Dans un article intitulé « Le Monde en 2013 » publié en 1988, le sociologue américain Daniel Bell énonçait: « l'État-nation est devenu trop grand pour les petites choses, trop petit pour les grandes choses » .
L'État-nation est un concept historique, sociologique et politique qui allie la notion d'État avec celle d'une nation établie sur un territoire délimité et définie en fonction d'une identité commune. L'État-nation se caractérise par une autorité fondée sur une souveraineté émanant des citoyens qui forment une communauté politique et culturelle.
Selon la réflexion de l'auteur, ce modèle, hérité du système westphalien et légitimé par le droit international, serait désormais désuet tant il montre son incapacité à assurer ses fonctions à l'heure de la mondialisation.
[...] Dupuy Pierre-Marie et Kerbat, Yann, Droit international public, Dalloz (Précis), 11e édition Siroën, Jean-Marc, L'état-nation survivra-t-il à la mondialisation ? in La question politique en économie internationale, La Découverte, Paris Tooze, Roger, Susan Strange et l'économie politique internationale dans L'Économie politique, vol. 2/2001, no p. 101-112 Daniel Bell, Le Monde en 2013 dans Dialogue, no pp. 2-10 Roger Tooze, Susan Strange et l'économie politique internationale dans L'Économie politique, vol. 2/2001, no p. 101-112 Zygmunt Bauman, Chapitre 3. Qu'est-ce qui va succéder à l'État- nation ? [...]
[...] Dès lors, force est de constater que l'État doit désormais composer avec une multitude d'acteurs qui le remettent en cause jusque dans ses attributs régaliens la régulation de l'économie en première position. Dans ces conditions, il devrait déléguer à d'autres formes de gouvernance une partie de ses attributions. B . Et légitimement, une réponse pragmatique fondée sur la mise en commun d'intérêts Ces défis posés à l'État-nation posent donc la question d'une régulation d'ordre supranationale. Si le système international ne lui permet plus d'agir en tant qu'acteur égoïste, sa rationalité le pousse à mettre en commun ses intérêts avec d'autres États pour maintenir l'ordre mondial. Mais quel modèle supranational adopter ? [...]
[...] Une poursuite des intérêts des puissants par d'autres moyens La seconde remise en cause de l'absorption des fonctions de l'État-nation par les institutions supranationales repose, d'un point de vue plus réaliste, sur leur utilisation par les États les plus puissants dans la poursuite de leurs intérêts. Les institutions créées sont subordonnées aux États et renforcent la distribution inégale de la puissance. Le Fond Monétaire International illustre ce phénomène. Malgré une autonomie bien réelle et sa fonction de régulation du système monétaire international, il reste soumis au contrôle des États à travers leurs représentants dans les conseils d'administration. [...]
[...] Ces conditions ne semblent fonctionner qu'entre économies développées. Dans les Pays En Développement, l'absence d'industrialisation ou de croissance économique soutenue empêche la mise en commun des intérêts nationaux. Les institutions supranationales sont donc, pour reprendre la typologie de Robert Cooper, l'objet d'un monde, le monde post-moderne, ces démocraties occidentales qui ont rejeté l'usage de la force pour régler leurs différends et dont la sécurité repose en grande partie sur la transparence de leur politique étrangère et l'interdépendance de leurs économies. [...]
[...] Ces derniers redéfinissent leurs fonctions et poursuivent leurs intérêts en leur sein, révélant ainsi une autre manière d'exercer leurs fonctions traditionnelles. Dès lors, les institutions supranationales ne condamnent pas l'État-nation, elles en redéfinissent les contours. Bibliographie Battistella, Dario, Théories des relations internationales, Presses de sciences po Bauman, Zygmunt, Chapitre 3. Qu'est-ce qui va succéder à l'État- nation ? in Le coût humain de la mondialisation, Hachette Devin, Guillaume, Que reste-t-il du fonctionnalisme international ? Relire David Mitrany (1888-1975) Critique internationale, 2008/1 38, p. 137-152. [...]
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