Depuis l'indépendance auto proclamée en 1965 le pays connaît une croissance économique contrastée. 40 ans plus tard le bilan économique et social apparaît pour le moins désastreux : en 2002 le PIB par habitant a régressé à un niveau similaire à celui de 1965, balayant ainsi les gains liés à la croissance des années 70, 80 et 90 (soit environ 512 $ par habitant et par an en dollars constant au taux de 1995 – voir tableau ci-dessous) . L'espérance de vie à la naissance a elle aussi chuté considérablement depuis la fin des années 90 et se trouve aujourd'hui inférieure à ce qu'elle était en 1960 (37,2 an pour la période 2000-2005) . Le Zimbabwe se trouve au 147ème rang dans le classement de l'IDH contre 119 pour l'Afrique du Sud, 126 pour la Namibie, 128 pour le Botswana, 164 pour la Zambie et 171 pour le Mozambique .
Pourquoi le Zimbabwe se trouve-t-il en déclin, quelles ont été les phases de rupture et causes de celle-ci ? C'est à partir d'une analyse croisée que nous tenterons de répondre à cette question en étudiant en parallèle l'évolution des indicateurs socio-économiques et l'évolution des politiques publiques et privées au niveau national et international d'une part mais aussi en confrontant diverses théories économiques au regard du parcours de développement du Zimbabwe des années 60 à nos jours.
Quel a été l'impact des politiques publiques aux niveaux national, régional et international ? Nous étudierons dans un premier temps les priorités économiques du nouveau gouvernement indépendant, l'évolution des différents secteurs de l'économie, de la transition agricole à la régression de l'industrie manufacturière et les corrélations de ces variables avec la détérioration socio-économique globale. Nous aborderons également l'évolution des dépenses publiques et l'accroissement du déficit, ses causes au niveau interne et externe tout comme les responsabilités partagées de l'Etat et des Institutions Financières Internationales. Enfin, nous tenterons d'établir des cohérences et corrélations éventuelles entre l'évolution des indicateurs socio-économiques et celle de l'aide publique bilatérale et multilatérale d'une part et l'évolution des investissements directes étrangers.
[...] Ce projet fut d'ailleurs ratifié par le parlement en mai 2000 mais fut rapidement mis de côté à cause des arriérés de paiements du gouvernement aux institutions de Bretton Wood. La Banque mondiale suspendit ses prêts jusqu'en 2002, date à laquelle le gouvernement avait déjà largement entamé sa réforme agraire. Les leçons à retenir pour l'action de la Banque mondiale au Zimbabwe concernent le manque d'attention portée à la réduction des inégalités et de la pauvreté dû à des carences d'analyses sur la structure de cette pauvreté notamment en milieu rural. [...]
[...] Désormais, le pays est classé, avec sept autres pays, dans les économies au plus faible potentiel pour attirer les investissements extérieurs selon l'étude de la CNUCED. Le rapport explique cette chute vertigineuse des investissements étrangers par le très faible crédit des investisseurs internationaux au régime Mugabe. Le dictateur ne cesse en effet de menacer de prendre en mains certains groupes privés qu'il accuse de saboter économiquement le gouvernement La crise zimbabwéenne apparaît de plus en plus profonde sur le plan économique et social. Une des clefs de voûte de cette faillite est la gestion du pays par Mugabe. [...]
[...] La plupart de la population évolue dans le secteur informel, la bourgeoisie noire (qui devait avoir un rôle de levier à l'économie) doit désormais se tourner vers le marché noir pour survivre. L'évolution du revenu zimbabwéen par tête entre 1950 et 2005 Comme en République démocratique du Congo, les industries qui ont le mieux supporté les chocs internes et externes sont la plupart du temps des projets d'enclave comme ceux d'extraction de platine qui sont physiquement isolés de l'économie globale. Une grande partie de l'économie formelle restante a été efficacement capturée par les proches de Mugabe et par l'élite militaire. [...]
[...] En effet, comme nous l'avons déjà évoqué, à la suite des sanctions économiques dont elle était l'objet, la Rhodésie rebelle d'Ian Smith avait dû s'orienter vers la production de biens de consommation et d'équipements (sidérurgie, textile, papier . réalisant donc les phases 1 et 2 du processus de développement théorisé par Rostow. Afin d'illustrer cette idée, on peut évoquer le niveau avancé de développement des infrastructures (réseaux routier et ferroviaire exceptionnels) qui apparaissent comme un outil indispensable pour l'articulation d'une économie. [...]
[...] Par conséquent, plus d'un million de famille demeurèrent sur des terres communales surpeuplées du total des terres) et donc surexploitées provoquant peu à peu l'érosion des sols et le déclin de la fertilité. Cette politique de redistribution apparaissait importante pour soutenir l'activité des petits exploitants, principal moteur de l'emploi et du revenu des populations rurales pauvres. Le gouvernement pris totalement le contrôle du secteur agricole en étant quasiment l'unique acheteur. Ce contrôle de l'économie, influencé par un idéal socialiste, mais aussi un clientélisme galopant, s'étendit au commerce extérieur, à la fixation des prix et au marché du travail. [...]
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