Tout comme le réalisme n'avait pas su anticiper la fin de la guerre froide, les attentats du 11 Septembre 2001 ont été une preuve cinglante de l'incapacité de la théorie des relations internationales à prévoir les évènements majeurs bouleversant le système. En effet, ni les explications en terme de recherche de sécurité, ni celles d'alliances ou de volonté de puissance des Etats chères au réalisme ne permettent d'appréhender de façon satisfaisante les attaques terroristes. Ceci est dans la lignée de l'accusation récurrente faite au réalisme, son incapacité à appréhender le changement.
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[...] Ceci est très discutable, surtout en regard des institutions de coopération économique. Certes la France est l'Allemagne furent les locomotives de la construction européenne, et en sont aujourd'hui deux poids lourds, tant par leur influence que leurs poids économique ou démographiques, mais la responsabilité est largement diluée, surtout depuis l'accession des Pays d'Europe Centrale et Orientale. Mais il est vrai que leur déclin relatif au sein de l'Union Européenne face à une multipolarité croissante peut être un facteur explicatif de la lenteur communautaire. [...]
[...] Cependant, comme le souligne Salamé, ils interviennent ponctuellement dans des conflits marginaux, tels que la Somalie, et tentent d'influer le statu quo Israélo-palestinien. Mais en fait, ceci est sûrement simplement conforme à leur thèse du domino démocratique ; les dirigeants américains se targuent d'ailleurs de la réussite de celle-ci, au vu des évènements actuels au Liban, et de l'amorce de paix entre Israël et Palestine. La plupart des postulats réalistes semblent ainsi peu refléter la politique mondiale contemporaine, qui s'est transformée sous la pression de la mondialisation. [...]
[...] Preneurs d'otages et terroristes ont quant à eux bien compris comment transformer le peuple en levier de l'action politique. Majorité politique changeante en Espagne au lendemain de Madrid ou retrait des troupes italiennes de l'Irak consacrent finalement l'écroulement du mur réaliste entre affaires domestiques et internationales. Mais après tout, les réalistes ont peut-être raison, l'opinion publique n'est pas en mesure de comprendre de quoi il retourne hors de ses frontières ; et ne mesure sûrement pas toute l'ampleur des débats ; la société mondiale ne s'est pas encore réalisée,les préoccupations internes prévalent dans l'opinion publique[7]. [...]
[...] Le modèle anarchique réaliste impliquant nécessairement un risque perpétuel d'entrée en guerre semble définitivement dépassé notamment pour les pays européens, tels que la France et l'Allemagne, la Suède et le Danemark ; tout conflit est hors de question. Les architectes de la construction européenne n'adhèrent plus au pessimisme réaliste. Plus largement, la plupart des conflits d'aujourd'hui sont internes, des guerres civiles, et non des affrontements entre puissances. Mais il ne faut pas céder à un optimisme triomphant, même dans le cas européen. [...]
[...] cit. Yale H. Ferguson et James N. Rosenau, De la superpuissance avant et après le 11 septembre 2001 Etudes Internationales, Volume XXXV, décembre 2004 Robert Kehoane, in Grieco, op. cit., p 178. Brain C. [...]
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