L'OTAN est né d'une incapacité de l'ONU à assurer la paix mondiale, face au blocage crées par les multiples vétos soviétiques. Le départ des troupes américaines qui stationnaient en Europe de l'Est a conduit les Européens à vouloir assurer leur défense, face à la crainte d'un relèvement de l'Europe de l'Est, et surtout face à l'ogre communiste.
Pour Clinton, l'OTAN représentait un organisme de sécurité collective beaucoup plus efficace que l'ONU, et, il l'a montré pendant l'intervention dans les Balkans, constituait le véritable organe de sécurité collective chargé de faire respecter les valeurs de démocratie et de liberté, entre autres américaines. L'intervention de l'OTAN, et non uniquement des Etats-Unis, montre que Clinton considérait l'OTAN comme un cadre efficace et utile pour l'Amérique.
Bush a dès le départ une vision très différente de l'OTAN. Bush, et surtout le Department of Defense, considèrent que les Etats-Unis sont la seule superpuissance militaire, le cadre de l'OTAN va davantage brider la puissance américaine, que la renforcer, et que l'OTAN n'apporte aucun avantage sur la capacité opérationnelle des Etats-Unis. Rumsfeld voulait clairement la mort de l'OTAN. Il connaissait bien l'institution puisque il y a travaillé. Cette vision n'a pas prévalu, principalement grâce à l'avis divergent de Colin Powell.
On peut donc se demander aujourd'hui quel intérêt stratégique représente encore l'OTAN pour les Etats-Unis, et l'administration Bush, qui se caractérise par sa volonté d'affermir la position des Etats-Unis comme étant la seule superpuissance militaire capable d'agir de façon unilatérale.
L'administration Bush a en effet identifié certains intérêts stratégiques à l'existence de l'OTAN, mais garde ses réticences quant à sa réelle utilité en matière militaire (I).
Ces intérêts balancés ont conduit l'administration Bush a opté pour une solution qui a le mérite d'être claire : ne garder de l'OTAN que ce qui sert les intérêts américains, et nier les autres aspects. L'administration Bush tend donc à considérer l'OTAN comme une sorte d'instrument à la carte (II).
[...] L'OTAN n'apparaît là que comme un organe chargés de les aider un peu la présence européenne et les intérêts économiques. L'administration Bush ne rejette pas non plus les effets bénéfiques de l'OTAN sur l'influence américaine en Europe et est consciente du rôle économique, social et culturel de l'OTAN. Elle utilise donc cet aspect de l'OTAN. Donc l'administration Bush va dans un premier temps identifier en quoi l'OTAN peut lui être utile, et va procéder à une sélection : sont retenus les aspects utiles de l'OTAN, et sont rejetés tous ce qui ne sert pas exclusivement les intérêts américains. [...]
[...] La vision alors prédominante considère que la première puissance militaire mondiale n'a pas besoin de s'associer avec d'autres états pour être efficace militairement. Dans l'absolu, cela semble être de la pure logique, et l'administration Bush considère retient clairement cette approche. Le choix de l'indépendance, hors cadre otanien. Suite aux enseignements tirés, les USA sont confortés dans leur idée que seuls eux peuvent assurer la défense collective. Militairement, cela constitue un clair intérêt dans la mesure où cela affirme une fois de plus l'hégémonie militaire américaine et la dissuasion de toute attaque armée envers les US. [...]
[...] Par ailleurs, dans cette logique, les US voudraient idéalement faire de l'OTAN une structure dont la compétence ne se limite pas à la région de l'Atlantique nord, dans la mesure où la menace terroriste est de nature diffuse. Cette vision recueillera-t-elle un consensus politique parmi les alliés ? Rien n'est moins sûr dans l'immédiat, la crise que traverse actuellement l'OTAN ne semble donc pas arrivée à son terme. Bibliographie Histoire de l'OTAN - Charles Zorgbibe, éditions Complexes. NATO for a new century, Atlanticism and European Security - Carl C. [...]
[...] Selon M. Saint-Laurent, le but de l'alliance nord-atlantique ne serait pas simplement négatif ; elle créerait un contre-courant dynamique s'opposant au communisme S'ensuit, au cours du siècle, une série d'élargissement avec, entre autres, l'adhésion de la Grèce, la Turquie, l'Allemagne de l'Ouest, l'Espagne, et au 29 mars 2004, après l'adhésion de certains pays baltes et d'Europe de l'est, l'Alliance Atlantique compte 26 membres. La première intervention de l'OTAN est celle du Kosovo en 1999 : après une campagne aérienne durant la guerre du Kosovo, en juin 1999, la force multinationale de paix de l'Otan au Kosovo (KFOR) se déploie avec hommes. [...]
[...] ) De fait, l'OTAN tend à devenir une sorte d'instrument à la carte, incarnant deux réalités du monde : celle de l'unilatéralisme et du multilatéralisme en fonction des besoins de l'administration Bush. Ils en ont parfois besoin : - lutte contre le terrorisme : Le 4 octobre, les alliés ont accepté de renforcer le partage de renseignements - sur une base bilatérale et au sein de l'OTAN d'assister les alliés confrontés à des menaces en raison de la campagne de lutte contre le terrorisme, d'ouvrir leur espace aérien aux appareils américains et alliés en général impliqués dans les opérations, et de mettre des champs d'aviation et des ports à disposition pour soutenir les opérations contre le terrorisme. [...]
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