« L'OTAN est encore indispensable » affirme son secrétaire général Willy Claes en 1995. Par indispensable, il entend rappeler le caractère essentiel de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Par Encore, il insiste sur la récurrence de sa nécessité. L'OTAN, organisation régionale de sécurité collective, a pour mission première de garantir la sécurité de ses membres, sur la base d'une assistance mutuelle politique et militaire. L'OTAN fut indispensable dans le passé, au sein d'un monde organisé autour de l'affrontement entre deux blocs antagonistes. Elle l'est encore en 1995, alors que la disparition de l'URSS semble l'avoir privé de sa vocation première. Et elle le restera dans le futur, semble suggérer son secrétaire général en 1995. Pourtant, de 1949 – année de signature du Traité de l'Atlantique Nord – à 2006, l'ordre mondial a évolué, ses dangers se sont transformés. Comment l'OTAN a-t-elle réussi au fil des décennies à survivre et à remplir ses missions malgré la pluralité des situations et des défis auxquels elle fut confrontée ? Comment l'OTAN a t-elle su rester indispensable dans tous les contextes ?
[...] L'OTAN comprend un Conseil de l'Atlantique Nord, plus haute autorité en son sein, rassemblant des représentants de tous les pays membres (ponctuellement les chefs d'Etat et ministres). Statuant à l'unanimité, il définit une politique générale. Il est présidé par un Secrétaire général qui possède un rôle majeur d'impulsion et de conduite des politiques (désigné par le Conseil pour 5 ans). De plus, l'OTAN est composée d'un Secrétariat international, de plusieurs Comités (comité budgétaire, comité des plans de défense Le Comité militaire, organe militaire suprême, rassemblant les chefs d'Etat major des armées nationales, possède deux divisions atlantique (SACLANT) et européenne (SACEUR). [...]
[...] Comment l'OTAN a t-elle su rester indispensable dans tous les contextes ? L'OTAN, confrontée à de nombreux défis, semble indispensable dans l'ordre mondial de la guerre froide (1949-1991). Une Organisation indispensable. Keep Russians out, Americans in, Germans down (Lord Ismay, 1er secrétaire général de l'OTAN, 1952). Dès les lendemains du second conflit mondial, l'Europe veut se mettre à l'abri de toute éventualité d'une troisième guerre mondiale. En 1947 est signé le traité franco-britannique d'alliance et d'assistance mutuelle. Ses dispositions témoignent de la volonté d'en finir définitivement avec le danger allemand. [...]
[...] L'OTAN a su se positionner dans un jeu délicat. les crises yougoslaves, révélatrices des nouvelles difficultés de l'OTAN : une place à trouver pour exister. Depuis la mort de Tito (1980), la Yougoslavie, formée de six Républiques (Croatie, Serbie, Slovénie, Macédoine, Monténégro, Bosnie-Herzégovine), est caractérisé par une pluralité de peuples ayant des aspirations différentes. La guerre fait suite à l'éclatement de la Yougoslavie (indépendances de la Slovénie, de la Croatie en juin 1991, et de la Bosnie-Herzégovine en mars 1992). [...]
[...] Incontestablement, l'action de l'OTAN au Kosovo témoigne d'une rupture historique avec la fonction purement défensive et dissuasive assignée à l'organisation en 1949. Avec cette guerre, l'OTAN s'est affirmée comme l'organe principal capable d'assurer la sécurité européenne. En août 2003, l'OTAN intervient pour la première fois en dehors de la zone atlantique en Afghanistan. La vocation de l'OTAN est donc désormais bien internationale, avec un rôle toujours fondamental en matière de défense européenne. L'OTAN a su demeurer indispensable, elle a réussi à être toujours prête à faire face aux nouveaux défis du système international. [...]
[...] La solidarité entre les membres de l'OTAN se resserre face à la menace soviétique. La vocation de l'OTAN trouve son essence même dans la défense de la sécurité atlantique face à l'expansionnisme communiste. Antagonistes par nature, le Pacte atlantique et le Pacte de Varsovie constituent un élément fondamental de l'équilibre du système international tout au long de la guerre froide. Les rangs de l'OTAN se renforcent progressivement avec l'adhésion de la Grèce et de la Turquie en 1952, de la RFA en 1955, et de l'Espagne en 1982. [...]
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