulmans, dont les membres sont expulsés d'Egypte dans les années 1950 pour des «raisons de sécurité nationale»). [...]
[...] Mais dans quelle mesure les pays arabes sont-ils engagés dans la lutte contre le terrorisme islamiste à l'aube du XXIe siècle ? S'il est évident que la lutte contre le terrorisme constitue un enjeu fondamental pour les pays du monde arabe du fait de la nouvelle nature du terrorisme et du rôle fondamental que ces Etats ont à jouer il semble que les pays arabes emploient différentes méthodes dans ce conflit qu'il s'agisse de méthodes répressives ou préventives Il paraît néanmoins que cette lutte demeure difficile pour les gouvernements de ces Etats dans la mesure où ils souffrent parfois de contestations internes ainsi que de critiques externes, notamment du fait d'un «double-jeu» parfois apparent I - Les enjeux de la lutte contre le terrorisme pour les pays arabes A. [...]
[...] Mais avant d'entrer plus dans les détails il faut d'abord s'attacher à expliquer les termes du sujet. Par «pays arabes» on entend les pays constituant le «monde arabe», à savoir un ensemble de sous-régions, un ensemble de sous-systèmes répondant à des caractéristiques communes, à certains facteurs fondamentaux : tout d'abord un facteur géographique. En effet, cet ensemble est communément divisé en quatre sous-régions, à savoir le Maghreb (en Afrique du nord, constitué du Maroc, de la Tunisie et de l'Algérie), le Bassin du Nil (marqué par le poids politique et économique de l'Egypte), le Machrek (ou Proche-Orient, région fortement marquée par le conflit israélo-palestinien, constitué du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, et dans une certaine mesure de l'Irak) et la péninsule arabique (regroupant les pétromonarchies du Golfe arabo-persique que sont l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Qatar, le Koweït, le Bahreïn, Oman ainsi que le Yémen). [...]
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