Le 27 novembre 2007, s'est tenu à Annapolis, une conférence organisée par le Président Bush invitant les premiers ministres israéliens et palestiniens, entourés d'une délégation de 40 pays musulmans afin de poser une fois de plus la question du retour de la paix au Proche- Orient. Cette actualité renvoie à l'objet même de notre réflexion. Tout d'abord, qu'est-ce que le Proche-Orient ? Dans la tradition géographique française, il désignait au 19ème siècle : « l'Orient le plus proche ». On y comprend généralement l'Egypte, la Syrie, le Liban, l'Irak, La Jordanie et Israël. C'est un espace qui relève davantage de la dimension géopolitique que géographique. En effet, le Proche-Orient n'a pas d'unité physique, toutes les formes de relief y sont juxtaposées, ce qui fait sa cohérence est sa position entre l'Orient et l'Occident. C'est la zone considérée comme la plus conflictuelle au monde en raison de sa proximité avec Al-Qaeda (et donc du terrorisme), des nombreuses guerres qui y sont menées, et des conflits religieux et identitaires qui ont encore une bonne part quant à l'instabilité civile et politique de la région.
Le principal nœud de tension qui paralyse la région demeure le conflit israélo-palestinien, conflit qui dure depuis plus de 60 ans et dont 2 Intifada et 6 guerres n'ont pas suffit à résoudre la question. Des efforts de paix ont été engagés entre les deux parties depuis la célèbre poignée de main entre Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien et Yasser Arafat, président de l'OLP le 13 septembre 1993 à l'occasion des accords d'Oslo, mais aucun traité de paix n'a jamais réellement abouti. A l'exception de l'Egypte et de la Jordanie, aucun autre pays arabe refuse et de négocier, et d'envisager la paix ou la reconnaissance d'Israël.
Ainsi, avec la prééminence du terrorisme, de la position ambiguë des Etats-Unis (à la fois arbitre et partie), ou encore de la remise en cause de la puissance interne des Etats et de ses représentants ébranlés par des années de lutte et confrontés aux risques de guerre civile, la construction de la paix est-elle envisageable ? Quels sont les ingrédients de la paix ? Construire la paix consiste en un processus lent, structuré dans la forme et dans les concessions à formuler : cela nécessite l'alliance de la sécurité (physique et religieuse) et de la reconnaissance mutuelle des pays les uns envers les autres.
Donc si la question qu'on pourrait aisément se poser semblerait s'articuler sur l'espoir de paix, celle que l'on devrait se poser serait plutôt : y a-t-il une réelle volonté de paix ? Et si volonté il y aurait, cet espoir de paix est-il crédible à la lumière de l'instabilité chronique de la région ?
[...] Bibliographie - GHEZ Fabien, MESSIKA Liliane, La paix impossible ? Ce qu'on ne vous dit pas sur les conflits du Proche-Orient collection l'archipel - MILLMAN Richard, La paix au Proche-Orient : réalité ou illusion ? Revue information historique, vol - MOREAU DEFARGES Philippe, Relations internationales Editions du Seuil - Processus de paix au Proche-Orient, la Feuille de Route Centre Culturel Hariri, La Documentation, juin 2002-juin 2003. - http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/proche- orient/IMG/pdf/Feuillederoute.pdf - MUTIN Georges, Géopolitique du monde arabe Ellipses - LACOSTE Yves, GIBLIN Béatrice (dir.) Proche-Orient, Géopolitique de la crise Hérodote, Revue de géographie et de géopolitique, 1er trimestre 2007. [...]
[...] Quelle est-elle ? Il s'agit de la volonté de constituer un Etat rassemblant toutes les populations arabes, de créer un monde musulman On voit bien tout de suite la difficulté : Israël n'y a pas sa place. Cette aspiration comporte en elle-même un rejet du sionisme, et pis encore, les Etats arabes refusent de reconnaître Israël comme un Etat juif crédible, ils y voient un intrus, un ennemi qui finira par être battu et expulsé comme les Francs au 12ème siècle le furent de Jérusalem. [...]
[...] En effet, le premier et sans doute principal conflit qui s'oppose à la paix entre Israël et l'ensemble de ses pays arabes voisins est le différend religieux et idéologique. Chacun ne partage pas la même vision de ce que devrait être le Proche- Orient. Qu'est-ce que le sionisme ? C'est l'aspiration à la création d'un Etat juif, l'idéal d'une communauté rassemblée dans un même territoire (sacré), d'une nation juive. Cela suppose donc l'appropriation de Jérusalem qui représente pour eux le moyen d'expression de leur nationalisme. A cela s'oppose une vision différente, une représentation arabe du Proche-Orient, celle de l'oumma, du panarabisme. [...]
[...] Les efforts menés dans le cadre des processus de paix au Proche- Orient 1. Les deux traités signés avec l'Egypte et la Jordanie : un exemple à suivre ? Les deux traités de paix durable et solide qui ont été signés entre Israël et des pays arabes permettent d'espérer un règlement des conflits au Proche- Orient. En effet, bien que les pays soient encore en désaccord avec Israël sur certains points, la paix est maintenue. ( Le premier pays à lancer la dynamique de paix est l'Egypte. [...]
[...] - Pacte de Genève en décembre 2003: Les négociations engagées à Taba en 2001 ont été poursuivies par un groupe informel composé des mêmes hommes : l'Israélien Yossi Beilin et le Palestinien Yasser Abed Rabbo. Les deux hommes proposent un plan de paix alternatif appelé "initiative de Genève". Le texte, qui n'a aucun statut officiel, est porté par une partie de l'opinion et Washington. Mais il est rejeté par Ariel Sharon. - 15 août 2005 : Le plan unilatéral d'évacuation de la bande de Gaza annoncé par Ariel Sharon en février 2004 est mis en œuvre. [...]
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