La crise actuelle concernant le programme nucléaire iranien s'est ouverte à la fin de l'été 2002 lorsqu'une organisation politique iranienne, hostile au régime en place à Téhéran, a publiquement dénoncé l'existence à Natanz d'une installation destinée à l'enrichissement de l'uranium, et dont personne n'avait entendu parler auparavant.
Il faut rappeler qu'en adhérant parmi les tout premiers au Traité de non-Prolifération le 2 février 1970, l'Iran a pris l'engagement de ne pas essayer de se procurer d'armes, et de mettre toutes ses installations nucléaires sous le contrôle de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA).
Toujours est-il que l'on assiste à un durcissement des rapports entre l'Iran et la communauté internationale concernant le programme nucléaire iranien.
[...] Il n'y a à cela aucune réponse parfaitement claire. Mais la bataille juridique n'est qu'une façade permettant de retarder l'échéance, car le coeur du problème est finalement politique. Car en dissimulant ses activités, en interdisant épisodiquement l'accès aux inspecteurs de l'AIEA, en allant s'approvisionner auprès d'un réseau clandestin dirigé par le pakistanais Khan (qui a vendu ses services à la Libye et à la Corée du Nord) et en faisant l'acquisition d'équipements qui ne peuvent avoir d'autre utilisation que la fabrication de bombes, les Iraniens ont perdu toute crédibilité concernant leurs activités prétendument civiles. [...]
[...] Toujours est-il que l'on assiste à un durcissement des rapports entre l'Iran et la communauté internationale concernant le programme nucléaire iranien. L'observation qui va suivre reposera sur le bilan des politiques menées tant par les Européens que par les Nations Unies pour ensuite voir les perspectives envisageables tout d'abord sur le plan juridique et finalement géopolitique Le bilan des politiques menées Le rôle de l'Europe Il faut avant tout préciser qu'en 2003, l'Iran avait accepté un protocole additionnel au Traité de Non-Prolifération qui permettait aux agents le l'AIEA d'effectuer des inspections inopinées. [...]
[...] D'autre part, le Conseil engage les Etats à faire preuve de vigilance pour empêcher que des ressortissants iraniens ne reçoivent une formation dans des disciplines qui favoriseraient les activités nucléaires posant un risque de prolifération, et la mise au point de vecteurs d'armes balistiques. Il lance par ailleurs un ultimatum de 60 jours à l'Iran pour suspendre ses activités nucléaires sensibles en matière de prolifération. Le 24 mars, l'Iran n'ayant pas fait évoluer la situation, le Conseil de sécurité durcit les sanctions de la résolution 1737, ce qui décide l'Iran à limiter sa coopération avec l'AIEA. [...]
[...] Le Conseil invite donc l'Iran à donner des réponses complètes, claires et crédibles à l'AIEA, ainsi qu'à ratifier et mettre en œuvre le protocole additionnel. Le Conseil réaffirme qu'il soutient sans équivoque les efforts déployés pour trouver une solution négociée; ajoutant que les propositions présentées le 6 juin 2006, par le Haut représentant de l'Union Européenne, Monsieur Solana, offraient à l'Iran tout ce qu'il lui faut pour mettre en place une industrie nucléaire civile, tout en répondant aux préoccupations de la communauté internationale. [...]
[...] La volonté des Nations Unies d'ostraciser l'Iran montre une fois de plus l'impasse dans laquelle se trouve la communauté internationale face au problème iranien. Dans un dernier temps, il convient de considérer quelques éléments de géopolitique afin de cerner les enjeux réels du problème. Les enjeux géostratégiques Si les Iraniens parviennent à se procurer l'arme nucléaire, la question se posera de savoir si l'Egypte, l'Arabie Saoudite et même la Turquie peuvent accepter que l'Iran devienne la grande puissance de la région (étant donné aussi les quantités de gaz et de pétrole dont dispose le pays).Par ailleurs l'Iran dispose d'une influence considérable sur les chiites récemment élus en Irak et sur le Hezbollah au Liban (qui peut s'avérer être une sérieuse menace pour Israël). [...]
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