Le nouvel ordre international issu de la grande guerre, une paix en sursis ?

Résumé du document

Pour les chefs d'Etats, les intellectuels et les diplomates, comme pour l'ensemble des populations, il s'agit alors de mettre en place un nouveau système international garantissant une paix durable, et de mettre en échec la guerre, qui doit être "le seul vaincu". On procède ainsi à la création d'une société ayant pour but de maintenir la paix dans le monde, et à la rédaction de traités basés sur des principes démocratiques.
Cependant, vingt ans plus tard, une nouvelle guerre éclate, avec la survivance de certains antagonismes déjà présent lors du premier conflit mondial, tel que l'opposition franco-allemande.

Il y a donc lieu de se poser la question du lien causal entre la Première et la Seconde Guerre mondiale, s'il en est-un. Le nouvel ordre international issu de la Grande guerre correspond-t-il à une paix déjà en sursis ? (...)

Extraits

[...] En effet, le prestige de l'homme blanc a été touché par la guerre, et l'utilisation de colonisés pour l'effort militaire ajoute à la remise en question des impérialismes européens. De plus, la Russie bolchevique répand sa thèse selon laquelle les pays colonisés sont comparables au peuple opprimé par les capitalistes, et qu'ils doivent d'émanciper et s'opposer aux impérialistes de la même façon. Les vaincus sont spoliés - Il convient de rappeler qu'alors même que la Russie faisait partie des alliés, le traité de Brest-Litovsk signé avec les allemands pour cesser les hostilités vaut à la Russie de ne pas être considérée comme une alliée, d'autant plus que la révolution russe a donné le pouvoir aux bolcheviques, que craignent les autres Etats européens. [...]

[...] Ravier Virginie Système international Xxe siècle Exposé individuel Le nouvel ordre mondial issu de la grande Guerre, une paix déjà en sursis? Après quatre années d'une guerre totale et atroce ayant généré plus de huit millions de morts et six millions d'invalides rien qu'en Europe, les alliés gagnent la guerre grâce à l'aide décisive des Etats- Unis. Les sociétés sont choquées par la violence qu'elles ont vécue, et développent un profond sentiment antimilitariste en réaction à cette guerre qu'ils espèrent bien être la "der des der". [...]

[...] L'été de la même année, le Conseil National Fasciste exige la dissolution du parlement et menace d'une insurrection. En effet, dès le 27 octobre, les fascistes entreprennent une marche sur Rome, auquel le roi ne riposte pas. Le roi permet à Mussolini de choisir le gouvernement qu'il souhaite, et celui-ci en élimine les antifascistes une fois que lui ont été conférés les pleins pouvoirs. L'Italie est désormais fasciste, et si elle veut d'abord faire bonne figure dans les relations internationales, elle demande dès 1926 une révision des closes du traité de Versailles, laissant parler ses volontés de révisionnisme. [...]

[...] Quant aux pays du nord ouest de l'Europe, ils nourrissent de nombreux mouvements d'opposition, même si l'autoritarisme ne triomphe pas. La démocratie est donc liquidée ou contestée dans de très nombreux Etats, et paraît inadéquate, incapable de reconstruire les pays après la guerre, de faire fonctionner leur économie et de contenter le peuple. Suprématie américaine et crise de 1929 Seule exception, les Etats-Unis, qui à l'issu de la Seconde Guerre, disposent de la moitié du stock d'or mondial et sont une grande puissance économique. [...]

[...] L'Allemagne n'est pas la seule à bénéficier d'assouplissement dans la façon dont elle est traitée. En effet, l'URSS est reconnue au cours des années vingt par de nombreuses puissances, à commencer par le Royaume Uni, pour des raisons commerciales en 1920. Les anglais sont suivis dans leur démarche par les français, l'Italie fasciste et les Etats-Unis. La volonté de paix, d'internationalisme et de démocratie qui domine à l'issu de la Grande Guerre et qui se manifeste par les traités, la création de la SDN et les assouplissements des relations internationales vis-à-vis des vaincus et des laissés pour compte de la Guerre, notamment dans les années vingt, laisse penser que le nouvel ordre international est stable, et que la paix mise en place est solide. [...]