Le Chapitre VII de la Charte octroie aux Nations unies la légitimité de mener des interventions militaires coercitives pour assurer la paix et la sécurité internationales, ce pour quoi elles ont été créées. Il y est stipulé que si le Conseil de sécurité ne parvient pas, par des moyens pacifiques, à empêcher qu'une situation ne se détériore, il peut « entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu'il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales » (Charte de l'ONU, article 42).
Cette disposition ouvre la porte au déploiement de Casques bleus dans un environnement hostile et où ils peuvent être appelés à ouvrir le feu pour imposer leur mandat. Les opérations de paix de l'ONU ont, au cours de l'Histoire, du s'adapter a de nombreux obstacles et de nouveaux défis, elles ont du dépasser leur cadre originel qui est de faire respecter un cessez-le-feu (le peacekeeping) pour avoir une position plus incisive d'imposition de la paix (avec le peacemaking). Aujourd'hui, les interventions de l'ONU n'ont rien à voir avec celles des débuts et répondent à de nouveaux défis.
Au-delà du peacekeeping et du peacemaking quel est le nouveau visage des opérations de paix de l'ONU ?
[...] Ainsi, les recommandations du rapport sont centrées sur les façons d'améliorer l'outil du maintien de la paix à New York, au secrétariat de l'ONU. Il met l'accent sur un certain nombre de réformes depuis longtemps nécessaires : la rationalisation des procédures de mise a disposition des contingents et de préparation des missions, meilleure intégration et coordination des services de l'ONU et renforcement des fonctions d'analyse et d'expertise du secrétariat. Assorti de propositions concrètes il identifie vingt priorités dont : la nécessité de pratiquer réellement et à temps une action préventive et, en aval des opérations, une action de consolidation de la paix, en préconisant notamment une véritable doctrine d'emploi de la police (une division de police a été créée indépendamment de la division militaire), la nécessité d'une doctrine "robuste" et la nécessité de mandats réalistes. [...]
[...] Seulement 10% des effectifs militaires et de police déployés dans les opérations de maintien de la paix sont originaires de l'Union européenne et vient des Etats- Unis. Constatant une hésitation de la part des pays développés à engager leurs troupes dans les missions des Nations unies, le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Jean-Marie Guéhenno, a rappelé aux États membres que l'approvisionnement en militaires et policiers bien équipés et entraînés aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies repose sur la responsabilité collective des États membres. [...]
[...] Leurs règles d'engagement doivent être suffisamment fermes, leurs mandats prévoir le recours à la force et leurs équipements être accrus et renforcés. Il souligne également la nécessité de renforcer les moyens du Siège pour planifier et appuyer les opérations. A la suite de ce rapport, un certain nombre d'initiatives a amélioré la capacité de maintien de la paix de l'ONU. Ont été approuvés l'augmentation de cinquante pour cent du personnel du Département des opérations de maintien de la paix, ainsi qu'un budget de cent cinquante millions de dollars destiné à équiper la base logistique de l'ONU de Brindisi, en Italie, qui a pu fournir à l'ONU, outre une formation continue, une nouvelle capacité de réponse rapide. [...]
[...] En Somalie en 1992, il en va de même dans les faits, même si l'ONU a mis en place des opérations de maintien de la paix (ONUSOM I et ONUSOM l'Organisation n'a pas pu contrôler véritablement l'action d'une coalition d'Etats membres menée par les USA (opération Restore Hope) malgré un semblant de coordination. L'ONU s'est effacée complètement ou presque en 1995. Au Rwanda également, l'ONU a été impuissante face au génocide, elle a même été accusée de complicité passive dans cette affaire. Même l'opération turquoise menée par la France à des fins humanitaires n'a pas échappé à des critiques semblables. Le Kosovo en 1999 a également mis en lumière la faillite de l'ONU dans le domaine des opérations de paix. [...]
[...] L'imprécision des mandats délivrés par l'ONU dans le cadre d'une OMP est également la cause d'une inefficacité chronique. Cette imprécision est souvent le reflet de l'absence d'accord entre les parties et les Etats de manière générale. L'ambigüité des mandats, conséquence de compromis politiques souvent fragiles est aggravée par l'insuffisance des moyens prévus pour les exécuter. Il y a régulièrement une disproportion entre les buts assignés par l'ONU et les moyens tant juridiques que techniques prévus pour les réaliser. Sur le plan militaire par exemple, les responsables de terrain se sont souvent plaints d'une définition juridique très insuffisante de la légitime défense qui les laisse impuissants sur le terrain face à des troupes parfois fortement armées. [...]
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