Le processus de décolonisation et les tentatives d'intégration régionale économique, à partir de 1945, favorisent l'apparition d'un grand nombre d'organisations régionales. L'intégration régionale vise ainsi à créer des relations privilégiées entre plusieurs pays géographiquement proches, notamment pour favoriser les échanges commerciaux.
Le mouvement de mondialisation enclenché depuis les années 1970 se traduit par une croissance spectaculaire des échanges commerciaux dans le monde ; en effet la mondialisation est le processus d'ouverture de toutes les économies nationales sur un marché devenu planétaire tel que le percevait le philosophe Marshall Mc Luhan, elle est favorisée par l'interdépendance entre les hommes, la dérèglementation, la libéralisation des échanges, la délocalisation de l'activité, la fluidité des mouvements financiers, le développement des moyens de transport, de télécommunication... Pour autant, les organisations régionales ne cessent de se multiplier.
La mondialisation est ainsi synonyme d'effacement des frontières, de globalisation alors que l'intégration régionale impose de nouvelles frontières. De ce point de vue tout semble les opposer, la période contemporaine les fait pourtant coexister ce qui constitue un certain paradoxe.
[...] Pour autant, les organisations régionales ne cessent de se multiplier. En 1961, Bela Balassa identifie différents types d'intégration régionale, ainsi la zone de libre-échange s'entend comme une suppression des droits de douane entre les pays signataires (ALENA, ASEAN), l'union douanière est une zone de libre-échange accompagnée d'un tarif douanier extérieur commun (communauté andine), le marché commun correspond à une union douanière avec libre circulation des facteurs de production (MERCOSUR), l'union économique s'identifie au marché commun accompagné d'une harmonisation des politiques économiques et enfin, l'État fédéral qui serait l'aboutissement des organisations régionales. [...]
[...] En 2003, Nesadurai qualifie ce phénomène de régionalisme départemental En effet, les organisations régionales permettent d'élaborer des politiques industrielles, par exemple le développement de capacités technologiques locales, qui s'avèrent dorénavant difficilement possibles à l'échelon national. C'est ce que permet entre autres le projet de zone de libre-échange entre les pays de l'ASEAN pour s'affirmer dans la mondialisation face à la Chine. Pour conclure, en 2000 Mittelman affirmait que les organisations régionales sont à la fois une composante de la mondialisation et une réponse à ce processus. En effet, elles peuvent apparaître comme un niveau intermédiaire au niveau global pour la libéralisation commerciale. Aujourd'hui les dynamiques régionales et mondiales sont nettement plus complémentaires que contradictoires. [...]
[...] La lutte contre la mondialisation, dans les années 60, a été très prégnante en Amérique latine. En effet, la dynamique d'intégration latino-américaine, fondée sur la théorie de la dépendance, s'inscrivait dans une logique de développement autocentré dont l'objectif était de réduire la dépendance vis-à-vis de l'extérieur, notamment vis-à-vis des États-Unis. Concrètement il s'agissait de se déconnecter du marché mondial en reproduisant, au niveau de la région, la stratégie d'industrialisation par substitution des importations. Cette dynamique est en accord avec la théorie keynésienne selon laquelle l'importation est une fuite pour la croissance nationale. [...]
[...] D'autant plus que l'OMC tolère la conclusion d'accords régionaux de commerce (bien que contrevenant au principe de non- discrimination) par le biais de l'article XXIV GATT qui pose les conditions de leur légitimité. Plus encore, l'OMC est favorable à ce type d'organisations puisqu'elles constituent une réelle étape vers le libre échange mondial, objectif fondamental de l'OMC. Toutefois, il ne faut pas négliger la recrudescence d'accords commerciaux préférentiels bilatéraux qui n'ont de régional que le nom et ne relèvent en réalité plus réellement d'une logique d'intégration régionale. [...]
[...] Les organisations régionales sont-elles un frein à la mondialisation ? La régionalisation est, pour une bonne part, comme la mondialisation, le fait de la mobilité internationale des capitaux, des biens et à un moindre degré, des personnes. Mais elle tend simultanément à créer ou conserver des frontières régionales, ce qui en fait un événement paradoxal et inattendu dans la dynamique de globalisation. Jean Coussy. Les organisations régionales se sont d'abord imposées par la reconnaissance de l'article 21 du pacte de la SDN, de la doctrine Monroe et des intelligences régionales Au cours de la période de l'entre-deux guerre, des groupements régionaux se sont formés pour préserver l'indépendance de certains petits états européens. [...]
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