L'action diplomatique française trouve ses racines loin dans l'histoire de France. François IER, déjà, envoyait des représentants auprès de la « sublime porte ». Toutefois, l'implantation de représentations diplomatiques permanentes relève d'une pratique beaucoup plus récente. En 1860, la France ne dispose que de 7 ambassades (en Europe et à Istanbul) et à peine 15 en 1939 (et quelques légations). Depuis lors le réseau diplomatique français s'est largement étoffé avec 156 ambassades et 98 consulats : c'est un des plus dense au monde.
L'outil diplomatique français se caractérise par sa diversité (1). Celle-ci n'est pas sans poser des questions de coordination (2). En période de restriction budgétaire et de mondialisation des enjeux, le besoin de mise en cohérence de l'action diplomatique française est plus que jamais nécessaire (3).
[...] L'obsolescence de son système informatique est bien connue. L'absence de recours à la fongibilité asymétrique par les ambassadeurs qui ont expérimenté le principe du budget pays démontre également la pression qui règne sur les effectifs (les effectifs du Quai d'Orsay ont diminué de en dix ans) Des outils de modernisation sont disponibles Pour 2006 le Quai d'Orsay a annoncé lors du débat budgétaire 2006 qu'il souhaitait : le maintien d'une présence française forte dans les instances de décision des grandes enceintes multilatérales ; la mobilisation des moyens du ministère pour une participation de la diplomatie française à toutes les grandes négociations internationales, en particulier sur le thème de la régulation de la mondialisation ; la création de dix emplois d'experts nationaux détachés, au titre du développement de la présence française dans les institutions européennes ; l'amélioration de la qualité et de l'efficience des services centraux et des réseaux déployés à l'étranger par le ministère ; Par ailleurs, un document de politique transversale action extérieure de l'Etat dont le ministère des affaires étrangères est chef de file, a été élaboré. [...]
[...] Dans le même temps, le développement de l'interministérialité au niveau central devra s'accompagner de son pendant au niveau local, sous l'autorité de l'ambassadeur. Par ailleurs, sur le modèle des directives nationales d'orientation (DNO) des préfectures, les ambassades vont être appelées à rédiger des plans d'action destinés à dessiner les contours de l'action diplomatique et de l'outil diplomatique de la France à l'horizon de 7 ans. Cet outil prospectif permettra d'inscrire l'action diplomatique de l'Etat dans la durée. Ainsi les outils de la modernisation de l'outil diplomatique de la France semblent réunis. [...]
[...] Un peu plus de de ces emplois sont occupés par des enseignants français détachés. Cet outil permet la scolarisation des enfants des français de l'étranger mais constitue également un instrument de rayonnement international Le réseau de la direction générale du trésor et de la politique économique (DGTPE) Issu de la fusion des postes d'expansion économique à l'étranger et des agences financières du trésor, ainsi que des attachés spécialisés douaniers et fiscaux, ce réseau est constitué des missions économiques Il assure à la fois des missions d'analyse et de renseignement économique ainsi que des prestations commerciales pour les entreprises françaises en quête de marchés (Ubifrance). [...]
[...] Ainsi, la réforme du réseau dépendant du ministre de l'économie et des finances réalisée en 2002 a accru l'autonomie fonctionnelle et organisationnelle de celui-ci par rapport au ministère des affaires étrangères. Quelques mesures ont toutefois été prises qui pourraient permettre d'améliorer la coordination interministérielle dans le domaine de l'action extérieure de l'Etat. Ainsi, l'ambassadeur de France est devenu ordonnateur secondaire de l'ensemble des crédits gérés à l'étranger, les chefs de service locaux pouvant éventuellement recevoir délégation de signature. Par ailleurs, lorsqu'il était ministre des affaires étrangères, Dominique DE VILLEPIN a souhaité la réactivation du CIMEE, le comité interministériel des moyens de l'Etat à l'étranger qui n'avait pas été réuni depuis 1997. [...]
[...] Une mise en cohérence rendue nécessaire pour des raisons budgétaires et stratégiques 1 Une mise en cohérence nécessaire Le passage de la diplomatie de puissance à la diplomatie d'influence les grandes évolutions diplomatiques et stratégiques des 20 dernières années telles que la fin de la bipolarisation et du bloc soviétique, le développement de la diplomatie économique et multilatérale, l'approfondissement de la construction européenne, l'émergence de nouveaux risques (terrorisme, criminalité internationale ) ou l'émergence de nouvelles zones où la France est jusqu'à présent peu investie (Asie, Amériques ) ont nécessité l'adaptation de l'outil diplomatique français auparavant très centré sur l'Europe occidentale, l'Amérique du Nord et l'Afrique. Toutefois cette adaptation qui est loin d'être terminée s'est opérée de manière un peu désordonnée, en réaction à des enjeux nouvellement identifiés et sans stratégie d'ensemble. Elle a permis le développement de l'action internationale relativement autonome de certains ministères. Par ailleurs, la mise en cohérence des politiques nationales avec les objectifs internationaux n'est pas toujours aisée. La politique restrictive d'immigration est, de ce point de vue, très emblématique. [...]
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