Origines coloniales, fondation de l'ANC, Afrique du Sud, apartheid, espérances économiques, Nelson Mandela
Le 10 mai 1994, l'Afrique du Sud entre dans l'ère de la démocratie. Plus de trois siècles après l'installation des premiers colons européens sur son sol, le peuple noir, majoritaire, accède enfin à la citoyenneté. Pour la première fois, il détient les mêmes droits politiques que la classe blanche. Aussi spectaculaire que cette évolution ait pu paraître, elle n'a pourtant résolu en rien dans l'immédiat les problèmes majeurs de la nation sud-africaine. Certes l'apartheid politique est mort, mais qu'en est-il réellement de l'apartheid social ? Après les vingt ans d'embargo économique que lui a imposé la communauté internationale, le pays doit maintenant trouver les ressources nécessaires pour relever les nombreux défis à venir.
Éviter l'éclatement du pays et l'embrasement entre ethnies, construire une nation multiraciale où coexistent les ennemis d'hier, fortifier les bases de la démocratie naissante, restructurer les institutions de l'État, bâtir une politique sociale sur les ruines de l'ancien régime et relancer une économie fragilisée par l'isolement constituent les nombreux chantiers que le nouveau pouvoir entreprend avec prudence et sagesse.
[...] Si on les rapporte à la population du pays, on constate que l'Afrique du Sud se place au bas de l'échelle des pays en voie de développement à revenus moyens. Elle ressemble plus à un état comme le Brésil à forte dispersité salariale qu'aux nouveaux dragons asiatiques L'Afrique du Sud est un pays riche en minéraux, semi-industrialisé, ouvert au commerce extérieur, mais encore affligé de disparités raciales élevées en matière de distribution des bénéfices de la croissance. Les ressources minérales, souvent situées en terrain difficile, ne sont pas toujours de bonne qualité. [...]
[...] Le taux de mortalité infantile reste très élevé (52,8 0/00 pour la population noire contre 7,7 0/00 pour la population blanche). D'une manière générale, le contrôle des naissances déclenche encore un sentiment de suspicion dans la population noire qui y a vu jusqu'à présent la volonté politique des blancs de limiter son pouvoir. Toute idée de planning familial semble donc vouée à l'échec dans l'immédiat, ce qui explique la forte croissance démographique décrite plus haut. Par ailleurs, la composante noire de la société sud-africaine demeure très dépendante d'une médecine traditionnelle, encore prépondérante et favorisée par la scolarisation insuffisante de cette frange de la société. [...]
[...] En 1970, le Bantu Homelands Citizenships Act prive les noirs de la citoyenneté sud- africaine. En 1975 voit le jour l'« Inkatha Ye Sizwe mouvement politique armé zoulou qui donnra naissance à l'« Inkatha Freedom Party en marque le début des émeutes sanglantes de Soweto suite à la décision du gouvernement d'imposer l'afrikaans comme langue officielle. A partir de cette année, les bantoustans du Transkei, du Bophuthatswana, du Ciskei et du Venda accèdent à l'« indépendance En 1977 Stephen Biko, leader du mouvement de la Conscience Noire, est assassiné par la police. [...]
[...] Enfin en 1953, le Bantu Education Act institue un enseignement scolaire séparé pour les noirs. En réaction à ces mesures, un Congrès du Peuple composé d'environ 3000 représentants de l'ANC, du Congrès Indien, du Congrès des Démocrates (blancs), de l'Organisation du Peuple Métis et du syndicat South African of Trade Unions (SACTU) adopte en juin 1955 la Charte de la Liberté. La police arrête alors pour haute trahison 156 militants qui seront jugés en 1956. Parmi ceux-ci on compte Albert Luthuli, Walter Sizulu, Oliver Tambo, Yasoof Dadoo et surtout Nelson Mandela, tous issus de la Youth League, les jeunes rebelles de l'ANC.Tous les inculpés seront acquittés en 1961, sans que le caractère communiste de la Charte de la Liberté ait pu être démontré. [...]
[...] Parallèlement, les premières constitutions voient le jour. Celle de la colonie du Cap se veut indifférente de la race contrairement à celles du Transvall et de l'Etat Libre d'Orange. En 1865, le Natal retire le droit de vote aux noirs. En1860, une main d'œuvre indienne nombreuse est importée dans le Natal pour la culture de la canne à sucre, augmentant encore la diversité ethnique. Elle devient majoritaire dans cette province au début du XXème siècle. En 1864 est créée la république de Transvaal marque un tournant remarquable. [...]
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