Pourquoi la "fille aînée" de la France a-t-elle sombré dans le chaos suite aux événements survenus dans la nuit du 18 au 19 Septembre 2002 simultanément à Bouaké et à Abidjan? Comment faire la lumière sur un conflit aussi complexe où l'on n'a pas encore assez de recul pour en saisir tous les enjeux, et où les protagonistes ont des analyses de la crise différentes? Pour comprendre ce conflit, il faut d'abord replacer ces événements dans leur contexte social, politique : autant au niveau interne que concernant les relations internationales, économique et militaire.
Pour commencer il faut s'intéresser à la montée de "l'Ivoirité" c'est-à-dire à la montée des revendications nationalistes, discriminatoires divisant la population ivoirienne "en citoyens de première et de seconde classe" . Ce mouvement est mené officiellement par les "Jeunes Patriotes", mouvement instrumentalisé par Laurent Gbagbo, successeur d'Houphouët-Boigny et actuel président de la Côte d'Ivoire.
Le contexte politique quand à lui s'inscrit évidement dans ce contexte social, l'Etat pratique la discrimination envers les ivoiriens du nord et les étrangers (sachant que dans certaines régions du Sud, le taux d'étranger monte jusqu'à 40% de la population (voir Annexe 1) ; au niveau des relations internationales, les relations avec la France se dégradent : on condamne le néo-colonialisme dont la Côte d'Ivoire est victime (accusation qui est juste mais amplifiée et instrumentalisée pour exciter la haine anti-française), les relations avec les voisins sont tendues notamment avec le Libéria depuis avril 1980 .
Le contexte économique est un facteur prédominant de la crise puisque qu'avant le conflit, la Côte d'Ivoire était le symbole d'une réussite d'indépendance africaine : le pays se développait très rapidement et était en plein boom économique : ceci grâce à ses ressources agro-alimentaires : en effet la Côte d'Ivoire est le premier producteur de cacao au monde : elle détient à elle seule 30% du marché du cacao mondial, et elle est également un gros producteur de café. Elle entretient avec la France des relations économiques privilégiées vestiges du temps colonial : en effet la France y a implanté une mission économique .Cette réussite économique associée au contexte politique instable de l'Afrique de l'Ouest a attisé les convoitises de ses voisins africains (voir Annexe 2). Depuis cette crise la Côte d'Ivoire est entraînée dans une spirale où la démocratie, les libertés, l'économie, le niveau de vie des populations locales ne cessent de régresser.
Au niveau militaire, il existe en Côte d'Ivoire des forces loyalistes : l'armée gouvernementale, fidèle à Laurent Gbagbo ; et depuis la nuit du 18 au 19 Septembre 2002, on identifie clairement un second acteur militaire : il s'agit de forces armées rebelles qui siègent à Bouaké et qui occupent le nord du pays. Il faut également signaler la présence militaire en Côte d'Ivoire d'un acteur étranger : la France qui possède là-bas des escadrons pour l'"Opération Licorne" chargés de protéger les ressortissants français Côte d'Ivoire et qui depuis la crise surveille la ligne de non franchissement (LNF) qui sépare le pays en deux (voir Annexe 3).
Les relations entre le France et la Côte d'ivoire (après l'indépendance le 7 Août 1960) ont toujours été singulières. Elles datent bien entendu de la colonisation mais nous allons plutôt voir les relations franco-ivoiriennes depuis l'indépendance. Elles commencent avec Félix Houphouët-Boigny , un homme politique d'origine ivoirienne mais pro-français de cœur; en effet il déclara en 1945, c'est-à-dire à son entrée dans la vie politique et avant l'indépendance de la Côte d'ivoire: "J'aime la France à laquelle je dois tout. J'aime la Côte d'Ivoire, partie intégrante du Grand Empire Français" ce qui est révélateur.
Tout d'abord il faut prendre en compte que le pays compte une forte communauté française : environ 25 000 français au début de la présidence de Félix Houphouët Boigny, dont la grande majorité vie à Abidjan. De fortes relations économiques et politiques, elles aussi héritées du passé colonial, restent après l'indépendance. Ainsi si au niveau économique, la plupart des PMI-PME françaises implantées en Côte d'Ivoire avant l'indépendance reste sur place, au niveau politique, on peut dire que rien de ce qui est ivoirien, n'échappe au Quai d'Orsay. La France et la Côte d'Ivoire on des rapports privilégiés mais controversés (comme le montre les manifestations anti-françaises). Pour simplifier, on peut dire que l'entente franco-ivoirienne alors que Félix Houphouët Boigny était à la présidence était beaucoup plus cordiale que depuis que Laurent Gbagbo lui a succédé. S'installe alors un désaccord entre les deux gouvernement et chacun dispose de quoi retenir l'autre : d'un côté, Laurent Gbagbo laisse les "Jeunes Patriotes" terroriser les ressortissants français en Côte d'Ivoire, de l'autre en menaçant de réserver l'armée française exclusivement à la protection des ressortissants de l'ancienne métropole autrement dit en menaçant de laisser la route libre à la descente des rebelles.
L'ONU travaille sur la crise ivoirienne et tente de remédier à cette situation. Pour cela le conseil de sécurité ou l'Assemblée Générale vote des résolutions, ce qui nous permet en faisant la synthèse de leur contenu de définir les principales solutions apportées par l'ONU (voir annexe 4 et 5).
L'ONU souhaite bien sûr que la Côte d'Ivoire conserve son indépendance, sa souveraineté, et son intégrité territoriale.
Elle soutient les accords d'Accra du 22 Septembre 2002, qui prévoient le déploiement d'une force de maintien de la paix (ce sont les casques blancs). L'ONU demande le respect des accords de Linas-Marcoussis (26 janvier 2003) ce qui doit conduire à l'organisation d'"élections crédibles et transparentes" (citation de Jean-Marie Guéhenno, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, le 20 Avril 2004, à Abidjan) ; et insiste sur la nécessité d'une mise en application immédiate des textes législatifs prévus dans les accords. Elle soutient également les accords d'Accra III (24 Janvier 2003) et les accords de Prétoria (6 Avril 2005).
L'ONU condamne l'instrumentalisation des médias par le gouvernement qui a pour but d'exciter la haine et la violence. Elle insiste sur le fait que seules les forces armées gouvernementales sont légitimes pour garder l'ordre public. Ce qui revient à condamner l'occupation du Nord par les milices. Elle exige également que le processus de désarmement, de démobilisation, et de réinsertion commence.
Elle estime que la crise mais en péril la sécurité internationale ce qui est important puisque cela lui permet d'utiliser l'article VII de la Charte des Nations Unies, à savoir "Action en Cas de menace contre la paix, de rupture de la paix, de rupture de la paix et d'acte d'agression" (voir annexe 6)
La connaissance du passé, du contexte dans lequel à éclater la crise sont indispensable pour la comprendre. Les trois protagonistes de ce sujet : l'ONU, la France, et la Côte d'Ivoire ont tous une vision différente du conflit qui est déterminée par leurs intérêts respectifs, leur passé, leur culture, etc.… Voici ce qui nous pousse à analyser ce conflit en termes de système homogène ou hétérogène. L'objectif étant alors de déterminer s'il existe une certaine homogénéité entre les trois acteurs cités ou si, au contraire, ces derniers sont hétérogènes et les conséquences que cela entraîne.
La question est donc de savoir si la crise ivoirienne relève d'une hétérogénéité ou d'une homogénéité entre les différents acteurs ou au sein même des acteurs et donc en se penchant sur le cas de la Côte d'ivoire bien sûr mais aussi sur celui de la France et de l'ONU. Dans un premier temps, nous verrons qu'il existe une certaine hétérogénéité entre la Côte d'ivoire d'une part, et l'ONU et la France d'autre part, puis dans un second temps nous nous intéresserons à l'hétérogénéité au sein même des acteurs du conflit.
[...] Vous ne pouvez pas proclamer l'"Ivoirité" c'est-à-dire diviser les gens en citoyens de premières et de seconde classe, développer la xénophobie, et ajouter à cela des élections imparfaites sans fragiliser le pays." Date à laquelle le Sergent-chef Sammuel Doe a assassiné la famille présidentielle et chassé les descendants afro-américains qui étaient venus créer la première République Indépendante d'Afrique en 1847. Or le président libérien William Tolbert entretenait de bonnes relations avec le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny. C'est donc l'assassinat de la famille Doe (à laquelle appartenait la filleule d'Houphouët-Boigny) qui a ouvert les hostilités. [3]Mission économique : il s'agit des services de la Direction Générale du Trésor et de la politique économique du Ministère de l'Économie, des Finances et de l'Industrie ratachées à l'Ambassade de France dans un pays donné (en Côte d'Ivoire par exemple). [...]
[...] Ce mouvement est mené officiellement par les "Jeunes Patriotes", mouvement instrumentalisé par Laurent Gbagbo, successeur d'Houphouët-Boigny et actuel président de la Côte d'Ivoire. Le contexte politique quand à lui s'inscrit évidement dans ce contexte social, l'Etat pratique la discrimination envers les ivoiriens du nord et les étrangers (sachant que dans certaines régions du Sud, le taux d'étranger monte jusqu'à 40% de la population (voir Annexe ; au niveau des relations internationales, les relations avec la France se dégradent : on condamne le néo-colonialisme dont la Côte d'Ivoire est victime (accusation qui est juste mais amplifiée et instrumentalisée pour exciter la haine anti-française), les relations avec les voisins sont tendues notamment avec le Libéria depuis avril 1980[2]. [...]
[...] Mais malgré ces violences la population française reste beaucoup plus homogène que la population ivoirienne. Conclusion Le nationalisme ivoirien que l'on désigne lorsque l'on parle de montée de l'"Ivoirité" aurait pu être un facteur d'homogénéisation en créant un sentiment d'identité nationale s'il n'avait pas été aussi intransigeant avec les ethnies du Nord et avec les étrangers ou descendants d'étrangers. Cependant la discrimination par les extrémistes et surtout la pression démographique exercée de manière croissante sur la ressource foncière de base, c'est-à-dire la terre, a entraîné le contraire, à savoir un phénomène de repli des individus sur leur propre ethnie. [...]
[...] Loue le président Thabo Mbeki pour le rôle essentiel qu'il a bien voulu jouer, au nom de l'Union africaine, en vue de rétablir la paix et la stabilité en Côte d'Ivoire, réaffirme son plein appui à ses efforts de médiation, rappelle aux signataires de l'Accord de Pretoria qu'en cas de différence d'interprétation de tout ou partie de cet accord, elles devront s'en remettre à l'arbitrage du président Thabo Mbeki, et engage le Secrétaire général, le président Thabo Mbeki et l'Union africaine à continuer de collaborer étroitement dans la mise en œuvre de l'Accord de Pretoria ; 4. [...]
[...] Autorise, sous réserve des mesures préalables nécessaires visées aux paragraphes 4 et 5 ci-dessus, y compris l'accord des pays qui fournissent des contingents et, s'il y a lieu, des gouvernements concernés, le redéploiement temporaire du personnel militaire et de la police civile entre la MINUL, la MINUSIL et l'ONUCI afin de faire face aux défis qui ne peuvent être relevés dans le cadre de l'effectif total autorisé d'une mission donnée, dans le respect des conditions ci-après : Le Secrétaire général informera le Conseil de sécurité à l'avance de son intention de procéder à un tel redéploiement, y compris l'ampleur et la durée de celui-ci, étant entendu que l'exécution du renforcement susvisé exigera une décision en ce sens du Conseil de sécurité ; Les forces redéployées continueront d'être imputées au plafond autorisé pour le personnel militaire et civil de la mission de laquelle elles sont transférées et ne seront pas imputées au plafond de la mission à laquelle elles sont transférées ; Aucun de ces transferts ne pourra entraîner une augmentation quelconque des plafonds totaux combinés pour le personnel militaire et civil déployé au sein de l'ONUCI, de la MINUSIL et de la MINUL tels qu'ils ont été fixés par le Conseil de sécurité dans les mandats respectifs des trois missions ; Aucun de ces transferts n'aura pour effet de proroger la période de déploiement du personnel déployé en vertu du mandat de la mission originale, à moins que le Conseil de sécurité n'en décide autrement ; 7. Décide de réexaminer d'ici au 31 décembre 2005 le niveau des effectifs de l'ONUCI, y compris la composante police civile, à la lumière de la situation en Côte d'Ivoire après les prochaines élections générales et en fonction des tâches restant à accomplir, dans la perspective d'une réduction plus poussée, le cas échéant ; 8. [...]
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