Plus grand continent de la surface terrestre (représentant plus de 29% de terres émergées), l'Asie comprend une partie du Proche-Orient et s'étend à l'Est jusqu'au Japon et l'Indonésie, et se distingue donc par une grande diversité d'acteurs politiques et de composantes économiques. Par souci de cohérence culturelle et pour éviter une confusion de problématiques, une approche pleinement opérationnelle de l'intégration asiatique et des organisations qui la régissent impose donc de n'inclure l'Orient dans ses parties moyenne et extrême.
Dans cette optique, étudier les organisations régionales asiatiques implique de se demander dans quelle mesure et par quels moyens elles réalisent l'intégration locale et le maillage de l'Asie orientale et de l'Asie de l'Est.
[...] Par exemple, malgré la signature en 1976 du Traité d'Amitié et de Coopération annexé à l'ASEAN pour la coopération militaire, l'armement de l'Indonésie demeure opaque car inscrit dans l'économie privée, et la Chine ne divulgue rien de ses acquisitions d'armes étrangères qui demeurent classées hors budget pour des raisons stratégiques. Par le rôle économique qu'elle joue et les investissements qu'elle centralise, la Chine peut également lourdement influencer l'avenir des organisations régionales. Ses relations avec les Etats-Unis et le Japon sont à cet égard déterminantes en termes de diplomatie et de coopération économique. L'approfondissement des organisations régionales implique une réforme de leur contexte géopolitique La stabilité politique de la région doit être consolidée avant d'envisager le renforcement des liens d'interdépendance. [...]
[...] Néanmoins, ces derniers ne sont pas exclusivement asiatiques, puisqu'ils incluent la plupart des pays développés à structure libérale (Royaume-Uni, France, etc). Ainsi, la mission même de la Banque est biaisée par la prédominance de l'axe Etats-Unis/Japon et des ses intérêts : son Président a toujours été japonais et avec 12% des actions, les Etats-Unis demeurent le bailleur de fonds principal. Une véritable cohésion de la région n'est devenue possible que récemment du fait de son autonomie croissante Les organisations régionales pionnières en termes d'économie et de politique sont apparues à l'initiative de puissances occidentales qui entendaient préserver leur rayonnement sans forcément favoriser l'intégration régionale elle-même. [...]
[...] La région a d'ailleurs parcouru beaucoup de chemin, si l'on en juge par le foisonnement d'organisations complexes qu'elle a réussi à surmonter au cours de l'histoire récente. Il ne lui resterait plus, pour assurer une intégration optimale, qu'à rapprocher encore davantage les situations économiques et politiques de ses pays. Le véritable enjeu est néanmoins de comprendre que telle n'est pas forcément la question, car l'intégration a jusqu'ici été guidée par une logique de coopération davantage que de projet commun. [...]
[...] Elle a contribué à stabiliser les économies régionales et attirer les investissements. Institutionnellement, l'ASEAN s'est constamment consolidée. Ses cinq membres fondateurs (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande) ont été rejoints en 1996 par huit autres (d'une part le Brunei, le Cambodge, le Laos, la Birmanie, le Vietnam ; de l'autre les Asean + 3 : Chine, Japon, Corée du Sud). Surtout, l'organisation tient une assemblée interparlementaire et un forum régional de vingt-sept pays qui offre surface de concertation pour les accords multilatéraux. [...]
[...] L'émancipation de la région asiatique s'est donc faite pas à pas. Le développement des relations économiques entre pays a notamment été encouragé par l'ONU à travers la Commission Economique et Sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP) créée en 1947, qui fournit une aide technique aux gouvernements nationaux. Des initiatives pour la sécurité surgissent à la même époque : avec le Projet de Zone de Paix, de Liberté et de Neutralité, l'Indonésie, la Malaisie et Singapour déclarent en 1971 que la sécurité des détroits ne relève que de la responsabilité des nations riveraines Aujourd'hui, les Shanghai Five (Chine, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Russie) coopèrent contre le terrorisme et pour la concertation diplomatique, par exemple en sommant l'OTAN en 2005 d'établir un agenda pour le retrait de ses troupes en Ouzbékistan et au Kirghizstan. [...]
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