Paradiplomatie québécoise, tensions avec Ottowa, début des années 1960, Parti Québecois, indépendance du Québec, Canada, gouvernement fédéral, souveraineté nationale, paix de Westphalie, doctrine Gérin-Lajoie, politique étrangère
En course pour les élections provinciales de 2018, le Parti Québécois a inscrit en priorité dans son programme le rayonnement du Québec à l'étranger. Dans cette optique, il envisage de remplacer l'appellation du ministère qui deviendrait le ministère des Affaires étrangères, et proposerait lors d'un second mandat un référendum pour enclencher le processus d'indépendance du Québec souverain et sa reconnaissance internationale.
Cette innovation à venir de la politique internationale du Québec nous donne l'occasion de revenir sur les tenants et les aboutissants de la paradiplomatie québécoise vis-à-vis de la politique fédérale. Ce double discours sur la scène internationale peut occasionner des griefs, des quiproquos ou encore des conflits qui peuvent avoir des conséquences sur les relations entre le Québec et l'État fédéral.
[...] Pour aller plus loin et évoluer vers une affirmation forte, la paradiplomatie québécoise devrait développer de nouvelles actions diplomatiques et un nouveau rapport de forces avec Ottawa pour proposer sa propre politique étrangère fondée sur ses besoins. IV. L'identité du Québec au sein de la fédération canadienne Ensuite, le Québec a toujours souhaité défendre son statut et son identité particuliers au sein de la fédération canadienne. Pour exister et intervenir dans les relations internationales, les dirigeants québécois ont défini un intérêt national propre qui peut entrer en contradiction avec celui de l'intérêt fédéral. [...]
[...] La paradiplomatie québécoise comme source de tensions avec Ottawa depuis le début des années 1960 En course pour les élections provinciales de 2018, le Parti Québécois a inscrit en priorité dans son programme le rayonnement du Québec à l'étranger. Dans cette optique, il envisage de remplacer l'appellation du ministère qui deviendrait le ministère des Affaires étrangères, et proposerait lors d'un second mandat un référendum pour enclencher le processus d'indépendance du Québec souverain et sa reconnaissance internationale. Cette innovation à venir de la politique internationale du Québec nous donne l'occasion de revenir sur les tenants et les aboutissants de la paradiplomatie québécoise vis-à-vis de la politique fédérale. [...]
[...] En établissant des liens forts avec la France, le gouvernement du Québec a forcé celui du Canada à inclure ce pays dans ses priorités internationales. Ainsi, le discours de De Gaulle en 1967 et l'obtention d'une place lors des conférences internationales réunissant des pays souverains ont participé à l'idée de la spécificité de la Nation québécoise. Le gouvernement du Québec a même réussi en 2002 à convaincre la communauté internationale pour créer un instrument qui servirait à protéger et à promouvoir la diversité culturelle. [...]
[...] Ottawa perçoit cette offensive québécoise dans son domaine de chasse gardée comme une menace pour la récente unité nationale canadienne entre francophones et anglophones ainsi que sur la représentation du pays à l'étranger. Au contraire, le mécanisme de défiance et la réaction centralisatrice du gouvernement fédéral risquent de braquer le gouvernement provincial qui va s'opposer à la suprématie fédérale. Étant donné que la politique étrangère est perçue comme un domaine réservé de l'État central, le développement de la paradiplomatie québécoise devient pour ainsi dire une lutte de pouvoir et de légitimité qui se déplace de l'intérieur vers l'extérieur. [...]
[...] Pourtant, les conflits internes entre les deux niveaux sont souvent exportés accentuant les tensions et nuisant à l'unité du pays et provoquant une crise au plus haut niveau de l'État. Sur le plan intérieur, une lutte de pouvoir s'installe entre un gouvernement fédéral qui cherche à conserver son monopole de la représentation extérieure et l'État fédéré québécois qui veut affirmer son droit souverain à la conduite des relations internationales. Les réponses des autorités fédérales face à la paradiplomatie du Québec sont variables dans le temps, mais aussi en fonction de l'intensité de celle-ci : cela peut aller de la cohabitation forcée à l'intransigeance en fonction des gouvernements et du degré de discorde entre les personnalités et les partis politiques au pouvoir au sein des deux organes de gouvernement. [...]
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